Yans Raymond

Politique

Liège 24/06/1948


Dans l’Europe des années 1970 et 1980, un nouveau courant politique s’inscrit dans le débat public. Qu’il s’appelle « les Verts », Écolo, ou « Combat pour l’Ecologie et l’Autogestion », il influence la réflexion des « partis traditionnels » et obtient ses premiers élus. C’est en Wallonie qu’est désigné le tout premier mandataire écologiste membre d’un exécutif en Europe : le 3 janvier 1983, Raymond Yans entre comme échevin dans le collège de la ville de Liège, dans une coalition rassemblant Parti socialiste, Rassemblement wallon et Écolo. Chargé de l’Urbanisme, il fait notamment adopter le « Plan directeur de la métropole liégeoise » (1988). Après cette brève carrière politique, Raymond Yans s’oriente vers la diplomatie et joue un rôle important dans la lutte contre les trafics de drougue. En 2012, il accède à la présidence de l’Organe international de Contrôle des Stupéfiants (OICS).

Pionnier de la section liégeoise des Amis de la Terre (1977), membre de la Friends of Earth International, Raymond Yans contribue fortement au développement du mouvement écologique à Liège, mais aussi en pays wallon, puisqu’en 1986 il est l’un des membres fondateurs de Wallonie-Région d’Europe. Le fait qu’il détienne un échevinat dans une ville aussi importante que celle de Liège a été sans conteste un signal politique fort. Au sein du collège, ils sont en fait trois Écolo ; à côté de Raymond Yans qui est Premier échevin, on trouve aussi Brigitte Ernst et Théo Bruyère. Abandonnés par le PS en 1989, les Ecolos siègeront désormais dans l’opposition. Candidat malheureux aux communales de 1994, Raymond Yans restera un membre affilié et actif d’Écolo jusqu’en février 1996, malgré des occupations professionnelles qui l’éloignent de ses terres.

Avant son mandat politique, Raymond Yans – diplômé en Philologie germanique et en Philosophie de l’Université de Liège – avait déjà entamé une carrière dans la diplomatie. De 1978 à 1981, il avait été affecté comme attaché à l’ambassade belge de Jakarta par les Affaires étrangères. De 1989 à 1994, il est envoyé en poste à Tokyo, comme consul de Belgique, avant d’être désigné à Luxembourg (1999-2003). À son retour en Europe, en 1995, il est nommé comme responsable du service des stupéfiants du ministère belge des Affaires étrangères (1995-1999, 2003-2007). Président du Groupe de Dublin (2002-2006), il œuvre très activement à la mise en place des outils nécessaires à la lutte contre les drogues, au niveau belge, européen et international. Membre de l’OICS en 2007, il est élu à la présidence – mandat non rémunéré – du Conseil de cet organisme chargé de contrôler l’application des législations et conventions internationales en matière de trafic de drogue (2012 et 2013). 

 

Sources


Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
https://www.incb.org/incb/en/about/members/raymond_yans.html (s.v. novembre 2014)
Freddy JORIS, Natalie ARCHAMBEAU (dir.), Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 1995
Pascal DELWIT, Jean-Michel DE WAELE, Les Verts en politique, Bruxelles, De Boeck & Larcier, 1996, coll. Pol-His, p. 35 et 47