Leroy Marcel

Culture, Littérature

Herbeumont 11/04/1911, Libramont 23/02/1973

Amoureux de la Semois, Marcel Leroy compte parmi les nombreux écrivains wallons régionalistes. Auteur de romans, de pièces radiophoniques, de contes et de légendes, il est l’un des acteurs du renouveau littéraire de la province de Luxembourg, dans les années 1950.

Ayant grandi dans une famille nombreuse et modeste, Marcel Leroy est très tôt contraint de travailler pour pouvoir mener ses études. Apprenti-carreleur à treize ans, apprenti-fendeur, à quatorze, à l’ardoisière Le Courtois à Herbeumont – une activité qui lui coûta la santé –, il devient jardinier chez un particulier à la fin des années 1920. 

Installé à Bouillon avec sa famille, en 1927, il travaille à l’usine Devillez-Camion, avant d’être engagé comme piocheur dans une entreprise de travaux public, puis de revenir en usine (1932-1940). Leroy aspire à une autre destinée et l’écriture lui en procure l’occasion. Il parvient à dénicher un job de chroniqueur dans la presse locale : L’Avenir du Luxembourg publie ses Billets de la Semois qui deviennent vite très populaires. Il y évoque les villages de la région et dresse le portrait de certains de ses habitants.

La Seconde Guerre mondiale constitue une rupture dans son existence. Ainsi qu’il le raconte dans son premier ouvrage, De la Semois à la Garonne, publié en 1941, il est contraint à l’exil. Ensuite, de retour au pays et la guerre finie, il est engagé par le Bureau du Tourisme de Bouillon, où il exerce, durant vingt-six ans, les fonctions de guide et de secrétaire (1946-1973). Mais l’écriture le taraude. Écrivain régionaliste, Marcel Leroy produit une œuvre abondante, autobiographique parfois, inspirée par les charmes de la Semois souvent, le quotidien des ouvriers, la faim, la misère. Personnage-clé de la culture et de la littérature luxembourgeoises, il devient le président de la section luxembourgeoise des Jeunes Écrivains belges ; avec Camille Biver et Georges Bouillon, notamment, il est l’une des chevilles ouvrières du renouveau littéraire de la province, dans les années 1950.

Dans son ouvrage-phare, Les chatons gelés (1969), pour la quatrième fois réédité en 2015, il raconte, avec beaucoup de pudeur et de justesse et dans un style très sobre, le quotidien d’un gamin contraint, dès son plus jeune âge, à travailler pour subvenir aux besoins de sa famille. Avec Les chatons gelés, le grand public venait de découvrir un talent littéraire. La fatalité d’un accident de la route le privera d’autres succès, alors qu’il préparait aussi le spectacle du 700e anniversaire de Florenville.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse, dont L’Avenir, 9 avril 2011
https://www.servicedulivre.be/Auteur/leroy-marcel 
Bouillon : Hommage à Marcel Leroy, TV Lux, 12 avril 2011, en ligne sur https://www.tvlux.be/video/info/bouillon-hommage-a-marcel-leroy_7207.html 
Robert FRICKX, Raymond TROUSSON, Lettres françaises de Belgique. Dictionnaire des œuvres, t. 1 : Le roman, Paris-Gembloux, Duculot, 1988, p. 78

Œuvres principales

De la Semois à la Garonne, roman (1941)
Jean Cazot, roman (1946)
Silhouettes et Croquis de la Semois, chronique (1948)
Les sorcières de Sugny, pièce radiophonique (1948)
Marie, pièce radiophonique (1952)
Joseph et Némésis, pièce radiophonique (1952)
Chansons grises, chansons noires, scénario du spectacle son et lumière au château de Bouillon (1956)
Chansons grises, chansons noires, contes (1956)
Bouillon et son château dans l’histoire (1955)
Chabeauchamps : village ardennais, roman (1955) 
L’épopée des Hommes à la Croix, roman (1958)
Bonsoir mon village, chronique (ca 1965)
La légende des œillets du château fort de Bouillon, légende (1958)
Les Chatons gelés, roman (1969) 
Les Galets de ma rivière, chronique (1971)
Poèmes à la Semois, poèmes (1972)
Lettre de la Semois, prose (1999)