Lenzini Mauro

Politique, Député wallon

Liège 25/09/1957

Député wallon : *2009-2014 ; *2014-2019 ; 2019-2024

Fils d’immigrés italiens venus travailler dans les mines de charbon de la région liégeoise, Mauro Lenzini opte pour des études en chimie dès ses humanités techniques, avant de s’orienter vers la Biologie à l’Université de Liège. Licencié en Biologie (1981), docteur en Sciences de l’Université de Liège et de Norwich (1987), il est tour à tour chercheur (microbiologie et génie génétique), assistant à l’Université de Liège, puis, à partir de 1990, chargé de cours à l’ISIL (ingénieurs industriels), devenue Haute École Rennequin Sualem de la province de Liège ; nonobstant ses congés politiques, il y est affecté jusqu’en octobre 2019.

Engagé en politique dans les rangs d’un PS local en proie à de fortes dissensions internes, il est élu conseiller communal à Oupeye en octobre 2000 (908 vp). Chef de groupe, il s’emploie à la fois à porter la réplique au Collège composé du PSC, du MR et d’Écolo, et à réunifier ses troupes confinées dans l’opposition depuis 1995. En octobre 2006, le PS (12) convainc le cdH (10) de former une alliance et Mauro Lenzini (1.890 vp) devient le nouveau maïeur d’Oupeye, avec comme perspectives la nécessité de gérer la fin programmée de la sidérurgie liégeoise et, aspect plus positif, le développement du Trilogiport. Six ans plus tard, en octobre 2012, avec 13 sièges (+1) sur 27 et près de 45% (+7%) des suffrages, la liste Lenzini (2.391 vp) est confortée par l’électeur. Le maïeur socialiste reconduit son alliance avec un cdH diminué (-4 sièges, -10%). En octobre 2018, bien qu’en recul (41,4%, -3,5%), le PS renforce sa majorité absolue (14 s. +1), mais cette fois Mauro Lenzini n’en est plus la tête de liste ; il occupe la dernière place et réunit 951 électeurs sur son nom. Depuis 2014, Lenzini a passé le témoin à Serge Fillot (2.432 vp) qui reste le bourgmestre au soir du scrutin de 2018. Conséquence du décret spécial wallon du 9 décembre 2010 limitant le cumul de mandats des députés wallons, Mauro Lenzini a en effet dû choisir entre le Collège communal et l’assemblée wallonne où il a été élu pour la première fois le 7 juin 2009. En décembre 2019, il renonce à son mandat de conseiller communal.

Candidat aux élections régionales du 13 juin 2004 (3.312 vp) et du 7 juin 2009 (4.448 vp), Mauro Lenzini (2e suppléant) bénéficie du désistement de Michel Daerden pour siéger au Parlement wallon à partir de juillet 2009. Membre des Commissions Travaux publics, Environnement et Économie, il figure sur les listes du PS au scrutin fédéral anticipé du 23 juin 2010 et, 5e effectif, il rassemble 8.487 voix de préférence, mais dépend toujours du choix de Michel Daerden. Comme ce dernier choisit de revenir siéger à Namur, Mauro Lenzini reste encore en position de choisir : opter pour la Chambre fédérale ou remplacer Julie Fernandez-Fernandez au Parlement wallon. La seconde option aura sa préférence (juillet 2010). Vice-président de la Commission de l’Enseignement supérieur au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, où il s’intéresse particulièrement à la problématique du logement étudiant, le député wallon se fait avant tout le défenseur des intérêts liégeois à Namur, interpellant l’exécutif sur les dossiers du Trilogiport, d’ArcelorMittal, des Hauts-Sarts, etc.

Membre (2002-2014) puis président (2007-2012) de la zone de police Basse-Meuse, administrateur de l’Intercommunale d’incendie de Liège (IILE-SRI, 2002-2007), observateur (2005-2008) puis administrateur (2008-2010) du Port autonome de Liège, il entre au Conseil d’administration d’Intradel en juin 2007 et devient d’emblée le président de cette intercommunale spécialisée dans le traitement des déchets (2007-2009), avant de faire partie du comité de direction (2014-2019) et de redevenir administrateur (2019-). Administrateur d’April (2007-2010), de l’asbl Basse-Meuse Développement (2005-2019) et du GRE-Liège (2006-2013), il a été président des scrl Sideco, Sitel et Sitrad (2007-2009) dont il est resté administrateur (2009-2010).

Premier suppléant PS (7.518 vp) lors du scrutin régional du 25 mai 2014, il bénéficie de la désignation ministérielle de Jean-Claude Marcourt dans le gouvernement présidé par Paul Magnette. En vertu du décret spécial wallon sur le cumul des mandats, Mauro Lenzini doit effectuer un nouveau choisir : siéger au Parlement wallon ou exercer effectivement ses fonctions de bourgmestre d’Oupeye. Optant pour le premier, il se dit empêché pour le second et est remplacé par Serge Fillot. Après le scrutin communal d’octobre 2018, où il ne dispute plus le maïorat, c’est en tant que suppléant d’Isabelle Simonis que Lenzini poursuit son mandat wallon (décembre). 

