Genot André

Militantisme wallon, Socio-économique, Syndicat

Namur 15/03/1913, Namur 02/09/1978

Militant syndical et wallon, André Genot a milité de concert en faveur du fédéralisme, de la démocratie et des réformes de structures économiques destinées à améliorer le tissu industriel wallon et le bien-être de ses travailleurs et habitants.

Dès l’âge de 14 ans, André Genot doit pourvoir aux besoins d’une famille privée d’un père en 1921. Poursuivant des cours du soir à Namur, il est d’abord aide-électricien avant de travailler à l’Office national des Transports. Déjà, il milite dans les rangs socialistes. Secrétaire général des Jeunes Gardes (1933), secrétaire national adjoint (1935-1939), il devient délégué syndical chez les Métallos (1931), puis secrétaire syndical des métallurgistes namurois (1932) et participe activement aux grèves de 1936. Lors de la Campagne des Dix-huit Jours, le jeune milicien est fait prisonnier dès les premiers jours de guerre, mais parvient à s’évader (juillet 1940). Militant antifasciste avant-guerre, il entre immédiatement dans la clandestinité. Membre du Service d’Action, résistant dans les milieux socialistes, il a trouvé du travail à la Régie des télégraphes et téléphones, ce qui lui permet notamment de distribuer des journaux clandestins… tout en jouant un rôle actif dans les services de renseignements et d’action. 

Membre du Front de l’Indépendance, André Genot dirige l’Union syndicale de Namur au sortir de la Guerre, et est secrétaire des sections wallonnes du SGSP. Par les milieux de la Résistance, il est en contact avec André Renard qui, vraisemblablement, oriente définitivement Genot vers un syndicalisme de combat, indépendant des partis politiques. Ensemble, ils fondent le Mouvement syndical unifié, puis la Centrale générale des Services publics. Ensemble, ils luttent contre le retour de Léopold III, formulent la doctrine du syndicalisme de l’après-guerre et s’engagent dans le combat wallon, Renard à Liège, Genot à Namur. Président du Mouvement syndical unifié de la province de Namur (1946), secrétaire du syndicat des Métallos de Namur, secrétaire général de la CGSP (1945-1950), président de la CGSP Namur (1949), Genot entre à la direction nationale de la FGTB (1949), est nommé secrétaire adjoint (1950) puis secrétaire national (1953-1961), y remplaçant André Renard, devenu secrétaire général adjoint.

Avec André Renard, Jacques Yerna et Ernest Mandel notamment, André Genot figure parmi les animateurs du groupe de travail et de réflexion qui rédige le programme de réformes de structures, adopté par les congrès FGTB de 1954 et de 1956. Rédacteur à La Gauche (1958), Genot apparaît comme l’un des théoriciens du renardisme et l’un des plus vindicatifs au sein du Parti socialiste belge. Adepte d’un fédéralisme à trois et de réformes économiques claires, Genot est l’un des principaux acteurs de la grève wallonne contre la loi unique (hiver 1960-1961). Tirant les leçons des événements, André Genot démissionne de la présidence de la fédération namuroise du Parti socialiste belge, ainsi que du secrétariat national de la FGTB (à l’instar de Renard), mais reste à la tête de la régionale namuroise de la FGTB, ainsi qu’au secrétariat régional de la CGSP, et au bureau exécutif national de la CGSP (1961-1968).

Co-fondateur du Mouvement populaire wallon en 1961, président du comité national d’action socialiste wallonne, A. Genot devient le président du Mouvement populaire wallon à la mort d’André Renard en juillet 1962. C’est à ce titre qu’il siège au sein du Collège exécutif de Wallonie (1963-1964) et contribue au succès du pétitionnement de l’automne 1963 qui rassemble 645.499 signatures autour du principe du referendum et contre l’adaptation des sièges parlementaires sans révision constitutionnelle simultanée. Il prend aussi parti en faveur du retour à Liège des communes de la Voer.

Dès 1965, il contribue patiemment au rapprochement des régionales wallonnes de la FGTB et à renouer les liens avec la FGTB nationale. L’idée d’une Interrégionale wallonne de la FGTB s’impose (1968) et Genot quitte le Mouvement populaire wallon pour entrer à la direction de l’Interrégionale. Dans le même temps, il réintègre la FGTB par la grande porte, en tant que secrétaire national, représentant la Wallonie au sommet de l’organisation.

S’il ne verra pas naître la Région wallonne issue des lois d’août 1980, André Genot va contribuer inlassablement à son émergence. Ainsi, est-il fort actif au sein du Conseil économique régional de Wallonie que met en place le secrétaire d’État à l’économie wallonne Fernand Delmotte (octobre 1971). Toujours en application de la Loi Terwagne, les Wallons décident de créer une Société de Développement régional unique pour la Wallonie et c’est André Genot qui prend la présidence du groupe de travail qui va élaborer les statuts de la SDRW. Au milieu des années septante, le secrétaire national de la FGTB est éloigné de plus en plus de ses fonctions par la maladie. Il fera son dernier discours politique, à Seraing, en 1974, lors d’une assemblée des régionales wallonnes du PSB, confirmant tous ses engagements passés. Atteint d’un cancer, il a été admis à la retraite depuis trois mois lorsque la mort l’emporte le 2 septembre 1978.

En septembre 2012, André Genot fut élevé au rang d’officier du Mérite wallon, à titre posthume.

Sources

Paul DELFORGE, André Genot, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. II, p. 710-712
Rik HEMMERIIJCKX, André Genot, dans Nouvelle Biographie nationale, t. 4, Bruxelles, 1997, p. 170-172

Mandat politique

Conseiller communal de Namur (1946-1964)