Trotta Graziana

Politique, Député wallon

Pont-de-Loup 25/10/1984

Députée wallonne : *2009-2014 ; 2014-2019

Après des humanités à l’Institut saint-Joseph à Châtelet (2002) et des licences en Sciences de Gestion à l’Université catholique de Louvain (2007), Graziana Trotta entame sa carrière professionnelle à Infrabel ; conseillère au service « Stratégie », elle est responsable des dossiers wallons et bruxellois « politiquement délicats » (2007-2009). Active au sein des Jeunes Socialistes, cette petite-fille d’immigrés italiens figure sur les listes du PS en octobre 2006 et décroche son premier mandat politique : conseillère communale à Aiseau-Presles ; elle fait partie de la forte majorité absolue socialiste (13 sièges sur 21) conduite par le bourgmestre Marcel Dargent.

Moins de trois ans plus tard, quatrième suppléante lors du scrutin régional wallon du 7 juin 2009 dans la circonscription de Charleroi, elle bénéficie du désistement de trois candidats effectifs : Paul Magnette renonce à son mandat à Namur pour poursuivre l’exercice de ses fonctions ministérielles fédérales ; Philippe Busquin laisse son mandat aux jeunes ; quant à Eric Massin comme la première suppléante Ingrid Colicis, ils optent pour leur fonction scabinale à Charleroi et renoncent à siéger à Namur. À 24 ans, Graziana Trotta (3.425 vp) entre ainsi au Parlement wallon, où elle est la benjamine de l’assemblée. Elle est membre de la Commission de la Santé et de l’Action sociale, elle siège aussi dans la Commission de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire. Les dossiers carolos du métro, de Citta Verde ou de Carsid alimentent notamment les questions de la parlementaire qui apporte son expertise dans la mise au point du nouveau CoDT. Au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, elle est membre de la Commission de la Jeunesse et de l’Aide à la Jeunesse (2009-2010) et de la Commission de l’Éducation. À son initiative, les assemblées parlementaires adoptent des textes relatifs aux premiers secours, à l’anorexie mentale et au handicap. Elle se réjouit aussi de l’ouverture d’une Auberge de Jeunesse à Charleroi.

Sur le plan local, afin de remplacer Christian Champagne démissionnaire, elle devient échevine, en charge de l’Extrascolaire, des Affaires sociales, de la Famille, de la Citoyenneté et de la Plaine de jeux (juin 2011), au cours d’une législature où Jean Fersini est devenu le bourgmestre à la place de Marcel Dargent (novembre 2010). Disposant d’une majorité absolue, le PS d’Aiseau-Presles possède ainsi trois candidats en mesure de prétendre au maïorat en octobre 2012, avec le maire sortant et deux députées, Ozlem Ozen et Graziana Trotta. Confortant son écrasante majorité (57% contre 52,75 en 2006), le PS ne gagne pas de siège, mais l’électeur clarifie la lutte entre les chefs. Avec 1.717 vp, Fersini reste le maïeur, tandis que, 5e sur la liste, Gr. Trotta réalise le 2e score de l’entité (751 vp). Elle reste échevine en charge de la Cohésion sociale, de la Jeunesse et de la Famille.

Présidente de la Commission communale de l’Accueil, présidente du Conseil communal des Enfants, et du Plan de Cohésion sociale, membre du Centre culturel régional de Charleroi, administratrice de l’ICDI, de l’IDEFIN, de l’IDEG et de l’IGH, elle sollicite le renouvellement de son mandat au Parlement wallon lors du scrutin du 25 mai 2014, qui se déroule au lendemain d’une 6e réforme de l’État qui apporte à la Wallonie de nouvelles et importantes compétences. Troisième candidate sur la liste PS menée par Paul Magnette, Graziana Trotta (5.013 vp) contribue au maintien du PS à son niveau de 2009 (40,07% contre 40,96), avec 5 mandats, ce qui reste le meilleur résultat carolo depuis la première élection au suffrage universel direct du Parlement wallon, le 21 mai 1995.

En vertu du décret spécial wallon du 9 décembre 2010 limitant le cumul de mandats des députés wallons, elle renonce à son mandat de Première Échevine à Aiseau, où elle devient échevine empêchée (remplacée par J-J. Tavernini pour son portefeuille et par Özlem Özen comme Première échevine). À Namur, elle devient vice-présidente de la Commission de l’Agriculture et du Tourisme (2014-2017), dont elle reste membre ensuite (2017-2019). Elle siège aussi dans la Commission de l’Emploi et de la Formation (2014-2017), ainsi que, à Bruxelles, de la Commission de Coopération avec les Régions.

Avec plusieurs centaines de questions écrites, la députée wallonne s’est spécialisée dans un certain type d’interventions et figure ainsi parmi les plus actives en la matière, loin derrière Edmund Stoffels, mais en concurrence directe avec Stéphane Hazée et Pierre-Yves Jeholet. La défense des intérêts de Charleroi constitue sa priorité, de même que la sécurité routière, les invendus alimentaires, la lutte contre les nuisances lumineuses nocturnes, l’amélioration de la qualité de l’air et le contrôle de la qualité des eaux et de leur distribution. Dans le dossier CETA, elle vote en faveur de la résolution du 14 octobre 2016 par laquelle le Parlement de Wallonie refuse l’accord entre l’UE et le Canada ; après la crise internationale qui s’en est suivi, elle figure parmi les 58 députés wallons qui valident le compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016).

Durant cette législature wallonne marquée par le renvoi du PS dans l’opposition (été 2017), la députée wallonne adopte notamment une série de dispositions en matière de bien-être animal, compétence nouvellement transférée aux régions à la suite de la 6e réforme de l’État : avec le décret interdisant tout abattage animal sans étourdissement préalable (18 mai 2017) et le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), le législateur quasi unanime (67 sur 69) fait de la Wallonie une région pionnière. 

Absente du scrutin communal d’Aiseau-Presles en octobre 2018 à l’instar d’Ozem Ozlem, Graziana Trotta renonce aussi à se présenter en mai 2019, tournant définitivement la page de la politique pour une nouvelle vie. Responsable des relations publiques chez Naos, organisatrice d’événements (novembre 2018-mai 2019), elle est brièvement assistante de direction chez EDC publications, avant de se lancer comme coach alimentaire et naturopathe.

 

Mandats politiques

Conseillère communale à Aiseau-Presles (2006-2018)
Députée wallonne (2009-2019)
Échevine (2011-06/2014)
Échevine empêchée (06/2014-2018)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024)
Classement des députés, dans Le Vif, 07 avril 2017, p. 22-23
Cumuleo (-2023)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2009 à 2019, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
http://www.trotta.be/travail-parlementaire.html (s.v. décembre 2017)
https://www.youtube.com/watch?v=F6ht8DHkltk (s.v. décembre 2023)

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)