Grégoire Robert

Sport, Motocyclisme

Aywaille 1901, Francorchamps 21/07/1933


Au milieu de l’Entre-deux-Guerres, les sociétés wallonnes de motocyclettes sont principalement implantées en région liégeoise. Gillet, FN et Saroléa sont les plus célèbres, mais elles ne doivent pas occulter une série d’autres « petites » marques performantes, ni faire oublier qu’elles détenaient une partie de leur notoriété grâce à la conduite experte de pilotes d’exception : parmi les héros de cette époque, en vitesse pure, les noms de Robert Grégoire, René Milhoux, Noir, Pol Demeuter, Jean Tacheny suscitent partout l’admiration, tant leurs performances sont exceptionnelles pour l’époque.

Ainsi en est-il de Robert Grégoire qui remporta ses premiers bouquets au guidon de sa propre machine. Fils d’Édouard Grégoire, garagiste à Aywaille et distributeur de Saroléa, le jeune Robert était plongé dans la mécanique motocycliste depuis son plus jeune âge. Remarqué en raison de plusieurs succès sur les circuits du pays (notamment un GP à Spa, le circuit des Crêtes, une course de côte à Wavre, etc.), il est embauché par Saroléa comme « pilote d’usine » à la fin des années 1920. En même temps qu’il imposait sa machine dans une série de courses, Robert Grégoire contribuait surtout au développement des performances des moteurs et des machines de Saroléa. 

Champion de Belgique expert en 500 cc en 1932 et 1933, Grégoire se fait un nom en raison des vitesses phénoménales – pour l’époque – qu’il parvient à atteindre. Il détient d’ailleurs plusieurs records du tour sur circuit en compétition et un record du monde, celui du kilomètre en départ arrêté : il avait poussé sa Saroléa à 134,68 km/h de moyenne. Recherchant sans cesse la vitesse pure, Grégoire était promis à une bien belle carrière. Sa nouvelle Saroléa, avec un moteur à soupapes en tête culbutées avec une culasse à une seule sortie d’échappement, est la plus performante, mais la pluie qui s’est mise à tomber à hauteur du virage de la Source surprend le pilote. Il venait de signer le record du tour quand il se tue lors des essais, la veille du grand Prix, sur le circuit de Francorchamps.

 

Sources

Théo MATHY, Dictionnaire des sports et des sportifs belges, Bruxelles, 1982, p. 111-112
http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_Circuit_de_Spa-Francorchamps_fatal_accidents (s.v. décembre 2014)
René HENRY, Aywaille – Chronique illustrée du XXe siècle, Liège, Dricot/PAC Aywaille, s.d., p. 94-95
Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse