Harmel Pierre
Officier (Historique)
UCCLE 16.03.1911 – UCCLE 15.11.2009
Docteur en Droit, licencié en sciences sociales et notariat de l'Université de Liège (1933), Pierre Harmel est mobilisé et fait prisonnier pendant la campagne des dix-huit jours de mai 1940. Fortement influencé par Jacques Leclercq, il devient, en 1945, vice-président de La Relève, un groupe de réflexion et de discussion politique au sein du PSC qui, avec un pendant flamand « 't Westen », a joué un rôle important dans la formation du CVP-PSC.
Professeur à la Faculté de Droit de l'Université de Liège entre 1943 et 1981, Pierre Harmel est élu député de l’arrondissement de Liège au lendemain de la Libération. Après le Congrès national wallon d’octobre 1945, où plus d’un millier de congressistes se prononcent pour le fédéralisme, il dépose une proposition de loi visant à créer un lieu de réflexion « sur les relations entre les deux grandes communautés du pays ». Ce Centre de Recherches pour la Solution nationale des Problèmes sociaux, politiques et juridiques des Régions wallonne et flamande est créé en 1948 et restera connu sous le nom de « Centre Harmel ».
Pendant plusieurs années, ce Centre devient un lieu où un réel dialogue s’établit entre personnalités soucieuses de faire évoluer les structures de l’État. En 1958, un volumineux rapport (1 000 pages de conclusions et 5 000 pages d’annexes) conclut, notamment, à la nécessité d'une autonomie culturelle des deux communautés. Dans cet esprit, en 1958, Pierre Harmel propose, en vain, de créer un Conseil national de la Culture néerlandaise et un Conseil national de la Culture française.
Dans les années 1960, il participe à la réflexion sur les problèmes communautaires, notamment au sein de la conférence de la Table ronde (1964-1965). Président de l’aile wallonne du PSC, il accède à la fonction de Premier Ministre en 1965, pour un an seulement. L’année suivante, en 1966, il devient Ministre des Affaires étrangères, poste qu’il occupera pendant sept ans sans interruption. Jouant un rôle important dans la détente entre les deux grands blocs, il travaille également à l’implantation du centre militaire de l’OTAN - le SHAPE - en Wallonie, à Casteau, et du centre civil à Evere.
En 1973, Pierre Harmel devient président du Sénat, fonction qu’il assumera jusqu’à sa retraite politique, en 1977. Artisan du fédéralisme en Belgique et de l’intégration européenne, il demeure jusqu’à sa mort, en 2009, un interlocuteur respecté pour les générations qui mettront en œuvre les institutions qu’il a contribué à créer.
Pierre Harmel fut fait officier du Mérite wallon, à titre posthume, en 2012.