Potigny Patricia

Politique, Député wallon

Paris 07/09/1955

Députée wallonne : *2015-2019

C’est en 1993 que Patricia Potigny est nommée directrice du Collège Saint-Augustin de Gerpinnes, établissement secondaire du réseau libre comptant plusieurs centaines d’élèves. Jusqu’alors, cette licenciée en Chimie de l’Université de Mons (1978) avait exercé comme professeur de physique et de chimie dans le secondaire supérieur. Très impliquée dans l’exercice de ses fonctions, elle jongle avec l’ensemble des règlementations, directives et autres décrets qui encadrent l’enseignement ; maîtrisant les normes de dédoublement comme celles du financement, elle défend volontiers un certain nombre de principes et de valeurs, même si cela implique de contester sa hiérarchie et certaines circulaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Présidente de l’Association des directeurs de l’enseignement catholique de la province du Hainaut, elle exprime, volontiers et tout en nuances, les raisons des critiques manifestées à l’égard d’une série de décrets adoptés par la Fédération Wallonie-Bruxelles, en particulier le décret « inscriptions » ou le dossier du redoublement. Son point de vue, elle l’exprime aussi à l’égard de Mgr Léonard, lui répliquant publiquement en citant son cas, lorsque l’archevêque en appelle à empêcher les divorcés de devenir directeurs d’écoles catholiques (2011).

Approchée par le parti libéral à la veille du scrutin communal d’octobre 2006, Patricia Potigny se laisse tenter par un engagement sur la scène politique. Placée en deuxième position aux élections provinciales dans le district de Fontaine-l’Évêque (1.360 vp), elle est élue conseillère provinciale, grâce à l’effet dévolutif de la case de tête. En octobre 2012, tête de liste cette fois, elle rassemble 2.567 voix sur son nom et prolonge son mandat au Conseil provincial du Hainaut. Par contre, au niveau local, si elle a accepté d’occuper la 19e position sur la liste emmenée par Véronique Cornet à Montigny-le-Tilleul en 2012, elle ne réunit que 54 voix, le plus faible résultat du MR local. Néanmoins, le MR n’hésite pas à placer Patricia Potigny comme 2e suppléante lors du scrutin régional du 25 mai 2014. Emmené par Véronique Cornet, le MR réalise un score historique dans la circonscription de Charleroi : avec trois mandats, les libéraux signent un résultat jamais atteint depuis l’instauration des élections directes des députés wallons en 1995.

D’emblée, le 3e élu, Cyprien Devilers annonce qu’il ne siègera pas et Nicolas Tzanetatos (premier suppléant) le remplace. Par ailleurs, nul n’ignore que la priorité de Véronique Cornet (12.189 vp) est de faire face à la leucémie chronique qui lui a été diagnostiquée en 2011. La maladie aura raison de ses efforts en juillet 2015. Et c’est à Patricia Poligny (2e suppléante, 985 vp, 15e score sur la liste MR et 47e résultat tous partis confondus) que revient la responsabilité de la remplacer au Parlement de Wallonie. Renonçant à son mandat provincial, elle prête serment en septembre 2015 et, jusqu’en juillet 2017, est membre de la Commission Affaires générales-Relations internationales, de la sous-Commission de Contrôle des licences d’armes, de la Commission Emploi-Formation et de la Commission pour l’égalité des chances hommes-femmes. La certification des IFAPME, l’accès aux logements publics par les étudiants, l’accessibilité des services publics pour les sourds et malentendants, l’augmentation du numérique dans les formations font notamment l’objet de l’attention d’une députée wallonne qui pose beaucoup de questions aux différents ministres. Elle cosigne aussi une proposition de décret visant à instaurer l’obligation pour les demandeurs d’emploi faiblement qualifiés de se former aux métiers en pénurie. 

Membre suppléante de la Commission « questions européennes », Patricia Potigny rédige un rapport sur les enjeux des traités relatifs aux échanges commerciaux et sur les liens entre les accords multilatéraux et les négociations d’accords bilatéraux entre l’Union européenne et des pays tiers (juin 2016). C’est du CETA dont il est question. Le 14 octobre 2016, elle s’oppose à la résolution par laquelle le Parlement de Wallonie marque son refus de déléguer ses pleins pouvoirs au Gouvernement fédéral pour la signature de l’accord CETA entre l’UE et le Canada. Le groupe MR à Namur a été le seul à manifester son opposition à une démarche qui conduit à une mini-crise internationale inédite. Quinze jours plus tard, Patricia Potigny et son groupe politique joignent leurs voix au PS et au cdH pour adopter le texte du compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016). En fin de législature, avec la majorité MR-cdH, elle adopte une résolution fixant une série de nouvelles balises pour les futurs traités de libre-échange négociés par l’Union européenne.

