Hubin Christian

Culture, Poésie

Marchin 18/09/1941

La poésie de Christian Hubin, « à forte résonnance philosophique, ne cherche pas à plaire, mais à dire, dans une confrontation violente avec le langage, dans une langue à la fois concrète et elliptique » (PURNELLE).
Étudiant à la Faculté de Philologie romane de l’Université de Liège (1959-1963), Christian Hubin publie ses premiers recueils, Orphéon et Epitomé, tous deux parus en 1962, avant d’entamer une carrière de professeur dans des établissements namurois et dinantais. Fraîchement diplômé, il fréquente de nombreux poètes et écrivains – Jacques Izoard, Achille Chavée, François Jacqmin, Julien Gracq, Yves Bonnefoy, Raoul Vaneigem, entre autres – avec lesquels il entretient une correspondance.

Multipliant les publications, Christian Hubin livre une œuvre d’une grande cohérence, abandonnant progressivement les métaphores surréalistes pour une « écriture dépouillée à l’extrême », qui ne livre pas facilement son sens. « Lorsque la poésie wallonne cherche l’aventure […], ce n’est pas dans les couleurs crues et contrastées, dans le cri baroque et le débordement de l’image qu’elle la trouve […]. Mais le plus souvent, l’agressivité du langage est tout intérieure, c’est le mystère du moi qui est exploré. On pensera […] à l’extrême dépouillement – qui va jusqu’à la dureté – auquel Christian Hubin s’astreint pour communiquer un mélange souvent tragique de désir et de mort. Puissance lyrique et sobriété méticuleuse » (KLINKENBERG).

Dès 1975, il reçoit le Prix Antonin Artaud pour La parole sans lieu et, l’année suivante, le Prix Polak pour l’ensemble de son œuvre. Celle-ci n’en est pourtant qu’à ses débuts. Également auteur de récits et d’essais sur la poésie et l’écriture, Christian Hubin donne plusieurs conférences et lectures publiques et participe à de nombreux colloques. Lauréat à nouveau, en 1984, du Grand Prix du Mont Saint-Michel pour l’ensemble de son œuvre, il reçoit, en 1991, le Prix triennal de Poésie de la Communauté française.

Par ailleurs, en 1976, il a été l’un des 143 signataires de la Nouvelle Lettre au roi (29 juin), destinée à dénoncer l’extrême lenteur mise dans l’application de l’article 107 quater de la Constitution ; il plaide ainsi en faveur d’un fédéralisme fondé sur trois Régions : Bruxelles, Flandre et Wallonie.

Sources

Eric BROGNIET, Christian Hubin : Le lieu et la formule, Luce Wilquin, Avin, 2003
Laurent DEMOULIN, « BROGNIET (Éric), Christian Hubin, Le lieu et la formule », dans Textyles, n° 28, 2005, 129-130 
Pol CHARLES, « Christian Hubin : un poète d’une lecture difficile ? », dans Textyles, n° 13, 1996, p. 27-42
Jean-Marie KLINKENBERG, dans La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres. Arts. Culture, t. III, p. 53
Francis VANELDEREN, dans Ibid., p. 110
Robert FRICKX, Raymond TROUSSON, Lettres françaises de Belgique. Dictionnaire des œuvres, t. 2 : La poésie, Paris-Gembloux, Duculot, 1988, p. 128-129 ; 373 ; 172-173 ; 547-548
Eric DAZZAN (dir.), Nu(e), n° 54 consacré à Christian Hubin
https://www.servicedulivre.be/Auteur/hubin-christian 
http://www.mplf.be/index.php?mact=ProtocoleAffichage,cntnt01,personne,0&cntnt01CONTACT_ID=76&cntnt01id_categorie=1&cntnt01returnid=57
http://www.letoiledeslimites.com/christian-hubin/ (s.v. mars 2016)

Œuvres principales

Orphéon (1962)
Epitomé (1962)
Études pour les deux mains (1964)
Musique (1964)
Soleils de nuit (1964)
Messe pour une fin du monde (1965)
Prélude à une apocalypse (1966)
Le chant décapite la nuit (1968)
Terre ultime (1970)
Traverse-pierre (1971)
En marge du poème, essai (1972)
Coma des sourdes veillées (1973)
Pierre Gabriel (1973)
Demeure consumée (1973)
Alliages (1974)
La parole sans lieu (1975)
Dans le blanc (1978)
Éclaireur (1979)
Regarder sans voir, récit (1979)
Afin que tout soit de retour (1981)
La fontaine noire (1983)
À perte de vue, précédé de L’enracinée (1983)
La salutation aux présences (1984)
Personne (1986) 
Le point radiant (1986) 
La forêt en fragments, essai (1987)
Portes (1987)
Hors (1989)
Continuum (1991)
Parlant seul, essai (1993)
Ce qui est (1995)
Maintenant (1998)
Éclipses (1999)
Personne, précédé de Point radiant (1998)
Tombées (2000, avec Claude Faivre)
Grattages (2000)
Le sens des perdants, essai (2002)
Venant, récit (2002)
Laps (2004)
Le désemparé (2004)
Où contre (2006)
Dont bouge (2006)
Sous-tend (2006)
Sans partir (2006)
Avec (2006)
Serrant (2008)
Infra (2009)
Squames (2009)
Greffes (2010)
Qu’entend (2012)
Neumes (2012)
Crans (2014)
Rouleaux (2015)