Louvigny Lyseline

Politique, Député wallon

Clabecq 16/05/1985

Députée wallonne : *2017-2019

De 1909 à 1994, Tubize a toujours connu un bourgmestre socialiste ; mais depuis la fusion des communes de Clabecq, Oisquercq, Saintes et Tubize en 1976, le PSC met la pression sur le PSB, tandis que la désunion règne dans les rangs libéraux. En octobre 1994, Raymond Langendries parvient à renverser l’échiquier politique local. Détenant la majorité absolue (15 sièges sur 27), son « Renouveau communal » associe le PRL (2) au sein du Collège. Six ans plus tard, le PSC de Langendries se présente en cartel avec le PRL, perd sa majorité absolue (12), mais continue de profiter des dissensions entre socialistes. S’alliant à la liste Rosenoer conformément à des contacts pré-électoraux, la liste du bourgmestre conserve une large majorité (octobre 2000). Alors que le sort des Forges de Clabecq est présent dans tous les esprits, malgré le caractère fédérateur que doit incarner le projet sportif du FC Tubize, la vie politique locale demeure particulièrement agitée. En octobre 2006, sept listes se présentent au suffrage des électeurs. Avec 35,8%, la liste Langendries perd du terrain (-5%), mais maintient ses 12 sièges. Avec Développement solidaire d’Alain Rosenoer (2) et Démocratie et Progrès social de Samuel d’Orazio (1), Raymond Langendries conclut un nouveau Pacte de majorité ; il faudra cependant attendre plusieurs semaines avant que le Conseil d’État ne valide le scrutin tubizien. Et au premier conseil communal convoqué en février 2007 siège notamment Lyseline Louvigny… le 14e score de la liste du bourgmestre. Elle ne doit cette présence qu’à la démission de Benoît Langendries (891 vp, 3e score), candidat sur la liste de son père, mais qui ne peut siéger, en vertu du Code de la Démocratie locale définissant les incompatibilités liées aux liens de parenté, et à la démission de Lucette Paradoms qui met un terme à une vie politique de 24 ans sur les bancs communaux, dont la moitié en tant qu’échevine. C’est dans ce contexte que commence le parcours politique de Lyseline Louvigny, toujours aux études et représentante du parti libéral sur la liste du cartel emmenée par Raymond Langendries. 

Seconde dauphine de Miss Tubize 2003, lorsqu’elle achevait ses humanités en latin-maths, seconde dauphine de Miss Brabant wallon 2005 et candidate à la finale de Miss Belgique 2005, Lyseline Louvigny décroche surtout un master en Sciences politiques (2009) et un autre en Droit (2011) à l’Université catholique de Louvain, accomplissant notamment un stage au Brésil et un érasmus en Irlande. Inscrite comme avocate au barreau de Bruxelles (2011-2014), puis à celui de Nivelles (2014-), elle crée le cabinet LW Avocats, tout en s’investissant toujours davantage dans l’action politique.

Dans la perspective du scrutin d’octobre 2012, les libéraux de Tubize tentent de se réconcilier ; en tout cas, ils reprennent leur autonomie par rapport au cdH et pour la première fois depuis les années ’70 se présentent sous leur nom du parti, emmenés par Pierre Pinte en provenance de Waterloo. Sur les huit listes en présence, s’impose celle d’un PS qui a refait lui aussi son unité (31%, 10 sièges), devant la liste Langendries (29%, 9) et celle du MR (14%, 4). Occupant la 2e place, Lyseline Louvigny (301 vp, 24e score tous partis confondus) obtient non seulement la prolongation de son mandat au Conseil communal, mais aussi une place dans le Collège. Le Pacte de majorité qui rejette Raymond Langendries dans l’opposition réunit le PS, le MR et Écolo et, dans le Collège présidé par Michel Januth, Lyseline Louvigny devient échevine, en charge des Sports, de la Jeunesse, des Affaires patriotiques et de l’État civil. Très vite, une nouvelle Régie communale autonome est mise en place pour gérer toutes les questions liées aux sports dans la commune ; viendront ensuite, notamment, un plan « plaines de jeux » et le remplacement de la statue Platini par celle d’éden Hazard, au stade Leburton.

Alors que la section locale du MR Tubize se déchire à nouveau, Lyseline Louvigny est sollicitée par les instances de son parti pour figurer sur la liste MR aux élections régionales du 25 mai 2014. Elle occupe la 2e suppléance pour le premier grand scrutin auquel elle participe. Avec 2.762 vp, elle contribue au succès historique du MR dans la circonscription de Nivelles (41,5%, soit 5% de plus qu’à l’époque Kubla). Attachée et conseillère auprès des députés provinciaux Mathieu Michel, Marc Bastin et Tanguy Stuckens (janvier 2015-janvier 2017), c’est un concours de circonstances qui amène l’échevine de Tubize à s’interroger sur sa présence au Parlement de Wallonie. En effet, au printemps 2015, la démission de Serge Kubla de ses fonctions de bourgmestre de Waterloo avait contraint Florence Reuter à renoncer à son siège à Namur ; son suppléant, Christophe Dister, décide quant à lui, de démissionner à son tour, fin 2016, pour s’occuper de La Hulpe et de ses sociétés. Dès lors, la 2e suppléante est à son tour confrontée au choix imposé par le décret wallon sur le cumul. 

