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Peeters Paul

Eglises

Tournai 10/09/1870, Etterbeek 18/08/1950

Bollandiste, Paul Peeters est un pionnier de l’hagiographie byzantine et orientale. Ce groupe d’érudits, qui doit son nom à son fondateur Jean Bolland (1596-1665), s’attache, depuis le milieu du XVIIe siècle et la publication, en 1643, des deux premiers tomes des Acta Sanctorum par celui-ci, à collecter et publier des vies de saints, dans une approche critique.

Après des humanités gréco-latines au Collège jésuite Notre-Dame de Tournai (1881-1887), Paul Peeters entre dans la Compagnie de Jésus. Deux années de noviciat à Arlon, une année de préparation scientifique et littéraire à Tronchiennes et trois années de Philosophie scolastique à l’Université catholique de Louvain font de Paul Peeters un professeur attaché au Juvénat de Tronchiennes (1893-1898). Il se perfectionne dans l’usage des langues latine et grecque, qu’il enseigne, à côté du français et des mathématiques, mais aussi du russe et de l’arménien. C’est également de cette époque que remontent les publications de ses premiers essais, dans diverses revues scientifiques. 

Ordonné prêtre en 1901, au terme de sa troisième année de Théologie à l’Université catholique de Louvain, où il étudie notamment l’hébreu, il est officiellement nommé bollandiste, en 1904, après un an passé à Beyrouth, à l’Université Saint-Joseph où il étudie l’arabe. Sa connaissance des langues – le syriaque, l’arabe, le copte, l’éthiopien, le géorgien et d’autres langues slaves – fait de lui un pionnier de l’hagiographie orientale et byzantine.
Auteur de la Bibliotheca hagiographica orientalis (1910), répertoire de tous les textes hagiographiques en langue orientale, il est également à l’origine d’une « précieuse découverte », rendue possible par l’étude d’un texte géorgien, en 1911. « C’était un dogme fermement établi que l’origine grecque de toute l’hagiographie orientale », or dans son dernier ouvrage, Orient et Byzance, aboutissement de ses recherches, Paul Peeters s’attèle à démontrer l’existence d’une hagiographie orientale originale – de laquelle l’hagiographie byzantine est tributaire – conférant ainsi à celle-ci « le droit de cité qui ne lui avait pas encore été reconnu » (GRUMEL).

Prêtant sa plume à La Libre Belgique, journal clandestin, durant la Première Guerre mondiale, sous le pseudonyme de Belga, conférencier, devenu Président de la Société des Bollandistes, en 1941, Paul Peeters nourrit très régulièrement les Analecta Bollandiana, à partir de 1906, de ses articles et comptes rendus. Collaborant à quatre volumes des Acta Sanctorum, et auteur des commentaires d’hagiographie orientale dans les autres volumes, il fut également consulteur de la Sacrée Congrégation des Rites dans la section historique, dès sa fondation en 1930, membre de l’Académie de Belgique, président de la Société belge d’Études orientales, membre de la Pontifica Accademia Romana di Archeologia, associé étranger de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, docteur honoris causa en Théologie de l’Université de Strasbourg, ainsi qu’en Philologie et Histoire orientales de celle de Louvain.

Après sa mort, une quarantaine de ses articles et essais parus en dehors des Analecta furent rassemblés et publiés en deux volumes sous le titre de Recherches d’Histoire et de Philologie orientales, publiés en 1951.

Sources

Paul DEVOS, dans Biographie nationale, t. 40, col. 681-704
Venance GRUMEL, « Notice nécrologique », dans Revue des Études byzantines, no 9, 1951 p. 297-298
Henri GREGOIRE, « Notice sur la vie et les travaux du R. P. Paul Peeters », dans Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 96ᵉ année, n° 1, 1952, p. 24-45
François PIROT, dans La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres. Arts. Culture, t. III, p. 169
Léopold GENICOT, Racines d’espérance. Vingt siècles en Wallonie, par les textes, les images et les cartes, Bruxelles, Didier Hatier, 1986, p. 242

Œuvres principales

Langues et littératures anciennes dans l’éducation (1896-1897)
Langage et pensée (1897)
Deux mots d’un profane sur le style (1898)
Bibliotheca hagiographica orientalis (1910)
Histoire de Joseph le Charpentier (1911)
Évangiles apocryphes – L’Évangile de l’Enfance (1914)
Traductions et traducteurs dans l’hagiographie orientale à l'époque byzantine (1922, dans les Analecta Bollandiana)
Histoires monastiques géorgiennes (1922, dans Analecta Bollandiana)
Pour l’histoire des origines de l’alphabet arménien (1929, article)
La première traduction latine de Barlaam et Joasaph et son original grec (1931, dans Analecta Bollandiana)
La vie géorgienne de saint Porphyre de Gaza (1941, dans Analecta Bollandiana)
L’œuvre des bollandistes (1942)
Figures bollandiennes contemporaines (1948)
Subsidia hagiographica : Orient et Byzance, le tréfonds oriental de l’hagiographie byzantine (1950)