Glineur Henri

Politique

Roux 13/03/1899, Jumet 28/01/1978

Frère de Georges, aîné d’une famille de trois enfants, Henri Glineur est fils de mineur. Sitôt obtenu son certificat d’études primaires, il doit interrompre sa scolarité pour gagner sa vie, comme hiercheur puis comme mineur de fond. Par la suite, il trouve à s’employer aux Glaceries, puis aux Verreries mécaniques de Roux.

« Membre actif de la Jeune Garde socialiste (1919), vivement impressionné par la Révolution d’Octobre, il figure en mai 1920 parmi les fondateurs de la première cellule communiste du bassin de Charleroi ». Plusieurs fois arrêté et emprisonné en raison de ses activités politiques, condamné à un an de prison pour crime de lèse-majesté en 1932 (il avait exprimé tout haut son opinion sur une visite royale après une catastrophe minière), Henri Glineur échappe à sa peine suite à son élection comme député de l’arrondissement de Charleroi en 1932, année au cours de laquelle il avait aussi pris une part active à la grève fameuse. Élu en même temps que Julien Lahaut, il est le premier parlementaire communiste de Wallonie.

« Régulièrement réélu jusqu’à la guerre, il occupera le secrétariat du groupe communiste de la Chambre de 1936 à 1946 ». Il siège aussi au conseil communal de Roux où il a été élu en 1926. « Ses prises de position wallonnes épousent fidèlement celles de son parti ». Le 8 janvier 1938, lors de la première Conférence des communistes wallons, Henri Glineur présente le rapport intitulé Sauvons la Wallonie ! Identifiant comme dangers à la fois le nazisme, le rexisme et la crise économique due au capitalisme, il ne voit aucun impérialisme flamand, mais prône néanmoins une Belgique fédérale où la Wallonie disposerait d’une large autonomie.

« Résistant à l’occupant nazi, après avoir adopté une position attentiste de septembre 1939 à l’automne 1940, à l’époque du pacte germano-soviétique, il anime les structures clandestines de son parti et finit par être appréhendé le 8 août 1942 : arrêté à Namur par la GFP qui l’a remis entre les mains de la Gestapo de Charleroi (7 août 1942), il est incarcéré à Charleroi, Breendonck puis Buchenwald jusqu’au 11 avril 1945 », date de sa libération par les alliés après un séjour de 33 mois dans le système carcéral nazi. Jusqu’à sa mort il présidera l’Amicale de Buchenwald, asbl constituée en 1946.

Rentré au pays, Henri Glineur reprend ses activités d’homme public. Représentant du PCB lors du congrès national wallon de Liège (20 et 21 octobre 1945), vice-président du Comité permanent du Congrès national wallon (1945-1954), secrétaire du Groupe parlementaire wallon (1946-1947), il reste fédéraliste jusqu’à la rupture de 1954. Devenu sénateur en février 1946, membre peu assidu du Centre Harmel (1948-1958), il devient brièvement bourgmestre de Roux (1er janvier 1947 - 31 décembre 1950), tout en participant activement au mouvement d’opposition au retour de Léopold III. 

Quelque peu marginalisé, même au sein du PCB, Henri Glineur se rallie à la dissidence maoïste conduite par Jacques Grippa en 1963. Le nouveau Parti communiste wallon qu’il fut amené à présider en tant que grand aîné ne rencontre pas le succès qu’il espérait. En 1965, candidat à Liège, il est dénoncé dans son entreprise par l’ensemble des mouvements wallons « traditionnels » et l’électeur ne se reconnaît pas non plus en lui, hormis à Roux. En décrochant un siège de conseiller en octobre 1964, Henri Glineur est le seul élu de l’expérience PCW. En novembre 1967, il contribue à la naissance du Parti communiste (marxiste-léniniste) de Belgique.

 

Mandats politiques

Conseiller communal de Roux (1926-1970)
Député (1932-1946)
Sénateur (1946-1954)
Bourgmestre (1947-1950)

 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Alain COLIGNON, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. II, p. 726
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Histoire. Économies. Sociétés, t. II, p. 323
Jacques GRIPPA, Chronique vécue d’une époque. 1930-1947, Bruxelles, EVO, 1988, p. 28
Milou RIKIR, Le PCB et la scission grippiste de 1963, Bruxelles, CArCoB, 2002