Entrée au Parlement wallon comme membre de l’opposition, Patricia Potigny a l’occasion de changer la politique menée à Namur quand, le 19 juin 2017, Benoit Lutgen, président du cdH, invite à mettre un terme à toute gouvernance avec les socialistes. Patricia Potigny est l’une des quatre signataires MR qui, avec quatre députés cdH, déposent la motion de défiance constructive, adoptée le 28 juillet par les députés wallons du cdH et du MR, soit une courte majorité de 38 élus sur 75. Scellant le sort du gouvernement Magnette, ce vote qui est une première dans l’histoire politique wallonne conduit à l’installation d’un gouvernement wallon présidé par Willy Borsus. De juillet 2017 à la fin de la législature, elle reste membre de la Commission Affaires générales-Relations internationales, de la Commission pour l’égalité des chances hommes-femmes. La députée wallonne devient aussi membre de la Commission des Questions européennes en 2018. En octobre 2018, elle vote en faveur du Code wallon du bien-être animal, le législateur quasi unanime (67 sur 69) faisant de la Wallonie une région pionnière. Membre du Comité Mémoire-Démocratie, elle est appelée à sa présidence en octobre 2018, mais elle quitte cette fonction ainsi que ce Comité en mars 2019 lorsqu’elle décide de siéger comme députée indépendante (18 mars 2019). En ralliant les listes Destexhe en vue du scrutin du 26 mai 2019, elle abandonne le groupe MR au Parlement de Wallonie et prive ainsi la coalition MR-cdH de sa majorité (37 sur 75), empêchant une série de mesures que MR et cdH souhaitaient adopter pour marquer leur différence (réforme des APE, réforme des provinces et assurance autonomie, notamment). Nonobstant de modifier la composition de toutes les Commissions du Parlement de Wallonie, le choix de Patricia Potigny oblige l’ex-majorité à composer avec le PS et écolo sur certains dossiers, et quelques décrets sont adoptés par le MR et le cdH en raison de l’abstention bienveillante du PS.

Dans le même temps, au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, il n’y a pas eu de changement de majorité. Depuis l’opposition, durant toute la législature, la députée Patigny s’est exprimée sur des dossiers directement en rapport avec son expérience professionnelle, principalement dans le débat sur le Pacte d’Excellence, mais aussi dans les discussions portant sur l’audiovisuel, émettant une forte réserve à l’égard de l’animateur de « C’est vous qui le dites » lorsque le contrat de gestion de la RTBf est examiné.

Occupant la 5e place sur la liste MR emmenée par Marie Hélène Knoops à Montigny-le-Tilleul, lors des communales d’octobre 2018, Patricia Potigny ne parvient pas à réunir les voix suffisantes pour obtenir un siège au Conseil communal. Avec 148 vp, elle est au sixième rang des suppléants d’une liste MR qui convainc 47,4% des électeurs et dispose d’une large majorité absolue de 12 sièges. Lors du scrutin fédéral du 26 mai 2019, elle emmène les Listes Destexhe dans la circonscription du Hainaut. Réunissant 1,12% des voix, 9e formation derrière le Vlaams Belang dans le Hainaut, les Listes Destexhe sont loin du premier siège de député accessible, Patricia Potigny attirant sur son nom 1.146 voix sur les 810.896 bulletins déposés dans les urnes. 

à la fin de son mandat parlementaire à Namur, Patricia Potigny ne reprend pas le chemin du Collège Saint-Augustin de Gerpinnes, accédant à la retraite. Elle reste active au sein de son nouveau parti qu’elle conçoit comme un véritable parti de droite et dont elle souhaite développer le programme.

 

Mandats politiques

Conseillère provinciale du Hainaut (2006-08/2015) 
Députée wallonne (09/2015-2019)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024), dont La Libre, 17 octobre 2019
Classement des députés, dans Le Vif, 07 avril 2017, p. 22-23
Cumuleo (-2023)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2015 à 2019, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)