Genicot Léopold
Officier (Historique)
FORVILLE 18.03.1914 – LOUVAIN-LA-NEUVE 11.05.1995
Docteur en philosophie et lettres de l’Université de Louvain en 1937, Léopold Genicot est, avant tout, un historien de grande envergure, auteur de plus de trois cent publications dont douze livres traduits en dix langues. Chargé de cours à l’U.C.L. dès 1944, professeur de 1947 à 1984, il a toujours manifesté, en marge de son travail académique, une volonté de s’investir dans la société.
C’est ainsi qu’archiviste au dépôt namurois des Archives du Royaume pendant la Seconde Guerre mondiale, il a contribué à cacher des prisonniers en fuite. En tant que militant wallon catholique, il n’a jamais hésité à faire part publiquement des revendications qu’il estime essentielles à l’avenir wallon.
Dès 1945, année où il participe au Congrès national wallon de Liège, fort de sa connaissance de l’Histoire des routes belges depuis 1704, il réclame la construction d’une autoroute de Wallonie. La même année, jeune chargé de cours, il prend publiquement position dans L’Escholier de Louvain pour interpeller les catholiques wallons et les exhorter à s’intéresser à la question wallonne.
Militant au sein de Rénovation wallonne, il maintient le dialogue avec les professeurs flamands de l’U.C.L. et contribue à définir les modalités du transfert à Louvain-la-Neuve. C’est au sein de cette ville nouvelle qu’il a contribué à créer, qu’il dispense, à partir de 1981, un cours d’Histoire de la Wallonie. Conscient des erreurs et des oublis dans l’enseignement de l’Histoire en Wallonie, il n’aura de cesse de vouloir rendre leur histoire aux Wallons. C’est ainsi qu’il dirige la rédaction d’une Histoire de la Wallonie, publiée en France en 1973 et qui fait toujours autorité aujourd’hui.
Sur le plan politique, bien que n’ayant jamais renié ses convictions catholiques, il adhère au Rassemblement wallon pour lequel il se présente aux élections en mars 1968. Réclamant l’autonomie culturelle pour la Wallonie, il figure parmi les signataires de la Nouvelle Lettre au Roi, rédigée en 1976 à l’initiative de Fernand Dehousse. Cosignée par des personnalités comme Marcel Thiry, Jean Rey ou Francis Delperée, ce manifeste, rédigé pour les vingt-cinq ans de règne du roi Baudouin, réclame l’instauration d’un véritable système fédéral, fondé sur l’égalité politique des communautés et des régions et où Bruxelles serait reconnue comme une région à part entière.
Agé de soixante-dix ans, il se présente encore aux élections européennes de 1984 comme candidat indépendant sur la liste Présence wallonne en Europe et copréside, avec François Perrin et Pierre Ruelle, le congrès constitutif de Wallonie Région d’Europe en septembre 1986.
Historien engagé d’une qualité exceptionnelle, Léopold Genicot aura ainsi milité toute sa vie, en marge d’une brillante carrière académique, pour : que les richesses de la Wallonie soient connues des jeunes, c’est à eux qu’il faut révéler la Wallonie.
Léopold Genicot fut fait Officier du Mérite wallon, à titre posthume, en 2012.
Orientation bibliographique :
Paul DELFORGE, GENICOT Léopold, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, notice 2706.