Liénard Albert

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Quaregnon 9/01/1938, Quaregnon 23/03/2011

Député wallon : 1980-1981 ; 1981-1985 ; 1985-1987 ; 1988-1991 ; 1992-1995 ; 1995-1999 ; 1999-2004
Ministre wallon : 1985-1987 ; 1988-1991 ; 1992-1995

Régent en Sciences, Mathématiques et Géographie de l’École moyenne Saint-Berthuin à Malonne (1959), professeur à l’Institut Saint-Ferdinand à Jemappes (1960-1974), Albert Liénard se consacre entièrement à la politique quand, à partir de 1974, il devient attaché de Cabinet auprès d’Alfred Califice, ministre de l’Emploi et du Travail, et président du Comité ministériel des Affaires wallonnes durant la régionalisation provisoire (4 octobre 1974-3 juin 1977). Conseiller communal PSC de Frameries élu en octobre 1970, il conservera un grand intérêt pour son premier métier, étant considéré au sein de son parti comme un spécialiste de « l’école ». 

Candidat au scrutin anticipé de décembre 1978 dans l’arrondissement de Mons, Albert Liénard fait son entrée à la Chambre des représentants le 6 avril 1979 : député suppléant, il remplace Adolphe Ducobu décédé. Jeune député, il contribue à la mise en application de l’article 107 quater et à la naissance des institutions wallonnes (août 1980). Dès le 15 octobre, il siège au sein du Conseil régional wallon dont il restera membre durant 24 ans, siégeant tour à tour à Wépion, dans l’ancienne Bourse de Commerce de Namur et au Saint-Gilles. Pour le mandataire de Frameries, Namur sera une deuxième demeure dans la mesure où il exercera des fonctions ministérielles dans les exécutifs wallons de 1985 à 1995, avant de devenir l’un des vice-présidents du Parlement wallon (20 juin 1995-15 octobre 1996), puis chef de groupe PSC (16 octobre 1996-12 juin 1999).

Au sein du PSC, Albert Liénard appartient à la tendance démocrate-chrétienne. Spécialiste des questions d’enseignement, il est membre de la Commission du Pacte scolaire et, au début des années quatre-vingt, il est le co-fondateur de la Communauté éducative sociale-chrétienne qu’il préside jusqu’en 1985. Ministre de l’Aménagement du territoire, de la Ruralité et de l’Eau dans le gouvernement Wathelet (1985-1987), ministre wallon de l’Aménagement du territoire, des Nouvelles technologies et des Relations extérieures de février à mai 1988 dans le gouvernement Coëme, il conserve les mêmes fonctions dans l’équipe conduite par Bernard Anselme (10 mai 1988-7 janvier 1992). À partir du 18 janvier 1989, il hérite de l’Énergie et d’une partie de la Recherche qui vient d’être régionalisée. Lorsque Guy Spitaels prend la présidence du gouvernement wallon, Albert Liénard est de son équipe, comme ministre du Développement technologique et de l’Emploi (8 janvier 1992). Il est d’ailleurs le numéro 2 du gouvernement wallon. Suite à la réforme de l’État de 1993, ses attributions s’étendent à la Recherche scientifique et à la Formation professionnelle (30 octobre 1993). Il achève la législature sous la présidence de Robert Collignon (17 juin 1995). Durant toutes ces années où le cumul des mandats n’était pas interdit, A. Liénard prit également part comme député à l’adoption des importantes réformes des institutions, communautarisant l’enseignement, régionalisant d’importantes compétences, reconnaissant l’existence de la Région de Bruxelles-Capitale et instaurant des élections directes.

Au soir du scrutin du 21 mai 1995, fort d’un résultat personnel qui ouvre la porte à un deuxième élu montois PSC à Namur, Albert Liénard figure parmi les 75 premiers députés élus directement au Parlement wallon. S’il n’exercera plus aucune fonction ministérielle après cette date, il demeure, derrière Guy Lutgen, l’homme politique ayant exercé le plus longtemps une fonction ministérielle wallonne (114 mois).

Favorable à un modèle institutionnel s’appuyant sur trois régions fortes, il contribue à l’installation de l’administration wallonne à Namur. Favorable à l’élaboration de plans pour la Wallonie, il est aussi le tout premier ministre PSC à installer intégralement son Cabinet dans la capitale wallonne (1995). Élu de l’arrondissement de Mons, il revendiquera pour la cité du Doudou la délocalisation rapide d’une administration culturelle importante et encouragera les forces vives locales à définir un projet fort pour motiver la candidature de Mons comme pôle d’attraction régional. Avec Maurice Bayenet, José Daras et Serge Kubla, il est l’auteur d’une proposition de décret visant à doter la Wallonie d’un jour de fête et d’emblèmes officiels. Les décrets déterminant le drapeau de Paulus, Le Chant des Wallons et le 3e dimanche de septembre comme jour officiel de la Fête de la Wallonie sont adoptés le 15 juillet 1998 par le Parlement wallon.

Sur le plan local, Albert Liénard ne cessera de mener bataille pour faire tomber la majorité socialiste en place depuis 1895. Fort de ses fonctions ministérielles, le chef de groupe PSC ébranlera le collège de Frameries, sans parvenir à renverser ni Max Audain ni Didier Donfut. Après trente-six années passées dans l’opposition, Albert Liénard voit un dernier objectif atteint. En 2006, sa formation politique entre dans le collège de Frameries, tandis qu’il reste conseiller communal jusqu’en septembre 2009. Malgré leur rivalité, Albert Liénard et Didier Donfut ont réalisé ensemble un projet commun valorisant Frameries, à savoir le Parc d’aventures scientifiques (PASS), inauguré en 2000 sur l’ancien site minier du Crachet.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 383-387

Mandats politiques

Conseiller communal de Frameries (1971-2009)
Député (1979-1995)
Membre du Conseil régional wallon (1980-1995)
Ministre de l’Exécutif régional wallon (1985-1995)
Député wallon (1995-2004)
Chef de groupe au PW (1996-1999)