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De Dorlodot François

Socio-économique, Entreprise

Vienne-le-Château 10/09/1664, Charleroi 21/04/1727

Dans la famille des gentilshommes de Dorlodot, on porte depuis 6 générations au moins un titre de noblesse que l’on concilie avec des activités dans le secteur du verre. Depuis le début du XVIe siècle au moins, on est maître de verreries de père en fils dans le Barrois et la Champagne. Les de Dorlodot semblent aussi apparentés aux Des Androuins depuis plusieurs décennies, les deux familles partageant des activités verrières identiques à certaines époques. Seigneur de la Tomelle et des Essarts, François de Dorlodot va donner naissance à la branche carolorégienne de la famille en fondant une dynastie verrière le long de la Sambre.

Orphelin très jeune (il perd sa mère en 1665 et son père en 1667), François de Dorlodot pourrait bien avoir accompagné son cousin Gédéon des Androuins dans le comté de Hainaut, au lendemain de la création de la place forte de Charleroi. Maître des lieux, Charles II, roi d’Espagne et des Pays-Bas (1665-1700), développera une politique visant à susciter la création durable d’établissements industriels aux abords de l’ancienne paroisse de Charnoy : celle-ci est située sur la rive gauche de la Sambre, dans le comté de Namur, et fait face à Marcinelle qui dépend, quant à elle, de la principauté de Liège. Mais le 2 juin 1667, durant la courte guerre de Dévolution, Turenne s’empare de Charleroi. Attribuée au royaume de France par le Traité des Pyrénées (1668), la place forte ne revient dans les mains espagnoles qu’en 1678, lors du Traité de Nimègue.

Les diverses sources et travaux s’accordent à affirmer que les « Dorlodot » sont installés à Charleroi depuis 1688, mais la présence de Gédéon Des Androuins est antérieure de quelques années. Seule certitude, le 7 février 1689, François de Dorlodot épouse Anne-Michelle de Condé et s’installe dans le château de son beau-père, le maître verrier Jean de Condé, à Lodelinsart. Quant à son « cousin » Des Androuins, il avait épousé la sœur aînée d’A-M. de Condé quelques années plus tôt… C’est Gédéon des Androuins qui héritera en principal des activités industrielles de son beau-père. Quoi qu’il en soit, dans les faubourgs de Charleroi, les deux « émigrés » font prospérer une production de verre à vitres dont la qualité est reconnue, quoi qu’en disent des concurrents qui voudraient priver « ces étrangers » du droit de le fabriquer.

Deux fils et une fille naîtront du mariage de François de Dorlodot avec Anne-Michelle de Condé : le cadet, Philippe, sera chevau-léger de la garde ordinaire du roi de France, tandis que l’aîné, Jean de Dorlodot de la Tournelle reprendra les activités industrielles paternelles, que son fils Édouard-Michel fera prospérer.

 

Sources

Revue du Conseil économique wallon, n°40, septembre 1959, p. 68-69
La Belgique héraldique, t. IV, p. 13-19