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Lafosse Maurice

Politique, Député wallon

Mons 5/11/1934

Député wallon : 1981-1985

Technicien-radiologue à l’hôpital Saint-Georges (aujourd’hui hôpital Ambroise Paré) et secrétaire régional de la CGSP, Maurice Lafosse s’engage en politique en 1968 quand il devient l’un des collaborateurs du Secrétaire d’État à l’Économie régionale wallonne, Fernand Delmotte. À la demande du président du parti, Léo Collard, Maurice Lafosse prend aussi en charge la section socialiste de Cuesmes, et s’installe dans cette localité où il est élu conseiller communal aux élections de novembre 1971. Anticipant sur la fusion des communes imposée en 1975, Mons avait réalisé de sa propre initiative une révision partielle de ses limites territoriales et les élections communales s’en étaient trouvées décalées dans le temps. En 1972, Maurice Lafosse devient échevin du grand Mons, en charge des Affaires sociales. Réélu avec un fort soutien populaire en octobre 1976 et 1982, il est pressenti pour succéder à Abel Dubois qui avait lui-même succédé à Léo Collard en avril 1974.
Dans le même temps, M. Lafosse se lance dans l’arène parlementaire quand il est élu député en 1981. Il siège à la fois à la Chambre, au Conseil régional wallon et au Conseil culturel de la Communauté française jusqu’en 1985. À ce moment, il rate le renouvellement direct de son mandat et le PS le repêche comme sénateur provincial, mandat qui ne lui permet plus de siéger dans les assemblées régionale et communautaire, conformément à la loi, ni d’ailleurs comme échevin de Mons, selon les statuts du PS (depuis « Rénover et Agir », Namur, 11 juin 1983). En compensation de son renoncement communal, l’USC montoise lui promet la succession du bourgmestre Abel Dubois qui a décidé de ne pas se représenter en octobre 1988. Reconduit comme sénateur provincial en décembre 1987, Maurice Lafosse apporte son soutien à la participation des socialistes au gouvernement Martens VIII (mai 1988) et vote les diverses dispositions de l’importante réforme institutionnelle (1988-1989). Mais son attention est ailleurs.
Le scrutin communal d’octobre 1988 qui doit être l’occasion du passage de témoin avec Abel Dubois se transforme en un plébiscite en faveur du jeune Elio Di Rupo. Fort de son excellent score, celui-ci prétend briguer le maïorat et suscite une levée de boucliers aux relents parfois xénophobes de la part du « groupe Lafosse ». Acceptant l’apaisement que lui conseille la direction du PS, l’outsider se contente de demeurer conseiller communal. Maurice Lafosse peut ceindre l’écharpe maïorale en mars 1989, mais les événements laisseront des traces. Quelques semaines plus tard, M. Lafosse renonce à son mandat de sénateur en raison de l’incompatibilité avec sa charge de bourgmestre d’une grande ville.
Plaidant partout en faveur du statut de capitale culturelle pour Mons, le maïeur devra se contenter d’un rôle de « pôle culturel attractif », n’étant entendu que par les ministres Valmy Féaux puis Bernard Anselme. Président de très nombreuses intercommunales (logement, déchets, santé, économie, etc.), M. Lafosse multiplie les projets et les appels pour valoriser davantage le chef-lieu de la province de Hainaut. En novembre 1991, il sort déforcé du scrutin provincial où il a tenu à se présenter et, en octobre 1994, la liste socialiste qu’il conduit au scrutin communal perd sa majorité absolue. Il conserve la majorité au Collège grâce au soutien du PSC (1995-2000). Tue pendant quelques années, la rivalité Lafosse-Di Rupo ressurgit à l’approche de l’an 2000. À ce moment, M. Lafosse aura dépassé la limite d’âge de 65 ans fixée par les statuts du PS ; en conséquence, il tente de se positionner comme deuxième sur la liste, en tant qu’élu de Cuesmes, espérant devenir Premier échevin, faisant fonction si le titulaire est appelé à exercer d’autres mandats… et il obtient la première suppléance sur la liste du PS au scrutin régional de juin 1999, nourrissant des espoirs identiques à l’égard du candidat effectif. Dans un jeu d’échec où chaque pion compte, M. Lafosse n’obtient pas la dérogation espérée (pour limite d’âge) de l’USC du Grand Mons et, à aucun moment, Didier Donfut n’abandonne son mandat de député wallon (1999-2004). En conséquence, le scrutin communal d’octobre 2000 marque la fin du parcours politique de Maurice Lafosse, qui doit renoncer à tous ses mandats intercommunaux. Durant l’automne 2001, il est forcé d’abandonner aussi la présidence du club de football du RAEC Mons qui venait d’accéder à la D2 et est mis à l’écart de la Sorelobo dont il a été le président de 1977 à juin 2001. Retraité, Maurice Lafosse conserve la présidence de l’USC de Cuesmes et crée une société de consultance en environnement et en énergie (sprl Bureau Consultance Media), tout en communiquant régulièrement sur les différends qui l’opposent à Elio Di Rupo, du moins jusqu’en 2011 et les procès dits de l’incendie de la tour des Mésanges.



Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 354-355

conseiller communal de Cuesmes puis de Mons (1972-2000)
échevin (1972-1985)
député (1981-1985)
membre du Conseil régional wallon (1981-1985)
sénateur provincial du Hainaut (1985-1989)
bourgmestre (1989-2000)
conseiller provincial du Hainaut (1991-1994)