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Régibeau Albert

Militantisme wallon, Résistance

Rouvreux 01/01/1915, Saive 11/03/1979

Au cours de ses études de Droit à l’Université de Liège, dans les années 1930, Albert Régibeau est en contact étroit avec le Mouvement wallon et siège parmi les responsables des Universitaires wallons (1935-1937). Docteur en Droit devant le jury central, il devient avocat en 1939.

Lorsque la guerre éclate, il est mobilisé et participe à la Campagne des Dix-huit Jours dans les rangs du 12e de ligne. Après la Capitulation de mai 1940, il entre en Résistance, au sein de groupements armés nationaux et pour la libération de la Wallonie. Actif dans la presse clandestine, il est aussi responsable d’un groupe de renseignements lié aux services français ; il s’occupe également du passage de soldats alliés. En 1941 et en 1942, il est arrêté à deux reprises et finalement  incarcéré à la prison Saint-Léonard jusqu’au 13 mars 1943. Transféré dans plusieurs camps nazis, le dernier étant Dachau, il est libéré le 29 avril 1945 par la 7e armée américaine. Il rentre au pays le 15 mai 1945 après plus de trente-cinq mois de détention. Il reste un militant wallon engagé à son retour au pays et se voit confier des responsabilités au sein du mouvement des anciens prisonniers politiques.

Directeur adjoint au ministère de la Reconstruction, Albert Régibeau apporte une forte contribution à la rédaction du texte établissant les statuts de prisonnier politique. Président pendant plus de vingt ans de la puissante Confédération nationale des Prisonniers politiques et Ayants droits (CNPPA), il s’est retrouvé plongé au cœur de la Question royale en juillet 1950. En tant qu’ancien prisonnier politique, il intervient comme médiateur auprès de Léopold III pour l’inviter à se retirer. Certains ne manqueront pas de lui reprocher son attitude par la suite.

Conseiller provincial de Liège (1948-1949, 1950-1954, 1958-1962), élu sur les listes socialistes, coopté au Comité permanent du Congrès national wallon (1954-1971), juge de paix à Fléron, Albert Régibeau est aussi parmi les fondateurs du Centre de Recherches et d’Études historiques de la Seconde Guerre mondiale ; vice-président francophone du Centre, il présidait son Comité scientifique une année sur deux.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée
Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. III, p. 1369-1370