no picture

Henry Philippe

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Charleroi 23/04/1971

Député wallon : 1999-2004 ; 2014-
Ministre wallon : 2009-2014

Président du cercle des Ingénieurs, président de la Fédé en 1993-1994 (Fédération des étudiants de l’Université de Liège), Philippe Henry accède à la présidence de la FEF (Fédération des Étudiants francophones) le 1er juillet 1994, au moment où l’exécutif de la Communauté française a en chantier un projet de réforme radicale des Grandes Écoles, ainsi que la question du financement des universités. Pour la FEF, l’accès aux études, la démocratisation de l’enseignement sont des principes à défendre à tout prix. Par ailleurs, écartés jusque-là de tous les espaces de concertation, les étudiants revendiquent d’être reconnus comme des interlocuteurs à part entière. Main dans la main, Écoles supérieures et Universités se font entendre dès la rentrée scolaire 1994 et forcent la ministre-Présidente à suspendre le décret du ministre Lebrun (31 octobre). Après de chaudes discussions, la FEF par la voix de son président – Philippe Henry – accepte le plan en trois points proposé par Laurette Onkelinx, à savoir élaborer un décret bis, pour amender le plan Lebrun, sur la fusion des écoles supérieures, renforcer le rôle étudiant dans la gestion du supérieur et, enfin, organiser des assises pour mettre à plat le système scolaire et son financement. Tout en étudiant et en préparant son mémoire de fin d’études, Philippe Henry s’efforce de coordonner les actions et d’alimenter concrètement le dialogue avec le pouvoir politique. Après de longues semaines de tractations, le « décret Lebrun » est finalement réécrit avec l’aide des représentants des fédérations d’étudiants (février 1995). Un autre décret garantit « la participation étudiante ». Quant aux Assises de l’enseignement, pilotées par Christophe Derenne, elles commencent avec l’année 1995 et se clôturent à la mi-mai. Des rapports sont rédigés au sein des groupes Vulcain et Hermès.
Le 1er juillet 1995, Philippe Henry cède à Fabrizio Bucella la présidence d’une Fédération Étudiante Francophone devenue une structure représentative officielle, quasi professionnelle, disposant d’un budget, de permanents et de chargés de mission. Parvenant à concilier les obligations de « figure de proue du mouvement étudiant » avec celles de son statut d’étudiant, Philippe Henry achève ses études d’ingénieur civil en électromécanique en 1995, et devient chercheur en robotique aux Facultés Notre-Dame de la Paix à Namur et assistant à l’Université de Liège (1995-1997). Détenteur d’un Master en management des HEC (1997), il est ingénieur d’application à l’Université catholique de Louvain, dans le projet Césame (1997-1999).
Ephémère président du Conseil de la Jeunesse d’expression française (1996), Philippe Henry rejoint la locale de Liège d’Écolo et contribue à la rédaction du programme « Jeunes » du mouvement. En juin 1999, le succès général des Verts au scrutin régional lui ouvre les portes du Parlement wallon. Candidat malheureux au secrétariat général d’Écolo avec le duo Coenen-Burnotte (1999), Philippe Henry siège au Parlement francophone et au Parlement wallon au sein de la majorité arc-en-ciel (1999-2004) et, conformément aux statuts d’Écolo qui interdisent les cumuls, il renonce à son mandat de chercheur pour se consacrer entièrement à la politique. Vice-président puis secrétaire du bureau du Parlement francophone (1999-2004), membre du Conseil d’administration de l’Université de Liège (2001-2005), il se préoccupe en priorité des questions liées à l’enseignement et à la recherche.
Lors du scrutin de juin 2004, Écolo connaît un ressac important et Philippe Henry (onzième place) n’est pas reconduit dans son mandat de parlementaire wallon. En fait, depuis juin 2003, il est le chef de Cabinet de Jean-Michel Javaux qui a été désigné – avec Isabelle Durant – secrétaire général d’Écolo après la débâcle électorale de mai 2003. Au sein du mouvement-parti, il repense le mode de fonctionnement, rendant les assemblées générales moins « dramaturgiques », et le programme des Verts.
