Massart Fernand

Officier (Historique)

MAIZERET 02.10.1918 – BEEZ 13.05.1997

Adhérant très jeune aux idées wallonnes et à la démarche anti-rexiste de l’abbé Mahieu, Fernand Massart est demeuré toute sa vie fidèle à un engagement wallon et francophile. C’est ainsi qu’avant la seconde guerre mondiale, il doit quitter son emploi en raison de son refus d’enlever le coq wallon et le drapeau français cousus sur son chandail.

Militant à la fois dans les Jeunesse socialistes et dans les Jeunesses wallonnes, résistant, membre du mouvement clandestin Wallonie Libre, il est dénoncé par des rexistes en 1941. Il parvient à gagner les rangs britanniques, au sein desquels il combattra toute la guerre. De retour au pays en 1945, il participe au  Congrès national wallon de Liège de 1945, en uniforme anglais.

Déjà opposé à la politique de neutralité adoptée par la Belgique avant guerre, il prend une part active à la campagne du non au retour de Léopold III. Dix ans plus tard, il est encore aux côtés d’André Renard et d’André Genot lors la grève de l’hiver 1960-1961 et contribue à la constitution du Mouvement populaire wallon. Elu parlementaire socialiste, il se distingue par son indépendance, notamment en votant contre la fixation de la frontière linguistique.

Refusant de faire passer à l’arrière-plan ses convictions wallonnes, il renonce, en 1963, à une carrière de parlementaire socialiste. Député indépendant jusqu’en 1965,  il compte parmi les fondateurs du Rassemblement wallon, qu’il présidera en 1974. Bourgmestre de Beez jusqu’en 1976, il fut représentant de la Belgique à l’ONU.

Après deux tentatives infructueuses, en 1972 et 1974, de faire reconnaître officiellement le drapeau de la Wallonie (qui ne dispose pas encore d’institution politique), il est à l’origine du décret de 1976 instituant le drapeau au coq de Paulus comme emblème de la Communauté française et fixant sa fête officielle au 27 septembre, en commémoration de la victoire sur les Hollandais.

Non réélu suite à la scission du Rassemblement wallon, il demeure néanmoins un militant wallon particulièrement actif, refusant notamment de participer au recensement de 1981 amputé de son volet linguistique ou apportant son soutien à la naissance de Wallonie Région d’Europe le 25 septembre 1986.

Commençant tous ses discours par Salut et Fraternité, Fernand Massart est toute sa vie resté fidèle à ses idéaux wallons.

Il fut fait officier du Mérite wallon, à titre posthume, en 2012.

 

Orientation bibliographique :

Paul DELFORGE, MASSART Fernand, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, notice 4458.