Tchantchès

Culture, Folklore, Théâtre

Liège-Outremeuse début du XIXe siècle

Au début du XIXe siècle, pour aussi loin que l’on s’en souvienne, un théâtre de marionnettes s’était installé à Liège ; entre les représentations s’inspirant souvent de récits à caractère historique intervenait un personnage chargé d’amuser le public, de le faire patienter et de lancer le programme. Le succès de Tchantchès lui vaut un changement de statut dans les années 1860 ; de présentateur-animateur, il devient acteur, se mêle notamment aux exploits de Charlemagne et, avec son esprit frondeur, s’impose comme un personnage incontournable du folklore liégeois.

Acclamée et moquée par un public populaire, la marionnette tire son nom de « petit Jean » en flamand (Jantches) prononcé à la wallonne, ce qui lui procure des orthographes fort variées, avant que Jean Haust ne la fixe définitivement : Tchantchès. S’imposant au « èt » populaire, la finale « ès » est figée définitivement sur le monument de Jean Zommers érigé dès 1936 en Outremeuse. Dans les années 1950, l’habit du personnage devient tout aussi définitif : pantalon à carreau noir et blanc, sarrau bleu, foulard rouge à pois blancs, casquette noire. Il s’agit du costume typique des ouvriers au tournant des XIXe et XXe siècles. Une série d’autres versions entourent la naissance, la jeunesse et la vie de Tchantchès. Il faut surtout les croire, ce sont des légendes. Depuis 1947, un musée lui est consacré.

 

Sources

La légende de Tchantchès, suivi de La véritable histoire des théâtres de marionnettes à Liège, Liège, Noir Dessin Production, s.d.
Claude NEVEN, La marionnette liégeoise, Liège, Céfal, s.d.
Maurice PIRON, Tchantchès et son évolution dans la tradition liégeoise : histoire d'un type populaire, Bruxelles, 1950
Elisée LEGROS, Les Marionnettes liégeoises et « Tchantchès », Liège, Musée de la Vie wallonne, 1965