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Mottard Jean

Politique, Député wallon

Herstal 19/04/1925, Liège 22/07/2006

Député wallon : 1981-1985 ; 1985-1987 ; 1988-1991

Docteur en Droit de l’Université de Liège (1948), avocat au barreau de Liège (1950), pénaliste renommé, spécialiste des acquittements difficiles et des causes désespérées, Jean Mottard plaide avec succès de nombreuses affaires d’assises, dont le procès du Softénon au début des années soixante qui le place sur le devant de la scène publique quand il obtient l’acquittement du Docteur Casters. Maître de stage d’un jeune avocat qui se réclamait de la gauche extrême (Jean Gol), compagnon de sorties de Freddy Terwagne lorsqu’ils étudiaient ensemble le Droit à l’université, J. Mottard entre tardivement en politique, bien qu’il militait déjà dans les milieux wallons et progressistes au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et au début des années soixante.
Présent au Congrès national wallon d’octobre 1945, proche de l’Union démocratique belge, séduit par le programme du Mouvement populaire wallon, il est le défenseur des « casseurs » de la gare des Guillemins, interpellés au moment des grandes grèves wallonnes de l’hiver ’60-’61. Ardent défenseur des Fourons, il devient aussi l’avocat de la cause fouronnaise avec son confrère, parfait bilingue, Max Hoge. Avocat de la FGTB Liège-Huy-Waremme, Jean Mottard joue un rôle important dans l’ombre de Robert Gillon avant d’entrer en politique dans les rangs non pas du parti socialiste mais dans ceux du Rassemblement wallon à la fin des années ’70, avant d’être l’un des fondateurs du Rassemblement populaire wallon dont il devient le président (1982). Le nouveau parti défend un fédéralisme fondé sur trois Régions, rejette l’option « Communauté française » et par conséquent l’idée de la fusion qui représente, pour le RPW, la négation de la Wallonie et un obstacle à l’émergence de la Région bruxelloise.
Dans l’arrondissement de Liège, le RPW fait alliance avec le PS et se présente en cartel sous le nom de Rassemblement des progressistes. Député socialiste-tendance RPW (1981-1988), Jean Mottard devient membre du PS en septembre 1988 et restera parlementaire jusqu’en 1991, siégeant tant au Conseil de la Communauté française qu’au Conseil régional wallon (1981-1991). De 1985 à 1987, il préside notamment la Commission des Technologies nouvelles, des Relations extérieures, des Affaires générales et du Personnel du Conseil régional wallon, est deuxième vice-président de la Chambre (1989-1991) et surtout président de la Commission de la Justice de la Chambre (1988-1991). Outre le dossier sur la dépénalisation partielle de l’avortement, le député-juriste est membre de la Commission parlementaire d’enquête sur le banditisme et le terrorisme. Sur le plan institutionnel, adoptant les réformes de 1988-1989, il accepte aussi avec une certaine résignation la solution dite de la Saints-Innocents concernant Fourons (28 décembre 1988).
Conseiller communal de Liège RPSW (1983-1988), puis socialiste (1989-1994), Jean Mottard préside la Commission de la Culture (1989-1994). Président-fondateur de RTC (1971-1997), il ne se présente plus au parlement en 1991. Ranimant le Rassemblement populaire wallon (1991), il reprend ses activités d’avocat, anime le « Club Rencontres », tout en continuant à veiller avec attention à la manière dont est menée la politique culturelle liégeoise.



Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 454-455

député (1981-1991)
membre du Conseil régional wallon (1981-1991)
conseiller communal de Liège (1983-1994)