Lobet Marcel

Culture, Littérature

Braine-le-Comte 28/06/1907, Rixensart 19/10/1992

Si Marcel Lobet aborde tous les genres littéraires, c’est toutefois dans l’essai qu’il livre le meilleur de sa plume, comme bon nombre d’autres écrivains de Wallonie à qui l’on reconnaît volontiers « une certaine ‘vocation’ essayiste ».

Étudiant successivement à Soignies, Nivelles puis La Louvière où il achève des humanités classiques, Marcel Lobet s’inscrit à l’université au milieu des années 1920 et se passionne pour la Philosophie. Parallèlement, il livre ses premiers articles et des notes de lecture à La Nouvelle Équipe, à partir de 1926. S’orientant vers le journalisme, il devient secrétaire de rédaction à La Revue belge (1929), entre à L’Indépendance belge (1937), à La Nation belge (1944), puis au Soir (1950), comme rédacteur, puis en tant que secrétaire de rédaction, jusqu’en 1970. Professeur à l’Institut pour Journalistes de Bruxelles (1961-1971), il y donne un cours d’histoire des littératures ; il est également critique littéraire, critique de cinéma et critique chorégraphique au Soir et publie plusieurs ouvrages où il met en évidence l’apport de Maurice Béjart dans le monde artistique. On lui doit des études sur Masson, Thiry, Montherlant, et Huysmans notamment. Grand voyageur, Marcel Lobet publie des articles dans des diverses revues, comme Scarabée ou La Cité chrétienne, sous le pseudonyme de Henri Orlier.

La première publication de Marcel Lobet paraît en 1934 et inaugure une production de nombreuses études et réflexions, contes et romans, autant d’œuvres qui démontrent son goût pour l’Orient, mais c’est surtout dans le domaine de l’essai qu’il s’illustra. Marcel Lobet, « va d’instinct vers ce qui lui est ‘proche et semblable’, c’est-à-dire des œuvres marquées par les grands débats de la condition humaine : le bien et le mal, la vie et la mort, l’amour et la haine. Il aborde donc les productions littéraires du point de vue de leur intériorité, bousculant les distinctions entre le fond et la forme, préférant l’éthique à l’esthétique. D’où une prédilection très accusée pour la confession littéraire, cette forme aiguë du journal intime où le scripteur met l’accent sur ses erreurs et ses déficiences » (BOLY).
Plusieurs de ses ouvrages introduisent à la connaissance littéraire, ainsi la trilogie – composée d’Écrivains en aveu (1962), de La ceinture du feuillage (1966) et du Feu du ciel (1969) – dans laquelle Lobet se penche sur l’histoire littéraire de saint Augustin à Kafka.

Romancier, il est l’auteur de Nathanaël, le journal d’un Templier, publié en 1986. Ce qui apparaît comme son œuvre la plus aboutie est une version remaniée d’un diptyque antérieur : Le fils du Temple (1977) – pour lequel il avait été récompensé du Prix littéraire du Conseil culturel de la Communauté culturelle française de Belgique – et Le Temple éternel (1983), où il racontait sous la forme du journal intime, de la confession, le parcours mystique et spirituel du héros. Durant les années 1980, il livre également divers souvenirs dans des ouvrages autobiographiques, notamment Du Hainaut picard au roman païs de Brabant. L’imaginaire de Marcel Lobet (1985) ou Mon enfance wallonne à Braine-le-Comte au début du siècle (1988). Par ailleurs, en 1976, il a été l’un des 143 signataires de la Nouvelle Lettre au roi (29 juin), destinée à dénoncer l’extrême lenteur mise dans l’application de l’article 107 quater de la Constitution ; il plaide ainsi en faveur d’un fédéralisme fondé sur trois Régions : Bruxelles, Flandre et Wallonie.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse, dont Le Soir, 20 octobre 1992
Jacques DUBOIS, dans La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres. Arts. Culture, t. III, p. 150
Robert FRICKX, Raymond TROUSSON, Lettres françaises de Belgique. Dictionnaire des œuvres, t. 1 : Le roman, Paris-Gembloux, Duculot, 1988, p. 201
Robert FRICKX, Raymond TROUSSON, Lettres françaises de Belgique. Dictionnaire des œuvres, t. 3 : L’essai, Paris-Gembloux, Duculot, 1989, p. 249 ; 295 ; 314-315 ; 335 ; 415
http://www.arllfb.be/composition/membres/lobet.html
https://www.servicedulivre.be/Auteur/lobet-marcel

Œuvres principales

Premier livre consacré à Camille Melloy, essai (1934)
L’Islam et l’Occident, essai (1939)
Au seuil du désert, essai (1940)
Chercheurs de Dieu, essai (1941)
Une poignée de figues, contes (1942)
Godefroid de Bouillon, essai (1943)
Histoire mystérieuse et tragique des Templiers, essai (1943)
L’Épopée belge des croisades, essai (1944)
Nocturnes, roman (1946)
La poésie et l’amour, essai (1946)
Des chants du désert au jardin des roses, essai (1949)
Aventures merveilleuses de Marco Polo, essai (1951)
Une poignée de dattes, contes (1951)
Croisés belges à Constantinople, essai (1953)
La science du bien et du mal, essai (1954)
La tragique histoire de l’ordre du Temple, essai (1954)
La danse, essai (1958)
Serge Lifar et le ballet moderne, essai (1958)
Ballet français d’aujourd’hui. De Lifar à Béjart, essai (1958)
J. K. Huysmans ou le témoin écorché, essai (1960)
Écrivains en aveu, essai (1962)
La ceinture de feuillage, essai sur la confession déguisée, essai (1966)
Le feu du ciel, essai (1969)
Classiques de l’an 2000, essai (1970)
Arthur Masson ou la richesse du cœur, essai (1971)
Marcel Thiry, reflets et réflexions, essai (1971)
Montherlant et le sacré, essai (1972)
L’abécédaire du meunier, essai (1977)
Le fils du Temple, roman (1977)
La pierre et le pain, essai (1979)
Le Temple éternel, roman (1983)
Les babouches d’Ali, contes (1985)
Du Hainaut picard au roman païs de Brabant. L’imaginaire de Marcel Lobet, souvenirs (1985)
Nathanaël, le journal d’un Templier, roman (1986)
Mon enfance wallonne à Braine-le-Comte au début du siècle, souvenirs (1988)
L’esprit ou la lettre, essai (1990)