Mergeai Jean

Culture, Littérature

Mortinsart 24/01/1927, Saint-Mard 30/10/2006

« Beaucoup d’écrivains wallons trouvent encore dans le régionalisme une veine conforme à leur sensibilité » (VANELDEREN). C’est le cas du romancier, nouvelliste, dramaturge et essayiste, Jean Mergeai, dont les écrits trouvent leur inspiration dans le pays gaumais.

Après des humanités classiques au Collège Saint-Joseph de Virton puis à l’Athénée d’Arlon, Jean Mergeai se destine au Droit, tout en s’orientant vers la Criminologie. Docteur en Droit de l’Université libre de Bruxelles (1953), il entame sa carrière professionnelle comme surveillant dans les Athénées de Jodoigne et d’Etterbeek, avant d’entrer dans la magistrature. Substitut du procureur de roi au Congo belge de 1957 à 1960, il est contraint de quitter l’ancienne colonie au début des années 1960 et devient juge au Tribunal de Première instance à Arlon. À partir de 1983, il est chargé de la présidence des Tribunaux de commerce d’Arlon et de Neufchâteau.

Parallèlement, Jean Mergeai se consacre à l’écriture. Écrivain régionaliste, il s’essaye dans tous les genres, narrant ses souvenirs d’enfance vécus dans le pays gaumais. Chez lui, « romans, récits et nouvelles sont des œuvres de terroir et d’enfance. Elles ont une unité de lieu : un petit village gaumais et ses environs immédiats ; une unité de temps, à la fois objective et subjective : l’enfance ; souvent aussi, une unité d’action : bien des nouvelles […] racontent les désillusions d’un enfant face au monde adulte où le rêve n’a plus sa place – ou si peu » (EGEDY-DEJAER, MUNSTER). 

Dramaturge, Jean Mergeai est l’auteur de pièces dont certaines en dialecte gaumais. L’ambition de l’écrivain est de raconter les modes de vie et les mentalités de sa région. Essayiste, il consacre une grande partie de son travail à la promotion de la littérature et des écrivains luxembourgeois, tels Hubert Juin ou autres Pierre Nothomb. Chroniqueur littéraire, il collabore notamment au Républicain lorrain, sous le pseudonyme de Jacques Brihaut et à L’Avenir du Luxembourg.

Après son décès, la Fondation Pierre Nothomb, dont il fut l’une des chevilles ouvrières, organise une exposition, un colloque et un spectacle autour de cette personnalité majeure de la province de Luxembourg. Jean Mergeai avait aussi œuvré à la réinsertion des détenus de la prison d’Arlon, par la littérature notamment. De son travail est née la revue Le Yo-Yo. Lauréat du Prix Georges Garnir de l’Académie de Langue et de Littérature françaises de Belgique, pour Les chemins de terre (1970), Jean Mergeai avait aussi reçu le Prix Adrien de Prémorel pour Ma Gaume (1980).

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse, dont Le Soir, 3 novembre 2006, La Libre, 17 janvier 2008
Robert FRICKX, Raymond TROUSSON, Lettres françaises de Belgique. Dictionnaire des œuvres, t. 1 : Le roman, Paris-Gembloux, Duculot, 1988, p. 13-14 ; 504-505
Francis VANELDEREN, dans La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres. Arts. Culture, t. III, p. 104
https://www.servicedulivre.be/Auteur/mergeai-jean 

Œuvres principales

Fête de charité, théâtre (1964)
Pierre Nothomb ou les paradis perdus, essai (1965)
Du temps de ma maison, roman (1966)
La cité parfaite, théâtre (1966)
Des ambårs al noce, théâtre (1967)
On mariaedje bén preparé, théâtre (1967)
Chambre à part, théâtre (1969)
Les chemins de terre, nouvelles (1970)
Hubert Juin, monographie (1972)
Luxembourg belge, essai (1973)
Vêpres buissonnières, nouvelles (1974)
Ensemble au paradis, théâtre (1975)
In nât’ d’école coumme i n’y a n’è pont, théâtre (1976)
Arlon à fleur de vin, théâtre (1976)
Adieu enfance, roman (1977)
Victor Théate, facteur ardennais, monographie (1978)
Ma Gaume, essai (1980)
Albert Hustin, monographie (1982)
El kepi et l’ coulote, théâtre (1982)
Ailleurs en Ardenne, nouvelles (1984)
Guy Ducaté ou la plénitude inquiète, monographie (1984)
Lucioles, aphorismes (1985)
Jean Lejour, aquarelliste, essai (1986)
Le schiste et la marne, roman (t. 1, 1987 ; t. 2, 1988 ; t. 3, 1989)
La Gaume, essai (1988)
L’herbe entre les pavés, aphorismes (1991)
Le printemps reviendra, roman (1994)
Le passe-partout du latin juridique, lexique (1992)
Émilie, fille d’Ardenne, roman (3 t., 2000)