Pieper Nicolas

Socio-économique, Entreprise

Liège 31/10/1870, Liège 23/06/1933

Pionnier de la fabrication mécanique des armes, Henri Pieper, père, avait quitté la Westphalie pour s’installer à Liège, dans une cité réputée de longue date pour la qualité du secteur de la fabrication d’armes. Habile mécanicien devenu patron d’industrie, il est l’un des co-fondateurs de la FN dont il est actionnaire de 1889 à 1895 ; il contrôle aussi le Crédit général liégeois SA, en plus d’être à la tête de sa propre société de fabrication d’armes. Le père a donné le goût des inventions à ses deux fils, Henri (deuxième du nom, et fils aîné) et Nicolas.

Au décès du père, en 1898, Nicolas se voit confier la direction des Établissements Pieper, société spécialisée dans la fabrication mécanisée de fusils de chasses, mais aussi de mécanique automobile. La société dispose d’ateliers à Liège et à Nessonvaux. Il tente d’orienter les activités dans plusieurs directions (vélos, automobiles, motocyclettes), mais le succès n’est pas au rendez-vous et, en août 1905, la société est dissoute. Évincé de la nouvelle société Anciens Établissements Pieper créée en 1905, Nicolas crée sa propre fabrique d’armes la Fabrique d’armes automatiques Nicolas Pieper : armes de chasse, pistolets, armes de sport. Poursuivant la fabrication de fusils de chasse de divers types, inspirés des brevets de son père, il achète aussi plusieurs brevets à l’armurier Jean Warnant pour des pistolets automatiques auxquels il apporte des améliorations. Avec le dit « Basculant », Nicolas Pieper aura un certain succès auprès de la fabrique d’armes autrichienne Steyr qui les fabrique sous licence jusque dans les années 1930.

Avec son frère Henri, Nicolas Pieper occupera les années de la Grande Guerre en créant des jouets pour les enfants que fabrique la société Le Jouet Liégeois. Installé aux portes de la ville après l’Armistice, Nicolas Pieper fait l’acquisition du brevet de l’armurier Hippolyte Thonon et produit un pistolet de poche semi-automatique, copie du FN Browning 1906, qu’il commercialise sous le nom de pistolet Légia. Comme son père et son frère, il a déposé une série de brevets et de marques de fabriques.

Sources

Auguste FRANCOTTE, René LALOUX (préface), Fabrique nationale d’armes de guerre. 1889-1964, Liège, Desoer, 1965
Pascal DELOGE, Une histoire de la Fabrique nationale de Herstal, Liège, Céfal, 2012, p. 36 et 45
Robert HALLEUX, dans Freddy JORIS, Natalie ARCHAMBEAU (dir.), Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 1995
Guy GADISSEUR, Michel DRUART, Qui est qui de l’Armurerie liégeoise. 1800-1950, s.l., éd. du Pécari, 2005, p. 211-212