Renkin (Jean-)François

Culture, Lettres wallonnes

Liège 12/03/1872, Ramet 17 ou 18/02/1906

Auteur dialectal, François Renkin ne laisse que peu d’écrits, mais leur maîtrise laissait présager « un autre Henri Simon », d’après O. Grandjean, voire un autre Vrindts, si la maladie ne l’avait emporté si tôt. Décédé à l’âge de 34 ans, Renkin était issu d’une famille liégeoise aisée ; son père était fabricant d’armes. Pressenti pour reprendre les affaires familiales, François Renkin fréquenta, quelque temps, la faculté de Droit de l’Université de Liège, mais pour mieux se convaincre de consacre sa vie à la littérature et à l’étude. Rentier, il s’installe dans la maison de campagne de ses parents, à Ramioul, cadre rural qui inspire cet artiste flâneur. Admirateur de Flaubert, il considère que son écriture à lui ne devait s’inspirer que des thèmes de son beau pays.

Folkloriste, s’intéressant aux particularités du pays wallon, il rédige en français des études sur la magie, les légendes et les coutumes. À partir de 1893, année de la création de la revue, il publie ses textes dans la revue Wallonia, Recueil mensuel de littérature orale, croyances et usages traditionnels, dont Oscar Colson Eugène Monseur, Georges Willame et Joseph Defrecheux sont les initiateurs.

Lui-même est le fondateur, le 14 décembre 1894, avec Oscar Colson, de l’hebdomadaire wallon Li Mestré, qui vient prendre place aux côtés de Li Marmite, Li Spirou et de Li Clabot. Journal populaire et savant, il publie, pour un large public, des documents historiques et folkloriques et surtout des œuvres significatives de toutes les régions de Wallonie, ainsi que le précise son sous-titre : Gazette di tos les Wallons. Président du comité de rédaction, François Renkin y est l’auteur de quelques contes écrits en wallon bas-condruzien, qu’il ne distillait qu’au compte-gouttes, en raison de sa quête permanente de la perfection formelle et du vocabulaire le plus adapté dans sa chère langue wallonne. « […] Il a su créer une atmosphère aérée et lumineuse, distribuée en menues touches impressionnistes, qui fait le charme de ces pièces tendres et pudiques que la sobriété du tracé et une légère stylisation inclinent vers la prose poétique » (PIRON). Pour Li Mestré toujours, François Renkin devient Hinri Passe-Pid et signe des chroniques intitulées Messèdges d’avâ l’saminne. L’hebdomadaire ne dépassera cependant pas l’année 1895.

Jusqu’en 1898, François Renkin reporte alors toute son attention à Wallonia. Sans son soutien matériel, cette revue n’aurait d’ailleurs pas connu l’essor et le développement qu’elle a connus. Par ailleurs, il est membre de différents jurys de concours chargés d’apprécier les drames et poésies en wallon des dernières années du XIXe et du tout début du XXe siècle ; il fait aussi partie du Comité en charge de l’organisation et de la mise en place du nouveau Musée d’Armes de la ville de Liège ; il y représente les intérêts des armuriers. Il fut aussi conseiller communal d’Ivoz-Ramet. À titre posthume, les contes et chroniques de François Renkin, rassemblés par Oscar Colson, font l’objet d’une publication, sous le titre les Écrits wallons de François Renkin (1906), précédée d’une photographie de Marissaux et illustrée par Auguste Donnay.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
La Meuse, 15 décembre 1906
Maurice PIRON, Anthologie de la littérature dialectale de Wallonie (poètes et prosateurs), Liège, Mardaga, 1979, p. 318-319
Wallonia, t. 15, 1907, p. 64-65
Paul DELFORGE, Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. III, p. 1390

Œuvres principales

Un livre de magie : l’Enchiridion Léonis Papae, étude (1893)
So l’ancinî, conte (1894)
Le berger magicien, étude (1894)
Légendes du Bas-Condroz, étude (1894-1895)
Li vîye bûse, conte (1895)
È pré Tombeux, conte (1895)
On dîmègne, conte (1896)
L’ârmâ, conte (1898)