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Defraigne Jean

Politique, Député wallon

Rosendael en Nispen (Pays-Bas) 19/04/1929

Député wallon : 1974-1977 ; 1980-1981 ; 1981-1985 ; 1985-1987 ; 1988-1989*

Docteur en Droit de l’Université de Liège (1953), avocat inscrit au barreau de Liège et juge de paix suppléant, Jean Defraigne entame sa carrière politique au début des années soixante au moment où le Parti libéral est sous la houlette d’Omer Vanaudenhove. Conseiller communal de Liège élu dès octobre 1964 et où il siègera sans interruption jusqu’en 1988, il contribue au succès de la formation libérale aux élections législatives de mai 1965, lorsque le Parti pour la Liberté et le Progrès double quasiment sa représentation. Député régulièrement réélu dans l’arrondissement de Liège, il contribue à l’affirmation de la sensibilité wallonne au sein de son parti, vote la révision de la Constitution de 1970 et la réforme de l’État de 1980.
Échevin de la ville de Liège, en charge du Commerce, des Classes moyennes et du Tourisme (1971-1973), président du groupe libéral au Conseil culturel de la Communauté française de Belgique (1971-1974), J. Defraigne devient Secrétaire d’État à l’Économie régionale dans le gouvernement Leburton (1973-1974) et se retrouve en charge de l’application en Wallonie des lois d’expansion économique. Élu au Sénat en 1974, il est choisi comme ministre des Travaux publics dans le gouvernement Tindemans (1974-1976) et soutient l’expérience de la régionalisation provisoire. En tant que sénateur élu en Wallonie, il siège au Conseil régional wallon provisoire.
Le 31 juillet 1976, Jean Defraigne est le premier des ministres à quitter le gouvernement Tindemans, prétextant un différend en matière budgétaire avec le Premier ministre, mais aussi pour préparer les premières élections communales du « grand Liège ». Candidat du Rassemblement libéral liégeois, il fait alliance avec le Parti socialiste d’Édouard Close (1977-1982), avant d’être rejeté dans l’opposition. Sous l’étiquette du nouveau PRLW, Defraigne retrouve en 1977 un siège de député. Il sera régulièrement réélu à la Chambre des représentants, exerçant d’ailleurs la présidence de cette assemblée en 1980 (au moment du vote des lois de régionalisation), puis entre décembre 1981 et janvier 1988. Entre 1980 et 1988, il siège également au Conseil régional wallon et au Conseil de la Communauté française.
Nommé ministre d’État en 1983, Jean Defraigne décroche un mandat européen en juin 1989. Il quitte la politique belge en cédant ses mandats national et régional à Michel Foret. À ce moment, il ne reste plus que quelques encablures pour qu’arrive à son terme un projet qui lui tient particulièrement à cœur : la fixation à 18 ans de la majorité civile. Rapporteur d’un ensemble de propositions, il en fait une synthèse au sein de la Commission de la Justice de la Chambre et la loi est finalement votée en janvier 1990, avec les modifications au Code civil.
À Strasbourg (1989-1994), il a l’occasion d’exprimer son opposition au Traité de Maastricht (juin 1992) et à l’élargissement de l’Europe à de nouveaux pays sans avoir doté l’institution d’un cadre clair ; défenseur du principe de subsidiarité, il considère que les régions doivent s’occuper de toutes les questions qui les concernent.
Administrateur de diverses sociétés, notamment dans le domaine de la construction, il prend la présidence du Conseil d’administration de Spa Monopole (juin 1995-juin 1999). Au sein du PRL, il siège encore au sein de la Commission de conciliation et d’arbitrage (1994-2000) et, en juin 1999, accepte de figurer à la dernière place sur la liste européenne du PRL où son nom attire encore le crayon de près de 20.000 électeurs.
Membre du Congrès national wallon (1970-1971), favorable depuis les années soixante à une profonde réforme de l’État, membre du Groupe Liège 2000 (1990), vice-président de l’Institut Destrée (1992-1998), membre du directoire de Wallonie libre (1995), sympathisant de « Wallonie, Région d’Europe » et du Mouvement wallon pour le Retour à la France, Jean Defraigne enregistre avec satisfaction la réforme qui organise l’élection directe des parlementaires wallons. Défenseur du maintien des communes fouronnaises en Wallonie, il s’était opposé, dans les années septante, au choix de Bruxelles comme capitale de la Communauté française. Une fois la Région bruxelloise reconnue, il n’hésite d’ailleurs pas à s’interroger sur la nécessité de conserver la Communauté française, recommandant au sein de son parti la formule d’un fédéralisme reposant sur trois régions. En 2000, il observe que l’État belge est dépassé. Le Ministre d’État aspire à voir la Wallonie devenir la 23e région de France.



Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 160-162

conseiller communal de Liège (1965-1988)
député (1965-1974)
échevin (1971-1973)
Secrétaire d’État à l’Économie régionale (1973-1974)
sénateur (1974-1977)
membre du Conseil régional wallon provisoire (1974-1977)
ministre (1974-1976)
député (1977-1989)
président de la Chambre (1980, 1981-1988)
membre du Conseil régional wallon (1980-1989)
ministre d’État (1983)
député européen (1989-1994)