Conseiller communal de Sprimont (2006-2007), directeur politique d’Écolo (2006), Ph. Henry est élu député fédéral en juin 2007 et quitte la direction d’Écolo. À la Chambre, il se consacre aux dossiers relatifs à l’énergie et à l’environnement, et réclame un moratoire contre tous nouveaux projets autoroutiers, dont la liaison Cerexhe-Heuseux – Beaufays. Après le succès électoral des Verts au scrutin régional de 2009, il est fait appel à Philippe Henry comme ministre dans le nouveau gouvernement wallon présidé par Rudy Demotte (16 juillet 2009). En charge de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire, de la Mobilité, des Transports et des sites désaffectés, le ministre wallon s’occupe des transports en commun, des transports scolaires, de la mobilité (sauf la sécurité routière), du suivi des chemins de fer, ainsi que de la cartographie du sous-sol, et de l’environnement en général (l’air, l’eau, les déchets, les sites pollués, les ondes GSM).
Solidaire des gros dossiers portés par le gouvernement de Rudy Demotte (Plan Marshall 2.vert, investissements dans les travaux publics et les communications, décret décumul, Plan Marshall à l’horizon 2022, etc.), le ministre Henry est lui-même porteur d’un des dossiers phares de la législature à savoir le CoDT, le nouveau Code wallon du Développement territorial qui se veut davantage qu’une refonte de l’ancien Cwatupe. Adopté in extremis en fin de législature (avril 2014), fruit d’un long travail préparatoire, de consultations nombreuses et d’arbitrages politiques, le CoDT est destiné à améliorer la structuration du développement territorial (autour de périmètres urbains, en favorisant les noyaux d’habitats) et à simplifier au maximum le quotidien des citoyens et des entreprises dans les procédures en lien avec le territoire. Avec comme objectif, notamment, de lutter contre l’étalement urbain, la mise à jour du SDER (schéma de développement de l’espace régional) est un autre gros dossier sur lequel a travaillé le Cabinet Henry, sans parvenir à le faire approuver par ses collègues du gouvernement wallon avant le terme de la législature ; ont aussi été recalés le plan wallon des déchets, le décret sol et la cartographie de l’éolien.
Parmi les projets réalisés par Philippe Henry, outre les attributions ou refus de permis d’urbanisme relatifs à divers projets, figurent le lancement du tram à Liège, la fin de la boucle du métro de Charleroi, le nouveau contrat de service public du TEC, la fixation de priorités pour le rail wallon, la poursuite d’investissements pour l’assainissement et la réaffectation d’anciens sites industriels, l’adoption du Plan Wallonie cyclable et du décret Climat, le financement du dragage des cours d’eau, la redéfinition du cadre éolien, etc.
Élu conseiller communal à Sprimont en octobre 2012 mais sans exercer le mandat, tête de liste Écolo au scrutin wallon du 25 mai 2014, Philippe Henry n’échappe pas au vote sanction que subit Écolo. Il parvient cependant à conserver un unique siège « liégeois » au Parlement wallon. Après quelques semaines à peine dans la nouvelle législature, le CoDT fait l’objet de critiques cinglantes de la part de la nouvelle majorité qui entreprend de reporter la mise en application du décret au 1er octobre 2015 et de réformer – certains disent très profondément – le texte. Depuis les bancs de l’opposition, mais aussi comme membre du groupe de travail sur le CoDT, Philippe Henry va suivre ce dossier de près, conscient du caractère imparfait du texte, mais vigilant quant au respect des principes fondamentaux qu’il contient. Par ailleurs, il a aussi été choisi comme sénateur de la Wallonie dans la nouvelle Haute Assemblée.



Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 310-311

député wallon (1999-2004)
conseiller communal de Sprimont (2006-2007)
député fédéral (2007-2009)
ministre wallon (2009-2014)
député wallon (2014-)
sénateur désigné par le Parlement wallon (2014-)