Kristink Nelly

Culture, Littérature

Bruxelles 03/11/1911, Liège 27/10/1995

Auteure de nombreux romans dont l’intrigue se situe dans les Fagnes et la région spadoise, Nelly Kristink écrit également pour la jeunesse et donne des suites aux aventures de la petite Suissesse Heidi, célèbre héroïne de Johanna Spyri. Son œuvre majeure est Le renard à l’anneau d’or. Comme beaucoup d’autres écrivains wallons, la romancière « trouve encore dans le régionalisme une veine conforme à [sa] sensibilité » (VANELDEREN). Très à l’aise dans l’évocation des joies et des détresses rurales, Nelly Kristink laisse une œuvre « qui a le talent de demeurer populaire, sans jamais sacrifier à la platitude et à la vulgarité » (VANEIGEM).

Les origines de la jeune Nelly Kristink détermineront le cours de sa vie. En effet, son père, qui représente à Bruxelles une firme chimico-pharmaceutique, est de nationalité allemande et d’ascendance tchèque. Rappelé, en 1915, comme interprète de l’armée impériale combattant sur le front russe, il fait venir femme et enfant en Allemagne, avant de mourir au front en Lituanie. « Coincées » en Saxe, Nelly Kristink et sa mère attendront l’autorisation de quitter l’Allemagne jusqu’en 1923, année où elles viennent s’installer dans la région maternelle, à Chevron, en Ardenne liégeoise. Après des études en internat à l’École normale de l’État à Liège (1926-1930), Nelly Kristink se destine à devenir institutrice quand elle rentre au village et s’installe avec sa mère dans la maison d’école : elle y exercera toute sa vie professionnelle.

« J’ai sans doute écrit parce que je m’ennuyais un peu », déclare Nelly Kristink, qui fait ses débuts  en littérature dans les années 1930, en écrivant des contes, nouvelles et quelques romans aujourd’hui oubliés. Son premier roman, La source vive, est publié en 1943. Suivent d’autres récits, qui remportent un beau succès avant la consécration, avec Le renard à l’anneau d’or, récompensé du Prix Rossel sur manuscrit, en 1948. Réédité à plusieurs reprises, l’ouvrage connaîtra un nouveau souffle, en 1974, grâce à son adaptation en série télévisée.

Lauréate du Prix George Garnir de l’Académie de Langue et de Littérature françaises de Belgique pour La rose et le rosier (1959), Nelly Kristink est toutefois déçue du manque d’enthousiasme du public envers ses derniers ouvrages et décide de se consacrer exclusivement à la littérature jeunesse. Les jours heureux de Galinette était son premier récit pour les jeunes, paru en 1950. À côté de textes de livres d’imagerie, elle imagine diverses suites aux aventures de l’héroïne suissesse bien connue, Heidi, avant de ranger définitivement sa plume, en 1964.

Sources

Nelly KRISTINK, La rose et le rosier, Luc Pire, Bruxelles, 2012, p. 277-280 (Espace Nord, n° 311)
Francis VANELDEREN, dans La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres. Arts. Culture, t. III, p. 101
Raoul VANEIGEM, dans Robert FRICKX, Raymond TROUSSON, Lettres françaises de Belgique. Dictionnaire des œuvres, t. 1 : Le roman, Duculot, Paris-Gembloux, 1988, p. 47 ; 433
https://www.servicedulivre.be/Auteur/kristink-nelly 
http://www.babelio.com/auteur/Nelly-Kristink/146127 (s.v. mars 2016)

Œuvres principales

La source vive, roman (1943)
Philippe, roman (1944)
Le village des charmilles, roman (1945)
Le Beaucaron, roman (1949)
Le renard à l’anneau d’or, roman (1949)
Les jours heureux de Galinette, littérature jeunesse (1950)
La procession des cailloux, roman (1952)
Histoire de petits souliers, littérature jeunesse (1954)
La rose et le rosier, roman (1959)
Le renard à l’anneau, téléfilm (1974)
Heidi, littérature jeunesse (Heidi, petite-fille de Heidi, Heidi maman, Heidi et l’enfant sauvage, etc.)