Après sa prestation de serment de juillet 2014, le député wallon est membre de la Commission de l’Économie et de l’Innovation (2014-12/2018) et vice-président de la Commission de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire et des Transports (2014-2018), où il travaille à définir une politique ambitieuse en matière de qualité de l’air en Wallonie, à proposer une politique tarifaire plus attrayante pour les jeunes usagers des transports en commun et à introduire des mécanismes de coût-vérité en matière de gestion des déchets. Il dépose aussi un décret visant à définir une politique plus efficace de lutte contre l’érosion de la biodiversité, tout en souhaitant des mesures pour lutter contre les pollutions des sols par des microfibres de plastique. Inquiet des impacts sanitaires et environnementaux des terrains de sport synthétiques, il propose d’instaurer un moratoire sur la création des terrains de sport contenant des billes en caoutchouc. à partir de mars 2017, il remplace Christie Morreale au sein de la Commission pour l’égalité des Chances entre les Hommes et les Femmes, siégeant dans la Commission identique à la FW. En décembre 2018, il devient membre et président de la Commission Agriculture-Tourisme-Patrimoine, jusqu’à la fin de la législature wallonne.

Dans le dossier CETA, Mauro Lenzini vote en faveur de la résolution du 14 octobre 2016 par laquelle le Parlement de Wallonie refuse l’accord entre l’UE et le Canada ; après la crise internationale qui s’en est suivi, il figure parmi les 58 députés wallons qui votent en faveur du projet de motion qui valide le compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016).

Membre de la Commission Environnement-Aménagement du Territoire-Transport (2014-2017), le député wallon participe aux débats sur la question de l’interdiction de l’abattage rituel sans étourdissement préalable, procède à des consultations écrites et à des auditions (dont le représentant de l’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB) et celui du Consistoire central israélite de Belgique (CCIB), à leur demande insistante). Les échanges sont vifs, mais les députés wallons sont décidés. Sous la signature conjointe de Christine Defraigne, Josy Arens, Edmund Stoffels et Véronique Waroux, une nouvelle proposition de décret est déposée en avril 2017, offrant une alternative aux cultes concernés, ainsi qu’une période transitoire. Tout abattage animal sera interdit sans étourdissement préalable, y compris dans les abattoirs. Après un vote unanime de la Commission (mai), le décret est soumis à la discussion générale de l’assemblée plénière (17 mai 2017), avant d’être approuvé à la quasi-unanimité (66 sur 69) des députés présents. Membre de la majorité, Mauro Lenzini est parmi eux. Il sera aussi de la séance plénière qui plébiscite (67 oui, 2 abstentions) le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), le législateur faisant de la Wallonie une région pionnière en matière de protection animale. Il est alors dans l’opposition et toujours membre de la Commission Environnement… (2017-2019). 

Le 26 mai 2019, 3e candidat sur la liste du PS dans la circonscription de Liège, il réalise le 5e score des effectifs (5.452 vp), le PS en recul de près de 4% conservant ses cinq représentants à Namur. Le député wallon y retrouve la Commission Environnement-Nature-Bien-être animal (2019-septembre 2021), mais c’est surtout l’avenir du site de Chertal qui continue de l’interpeller : ce site industriel de près de 200 hectares est à l’arrêt depuis 2011 et définitivement fermé à toute activité sidérurgique depuis 2018 ; Arcelor doit démolir et le dépolluer ; un master plan est en cours depuis début 2021 pour valoriser ces « terrains en or », particulièrement bien desservis par l’eau, le rail et la route ; partagé entre intérêts publics et privés, entre quiétude des habitants et nouveaux investissements industriels comme par exemple l’implantation d’un Trilogiport 2, d’un parc d’attraction, d’un hippodrome, etc., le député wallon suggère d’y créer un bio-pôle, une zone dédiée aux biotechnologies, en profitant de la présence non loin de l’Université de Liège et d’Eurogentec (société leader dans la génomique), tout en y rapatriant une industrie médicale, comme la crise du Covid en démontre l’intérêt (2021).

à partir d’octobre 2022, il est, à Bruxelles, membre de la Réunion conjointe de la commission de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de promotion sociale, de la Recherche, des Hôpitaux universitaires, des Sports, de la Jeunesse, de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice et de la Promotion de Bruxelles et du comité d’avis chargé d’examiner les questions relatives à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes.

Le 9 juin 2024, il est absent lors du triple scrutin européen, fédéral et régional, tournant ainsi la page de la politique après 15 années passées au Parlement de Wallonie. 

 

Mandats politiques

Conseiller communal à Oupeye (2000-12/2019)
Bourgmestre (2006-07/2014)
Député wallon (2009-2024)
Bourgmestre empêché (07/2014-2018)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-06/2024), dont UCM Magazine, janvier 2021 
Classement des députés, dans Le Vif, 07 avril 2017, p. 22-23
Cumuleo (-2021)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2009 à 2023, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures 

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)