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Taisnier Jean

Humanisme-Egalité

Ath 02/09/1508, Cologne 1562

La vie de cet érudit est essentiellement connue par l’intermédiaire de ses œuvres. Celles-ci, de valeur inégale, donnent un aperçu de l’état des sciences au XVIe siècle. Homme de la Renaissance, versé dans les arts, la poésie, la médecine, les langues, l’astronomie et les mathématiques, excellent musicien, Jean Taisnier mène une existence vagabonde, à la cour de Charles Quint, duquel il fut l’un des musiciens attitrés, et comme enseignant.

Ayant reçu une solide formation au Collège d’Ath, Jean Taisnier sort de l’Université de Louvain avec le grade de docteur en Droit civil et canon ; c’est du moins le titre qu’il se donne, à partir de 1558, dans divers ouvrages, bien qu’on ne trouve aucune trace de son passage dans ladite l’université. Chantre de la chapelle de Charles Quint, il se déplace souvent avec la cour de l’empereur et accompagne notamment ce dernier dans son expédition à Tunis (1535). À son retour, il se voit gratifier d’une prébende de chanoine à Leuze. Jean Taisnier fut-il prêtre ainsi que pourrait le laisser penser cette charge ? Ce n’est pas impossible même si ces bénéfices étaient communément conférer à des laïques. Mais ce n’est pas là qu’il passe l’essentiel de son temps. En 1540, il est à Valladolid, en 1546-1547, il séjourne à Rome, puis à Palerme (1550), à Trapani l’année suivante, etc. La musique notamment l’attire en Italie.

Maître des enfants de la chapelle de l’empereur (1542), il devient directeur des musiciens du cardinal Francisco de Mendoza, à Rome puis à Florence, Venise, Trente et Malines, et enseigne les mathématiques dans les villes italiennes, mais aussi le grec, le latin, l’espagnol, le français et la musique, à Lessines, à partir de 1555. À la mort de Charles Quint, Jean Taisnier, fatigué de ses nombreux déplacements, part pour Cologne où il entre au service du prince-électeur en qualité de maître de chapelle. C’est là qu’il publie ses derniers ouvrages.

Dans son œuvre abondante ressort un Opus mathematicum, son plus volumineux ouvrage, qui n’a de mathématique que le titre : il s’agit plutôt d’une encyclopédie de la chiromancie et de l’astrologie, matières qu’il affectionne particulièrement. Ses opuscules sur l’année sphérique, la sphère armillaire et l’aimant sont quant à eux davantage estimables. Manuels scolaires destinés à l’enseignement supérieur, ils donnent un état intéressant des sciences au XVIe siècle.

Sources

Henri BOSMANS, dans Biographie nationale, t. 24, col. 500-511
Jules DEWEERT, « Jean Tainier », dans Annales du Cercle archéologique d’Ath et de la région, t. I, Bruxelles, Hayez, 1912, p. 1-36
Modeste SOONS, « Jean Taisnier, mathématicien », dans Ibid., p. 37-44
Lucien GODEAUX, « Note sur Jean Taisnier », dans Ibid., t. II, p. 235-238
Jean-Baptiste-Nicolas COOMANS, Notices biographiques, 1836, p. 7 en ligne sur https://books.google.be/books?id=aIVCAAAAcAAJ&pg=PA7&lpg=PA7&dq=jean+taisnier&source=bl&ots=g5UXJe9UqF&sig=7W5u0S3qZL448U63pBwoqYgfy9o&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiRmPjEw4bMAhVBvQ8KHdT1AQIQ6AEIZDAO#v=onepage&q=jean%20taisnier&f=false

Œuvres principales

Opera nuovo mollo utile et necessaria a tutti architecti, geometri, cive missuratori de terra, astronomi et tutti altri virtuosi… (1548)
De annuli sphaerici fabrica et usu libri tres geometrici, omnibus mathematices asseclis non minus utiles… (1560)
De sphaerae materialis fabrica et usu… (1558)
De usu sphaerae materialis… (1559)
Astrologiae, judiciariae Isagogica… (1559)
Tabula universalis (1559)
Opus mathematicum… (1562)
De natura magnetis et ejus effectibus (1562)
De usu annuli sphaerici libri tres… (s.d.)
De Mathematicae quatuor quantitatum utilitate (s.d.)