En prêtant serment au Parlement de Wallonie, Lyseline Louvigny se dit échevine empêchée (remplacée par Bob Monnard) et devient ainsi députée wallonne en cours de législature (janvier 2017), siégeant dans l’opposition. Membre de la Commission Agriculture-Tourisme (2017), la jeune maman est d’emblée placée devant un événement exceptionnel dans l’histoire politique wallonne. À la suite de l’appel du 19 juin 2017 de Benoit Lutgen qui invite à mettre un terme à toute gouvernance avec les socialistes, le gouvernement présidé par Paul Magnette est remplacé par une coalition MR-cdH dirigée par Willy Borsus. La jeune députée wallonne est alors l’une des quatre signataires MR qui, avec quatre députés cdH, déposent la motion de défiance constructive qui est adoptée le 28 juillet. à Namur, elle se retrouve ainsi dans la majorité MR-cdH jusqu’à la fin de la législature, tandis qu’elle reste dans l’opposition au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

S’appuyant sur une très courte majorité (38 sièges sur 75), MR et cdH entendent voter rapidement une série de mesures destinées à montrer le changement de cap imprimé à la politique wallonne : suppression de la « Redevance Télévision », modification de grille des loyers, réduction de la fiscalité immobilière, transfert de compétences vers l’Ostbelgien, abandon du Plan Marshall, réduction de l’intervention publique et incitation à l’initiative privée ou associative, résolution fixant une série de balises pour les futurs traités de libre-échange négociés par l’Union européenne, application de recommandations de la Commission Publifin en matière de transparence et de gouvernance, réforme de la gouvernance des GRD du gaz et de l’électricité, etc. Membre de la Commission Affaires générales-Relations internationales et de la Commission Coopération (juillet 2017-2019), Lyseline Louvigny adopte ces dispositions ainsi que d’autres mesures, cette fois avec une plus large majorité : le décret interdisant tout abattage animal sans étourdissement préalable (18 mai 2017), le Code wallon du bien-être animal (3 octobre 2018), la réforme de certaines circonscriptions électorales wallonnes (décret spécial wallon du 25 janvier 2018).Et si la réforme des provinces, celle des APE et l’assurance autonomie ne sont finalement pas votées, c’est en raison de la défection de la MR Patricia Potigny, partie vers la liste Destexhe (mars 2019). En avril 2017, elle avait aussi voté en faveur du décret faisant de Tubize la 67e ville de Wallonie.

En octobre 2018, huit listes se présentent à nouveau au choix des électeurs de Tubize. En deuxième position encore derrière Pierre Pinte, Lyseline Louvigny réalise un moins bon score qu’en 2012 (236 vp) ; néanmoins, elle conserve l’un des quatre sièges que le MR a préservés, réalisant un score quasi identique, comme les principales listes. Seul écolo (+1) et Défi (+2) modifient l’échiquier politique local où, en emmenant la liste Renouveau communal, Raymond Langendries a repris du service. En vain, car le bourgmestre socialiste sortant, Michel Januth signe un nouveau pacte de majorité avec écolo et Défi, laissant ainsi le MR sur le carreau.

Conseillère communale, Lyseline Louvigny n’a pas plus de succès le 26 mai 2019, quand elle se présente au scrutin wallon comme 2e suppléante sur la liste MR de la circonscription de Nivelles. Avec le 7e score des 8 suppléants (2.566 vp), elle ne doit qu’à l’effet dévolutif de la case de tête de rester une potentielle deuxième suppléante au Parlement de Wallonie, mais sur les quatre élus effectifs MR du BW, seule Valérie de Bue devient ministre et quitte son siège à Namur.

Retrouvant son emploi de juriste à la province du Brabant wallon (2019-2022), elle est engagée en 2022 à Wallonie-Bruxelles Enseignement. Administratrice de la Ligue des Familles (2020-2022), du Fonds du Logement des familles nombreuses de Wallonie (2020-), Lyseline Louvigny rallie les rangs du mouvement Les Engagés en septembre 2023, rompant définitivement avec le MR de Tubize. Celle qui avait formé le groupe Facebook « Réformatrices BW » en juin 2018 est d’ailleurs élue à la présidence des Femmes Engagées (janvier 2024), où elle succède à Ajla Hatic. Au sein du mouvement piloté par Maxime Prévot, elle reçoit mission de reconquérir, le 9 juin 2024, avec Yves Coppieters, le siège perdu en Brabant wallon lors du scrutin fédéral de 2019, où l’ancien cdH était passé sous la barre des 8%.

 

Mandats politiques

Conseillère communale à Tubize (2006-)
Echevine (2012-01/2017)
Députée wallonne (01/2017-2019)
Echevine empêchée (01/2017-2018)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024), dont LaLibre, 29 juin 2018 ; La Libre, 20 janvier 2024
Classement des députés, dans Le Vif, 07 avril 2017, p. 22-23
Cumuleo (-2023)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2017 à 2019, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
https://lyselinelouvigny.be/qui-suis-je/
https://be.linkedin.com/in/lyseline-louvigny-02ab5130

 

 

 

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