Daras José

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Malonne 28/05/1948

Député wallon : 1981-1985 ; 1985-1987 ; 1988-1991 ; 1992-1995 ; 1995-1999
Ministre wallon : 1999-2004

Diplômé de l’Institut de Saint-Berthuin (1967), licencié et agrégé en Sciences géographiques de l’Université de Liège (1971), porteur d’une licence spéciale pour les Pays en développement (1973), professeur de géographie et de sciences sociales à l’Athénée de Vottem durant une dizaine d’années, José Daras est un militant syndical interpellé par les enjeux sociaux et environnementaux. 

Membre-fondateur de la section belge des Amis de la Terre (fin 1976) et d’Écolo-Belgique, candidat sur la liste Wallonie-Écologie (1978, 1979), membre-fondateur du mouvement Écolo, corédacteur de ses statuts (1980), secrétaire général de la régionale liégeoise (1980-1981), il est l’un des tout premiers parlementaires de Belgique élus sur une liste « Écologistes confédérés pour l’organisation des luttes originales », en abrégé Écolo. 

Régulièrement élu dans l’arrondissement de Liège, il siège tour à tour à la Chambre des représentants (1981-1991), au Sénat (1992-1995) et est membre du Conseil régional wallon (1981-1995). Chef de groupe Écolo-Agalev à la Chambre (1985-1989), il mène une opposition constructive à Namur où la majorité ne tient qu’à un fil. Bien que très isolé durant la législature 1988-1991 – Écolo ne compte que deux élus à Namur –, le duo Daras-Nélis fournit un travail parlementaire remarqué et pèse sur la décision politique. Partisan de la suppression du cumul des mandats, de l’élection directe des députés régionaux, de la suppression pure et simple des provinces, il est l’un des premiers parlementaires wallons à inviter ses collègues à reconnaître que le fédéralisme belge se construit sur la base du principe de territorialité. Chef d’un groupe parlementaire qui a grossi lors du scrutin de 1991 (13 élus au lieu de 2), il poursuit la stratégie d’opposition constructive à Namur (1992-1995), critiquant certains dossiers, mais obtenant des satisfactions sur d’autres. Le sénateur apporte aussi sa voix à la réforme institutionnelle de 1993. Il a négocié les conditions du soutien d’Écolo à la majorité (accord de la Saint-Quentin). 

Président de l’asbl Centre d’Étude et de Formation en Écologie (CEFE), il est administrateur de Jeunesse-Écologie (1983-1989), avant d’en devenir le président (1989-1995). Désigné Ministre d’État en janvier 1995, il est le premier écologiste à accéder à ce titre qui en fait un « sage » de l’État…

Lors du scrutin de 1995, toujours candidat dans l’arrondissement de Liège, il figure parmi les 75 premiers députés élus directement au Parlement wallon (1995-1999). Député wallon et membre du Conseil de la Communauté française, il est choisi comme l’un des dix sénateurs de communauté francophones et, à ce titre, va continuer à siéger au Sénat, où il reste président du groupe Écolo (1995-1999). Avec Maurice Bayenet, Serge Kubla et Albert Liénard, il dépose notamment une proposition de décret visant à doter la Wallonie d’un jour de fête et d’emblèmes officiels. Les décrets déterminant le drapeau de Paulus, Le Chant des Wallons et le 3e dimanche de septembre comme jour officiel de la Fête de la Wallonie sont adoptés le 15 juillet 1998 par le Parlement wallon.

« Le niveau régional est le plus adéquat pour définir un modèle de développement cohérent qui prenne en compte les préoccupations sociales, économiques, culturelles et environnementales », écrit-il en février 1999. Cette profession de foi ressemble à un testament politique car José Daras n’est plus candidat aux scrutins de 1999. Mais la poussée des Verts est telle que ceux-ci constituent un partenaire incontestable dans les majorités arc-en-ciel. Négociateur parmi d’autres, il est choisi pour exercer un ministère à Namur. Là aussi il s’agit d’une première pour Écolo. Extra-parlementaire, José Daras devient vice-premier ministre du gouvernement wallon, en charge de la Mobilité, des Transports et de l’Énergie (1999-2004). La législature est marquée par le « Contrat d’Avenir pour la Wallonie », plan destiné à mobiliser les forces vives de Wallonie autour de priorités partagées. Chef de file des Verts, il s’applique à intégrer la notion de développement durable dans l’ensemble des décisions de la Région wallonne, à lutter contre les intérêts des sous-régions, à dépolitiser les nominations et à faire respecter l’ensemble des réglementations en vigueur quel que soit l’intérêt d’un investissement industriel potentiel. 

Outre diverses mesures en matière de diversification énergétique dans le durable, le ministre introduit les plans communaux de mobilité et incite les grandes zones urbaines à se doter du PUM, crée un Observatoire de la mobilité, introduit la gratuité des bus du TEC pour les plus de 65 ans, incite des expériences pilotes en mobilité et soumet son Plan wallon de mobilité durable dont les nombreuses mesures ne suscitent pas l’enthousiasme des partenaires politiques. 

Les lendemains de la participation aux majorités arc-en-ciel sont douloureux pour Écolo qui entame une refondation sous la direction de Jean-Michel Javaux. Parmi les décisions, Etopia succède au Centre d’Étude et de Formation en Écologie, créé en 1984, et dont José Daras avait été l’un des administrateurs (1993-1998). En février 2005, José Daras devient le président de ce centre d’études. Il est également administrateur de la SC Espace Kegeljan.

En 2007, José Daras retrouve un siège de sénateur, élu cette fois par l’ensemble des électeurs du collège français, et est chargé de la présidence du groupe Écolo-Agalev (2007-2010). En 2009, il est vice-président de la Commission parlementaire mixte spéciale d’enquête « Fortis ». En 2007-2008, il représente aussi Écolo au sein du Groupe Wallonie-Bruxelles ; il est le rapporteur du groupe de travail « Économie ».
Toujours actif au sein d’Écolo (secrétaire de la régionale de Liège) ou comme représentant de son parti (membre du Comité de pilotage du tram à Liège, président du Conseil d'administration de la nouvelle École d’administration publique), il n’est plus candidat en ordre utile lors des différents scrutins électoraux (candidat à la Chambre en 2010, à Comblain en 2012, au Parlement wallon en 2014).

Sources

Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 145-150 – Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014

Mandats politiques

Député (1981-1991)
Membre du Conseil régional wallon (1981-1991)
Chef de groupe au CRW (1985-1988)
Sénateur (1992-1995)
Membre du Parlement wallon (1992-1995)
Chef de groupe au PW (1992-1999)
Député wallon (1995-1999)
Sénateur de communauté francophone (1995-1999)
Ministre wallon (1999-2004)
Sénateur (2007-2010)