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Venanzi Bruno

Socio-économique, Entreprise

Liège 08/07/1970

La libéralisation européenne dans le secteur de l’énergie a surtout bouleversé, en Wallonie, les secteurs traditionnels du gaz et de l’électricité. En date du 1er janvier 2007, le marché wallon est entièrement ouvert à la concurrence. Dans cette perspective, à côté des acteurs traditionnels, grands opérateurs privés ou intercommunales, apparaissent de nouvelles enseignes, régionales ou filiales de grands groupes étrangers. Jusqu’alors active dans la téléphonie et le conseil en facturation électronique, la société Lampiris obtient, dès 2004, de la Commission wallonne pour l’énergie (Cwape), les licences nécessaires pour vendre l’électricité en Wallonie. Fondée en 2003 par Bruno Vanderschueren et Bruno Venanzi, cette société wallonne et verte s’ouvre aussi rapidement au secteur du gaz et se présente aux PME et aux particuliers avec une politique de low cost

Administrateur délégué d’une société qui se présente comme le seul fournisseur d’électricité wallon, indépendant et fournissant une énergie 100 % verte, Bruno Venanzi n’avait pas originellement opté pour cette activité.
Après des humanités au Collège saint-Louis, il est attiré par les romanes (1989-1990), avant de s’orienter vers l’histoire (1991-1996), tout en exerçant un job d’étudiant dans un call center tenu par Olivier Geonet. Il n’achève pas son cursus à l’Université de Liège et s’intéresse davantage à l’économie, qu’il part étudier à la Vrije Universiteit Amsterdam. 

Account manager chez Belgacom pendant cinq ans (1995-2000) à l’heure de la libéralisation des télécommunications, sa route croise ensuite celle de Bruno Vanderschueren chez MCI-WorldCom (2000-2002). Consultant chez Certipost (2002), filiale de Belgacom et de La Poste spécialisée dans la création de guichet administratif électronique, Bruno Venanzi y travaille sur des projets de facturation et de carte d’identité électroniques. En contact avec l’intercommunale liégeoise d’électricité (ALE), il réfléchit aussi aux perspectives de la future libéralisation du marché wallon de l’énergie. Avec l’aide de Xavier Brenez, il élabore un solide business plan et, en s’associant à Bruno Vanderschueren, il décide de créer sa propre société, 3BE (2003). Pour constituer leurs fonds de roulement, les deux hommes organisent notamment un salon de l’énergie au Heysel, concept qui est revendu, de même que les activités de facturation électronique, quand toutes les autorisations sont accordées au petit opérateur d’énergie (fin 2004). Lampiris, mot qui signifie luciole en grec, peut désormais s’envoler.

Visant les 10.000 clients à l’entame de 2007, Lampiris connaît des débuts fulgurants, puisque la société en compte plus de 50.000 quelques mois seulement après l’ouverture du marché. Jouant la carte du commerce en ligne, Lampiris se fournit en électricité auprès de petites unités de production situées en Wallonie (éoliennes de Perwez, cogénération aux Awirs, bio-méthanisation, etc.). Avec le soutien de la Sowalfin, Lampiris encourage les initiatives de producteurs wallons d’énergie renouvelable, ainsi que les conventions avec des partenaires décidés à acheter collectivement leur énergie. Créatif dans ses démarches commerciales, Bruno Venanzi est l’un des premiers à tenter de vendre l’électricité et le gaz dans les supermarchés, sans rencontrer le succès espéré (2008-2010). Jouant en permanence la politique du prix, Lampiris dépasse les 800.000 compteurs dix ans après sa création et commence à explorer le marché français.

Lançant un service d’isolation des maisons particulières, les administrateurs-délégués de Lampiris diversifient ainsi les activités de la société, en proposant aussi la fourniture de pellets ou de bois de chauffage, en offrant des services liés à leur core business et en explorant des projets permettant de produire eux-mêmes leur électricité verte (éolien et cogénération). Attentif aux choix du gouvernement fédéral concernant l’avenir des centrales nucléaires belges, Bruno Venanzi est l’un des signataires d’une lettre ouverte l’invitant à tourner le dos à l’énergie nucléaire (2014).

En 2016, il vend la société au groupe Total. Ce rachat provoque une indignation de nombreux clients déçus que l'entreprise se revendiquant 100 % verte et 100 % belge passe sous le contrôle du géant pétrolier français. 

Administrateur de Meusinvest, il accède à la présidence du « Réseau entreprendre Wallonie » en 2014 et attire les bureaux de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Liège-Verviers-Namur à Sclessin. À cet endroit, c’est une autre présidence qui focalise l’attention médiatique sur Venanzi.

Supporter du Standard de Liège depuis toujours, Bruno Venanzi est entré dans le Conseil d’administration du club de football présidé par Roland Duchâtelet. Vice-président, ce marathonien devient l’actionnaire majoritaire du club de football, en juin 2015. 

Il restera à la tête du club jusqu'en 2022, date à laquelle il revend le club liégeois au fonds d'investissement américain 777 Partners.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse, dont Le Soir, 18 mai 2007 ; La Libre, 27 octobre 2007 ; Trends/Tendance, 28 avril 2011, 24 janvier 2013, p. 98 ; L’Écho, 14 mars 2015, p. 38