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Royer Robert

Militantisme wallon

Ixelles 16/07/1906, Woluwé-Saint-Lambert 07/07/1979

Ingénieur et actuaire-agrégé, attaché à l’Actuariat de la CGER (1937), Robert Royer devient directeur à la fois de la Caisse générale d’Épargne et de Retraite, et de la Caisse d’Assurances (1947). Il s’intéresse ainsi aux problèmes sociaux, étudie le système de pensions en vigueur depuis 1925 et publie, entre autres travaux, des Considérations sur les problèmes à résoudre à l’occasion de l’Instauration d’un système de pension (1956). Jusqu’à sa retraite en 1971, il ne cesse de veiller à la sauvegarde des intérêts de la classe laborieuse et au statut des Wallons. Sous l’occupation allemande de 1940-1945, il entreprend de grouper des catholiques de Wallonie qui militent dans la Résistance. Il participe activement à la rédaction d’un clandestin, la Wallonie catholique qui, en 1943, constitue le Mouvement catholique wallon, dont il est le secrétaire général.

Dès ce moment, son objectif est défini : mettre tout en œuvre pour que la Wallonie puisse, tout en jouissant de la paix religieuse, réaliser au plus tôt le statut politique, linguistique, économique et social conforme à ses aspirations et à ses intérêts essentiels. Un objectif qui se précisera, s’enrichira, s’adaptera mais ne déviera pas. Secrétaire général de Rénovation wallonne, Robert Royer en sera la cheville ouvrière, l’organisateur, le propagandiste et le mentor. L’Église et la Wallonie seront les deux thèmes qui ne cesseront de l’inspirer et de le guider. Auteur d’une Histoire de Rénovation wallonne (1973), il compose aussi, en 1976, la dernière de ses neuf études dont le titre, Vivre sa foi aujourd’hui en Wallonie, ramasse sa pensée et où il analyse avec une rare pénétration La montée en Dieu par et à travers le Monde, selon Teilhard de Chardin.

En 1945 comme en 1960, il contribue à l’élaboration d’un projet fédéraliste qui attribue une réelle autonomie à la Wallonie. L’Avant-projet de Constitution fédérale de 1945 se rallie à la formule finale du Congrès national wallon qui s’est tenu à Liège en octobre 1945, à savoir l’autonomie de la Wallonie dans le cadre belge. « La solution souhaitable doit consister à faire coexister dans l’unité de la Belgique, l’unité de la Wallonie et l’unité de la Flandre ». C’est la raison pour laquelle Royer en appelle à la création d’un niveau de pouvoir supplémentaire entre l’État et la province, en l’occurrence la région.
 


Sources

Léopold GENICOT, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. III, p. 1446-1447