Sauvage Piat-Joseph

Culture, Peinture

Tournai 19/01/1744, Tournai 11/06/1818

La qualité du travail de décoration et d’ornementation de Piat-Joseph Sauvage a fait la réputation du Tournaisien. Premier peintre du prince de Condé Louis-Joseph de Bourbon, puis du roi de France Louis XVI, le peintre wallon a magnifié l’intérieur de nombre de châteaux et palais durant les dernières années de l’Ancien Régime. Compiègne et Fontainebleau (une dizaine de dessus-de-porte en grisaille), Rambouillet (des grisailles représentant les Quatre Saisons pour la Laiterie), Saint-Cloud, Chantilly portent sur leurs murs la signature de Piat-Joseph Sauvage, spécialiste des bas-reliefs trompe-l’œil en grisaille représentant des figures allégoriques et des jeux d’enfants dans le style de Bouchardon et de Clodion.

Vitrier à Tournai comme son père pendant son adolescence, P-J. Sauvage reçoit une formation technique à l’École de dessin de sa ville natale, avant de se perfectionner à l’Académie d’Anvers sous la direction du peintre d’histoire et de grisailles Martin-Joseph Geeraerts. Peintre attitré auprès de la Cour des Pays-Bas d’Autriche à Bruxelles, il prend la route de Paris, où il est reçu à l’Académie de Saint-Luc, puis à l’Académie de Toulouse. Premier « étranger » à solliciter son admission à l’Académie des Arts de Lille (1776), membre de l’Académie royale de Paris (1783), Piat-Joseph Sauvage est nommé premier peintre de Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé, puis du roi Louis XVI. En plus de ses décorations, le peintre se fait portraitiste pour plusieurs personnalités, dont Marie-Antoinette.

Homme de Cour, P-J. Sauvage n’est pas indifférent aux manifestations de la rue qui éclatent en 1789. Chef d’un bataillon de la Garde nationale parisienne, le peintre continue de répondre à des commandes. De 1804 à 1807, il exerce son art comme peintre de figures sur porcelaine à la célèbre Manufacture de Sèvres. Répondant à la pressante demande de Charles Henri Joseph de Rasse, le maire de Tournai, il accepte de revenir dans sa ville natale où lui est confiée la direction de l’Académie de dessin, de sculpture et d’architecture, qu’il réorganise et dynamise (1806-1817). C’est durant cette période qu’il reproduit en grisailles Les Sept Sacrements, d’après Poussin, dans le chœur de la cathédrale de Tournai.

 

Sources

Ernest MATTHIEU, dans Biographie nationale, t. XXI, col. 447-449
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. II, p. 263, 296