Merlot Joseph-Jean
Officier (Historique)
SERAING 27.04.1913 – LIÈGE 21.01.1969
Joseph-Jean Merlot, dit « JJ », est le fils de Joseph Merlot (1886 - 1959), illustre militant wallon – il présida le Congrès national wallon de Liège de 1945 -, résistant, plusieurs fois ministre et bourgmestre de Seraing. Docteur en droit et licencié en sciences politiques et sociales, Joseph-Jean Merlot devient avocat avant de succéder à son père au maïorat de Seraing, en 1947. Il est élu député en 1954.
Impliqué dans le Mouvement wallon, il défend, dès 1959, l’idée d’une Wallonie trouvant son salut dans une Europe à construire. Lors des grèves de l’hiver 1960-1961, il soutient les grévistes ainsi que les positions du Mouvement Populaire Wallon d’André Renard, s’en prenant ouvertement au Gouvernement et réclamant des réformes de structures.
Ministre des Travaux publics en 1961, il s’investit dans deux chantiers structurels importants pour l’avenir économique de la Wallonie : la réalisation de l’écluse de Lanaye, qui permet d’ouvrir l’accès à la mer pour le port de Liège, et le début de la construction de l’autoroute de Wallonie. Ces ouvrages concrétisent deux très anciennes revendications d’un Mouvement wallon, par ailleurs ébranlé par le projet du Gouvernement figeant la frontière linguistique.
Refusant de cautionner l’annexion des Fourons à la Flandre – annexion également combattue par la fédération liégeoise du Parti socialiste belge (PSB) - Joseph-Jean Merlot démissionne le 31 octobre 1962, déclarant à ses collègues qu’il entend rester fidèle à ses convictions et à la confiance accordée. De même, en 1965, il refuse un nouveau poste de Ministre, jugeant le programme insuffisant pour la Wallonie.
Présidant les fédérations wallonnes du PSB, il contribue alors à faire adopter par son parti le plan élaboré par Freddy Terwagne, balisant le chemin vers la reconnaissance des Régions et vers une véritable décentralisation économique.
Sur cette base, Joseph-Jean Merlot accepte d’intégrer, comme vice-premier ministre et Ministre des Affaires économiques, le Gouvernement de Gaston Eyskens en 1968. Il décède malheureusement des suites d’un accident de voiture avant de pouvoir occuper cette fonction au sein d’un exécutif qui posera les premières bases d’un Etat fédéral.
Homme de convictions et de compromis, dont le pragmatisme a permis aux Wallons d’engranger de réelles avancées sur la route de l’autonomie, Joseph Jean Merlot fut fait officier du Mérite wallon, à titre posthume, en 2012.
Orientation bibliographique :
Paul DELFORGE, MERLOT Joseph-Jean, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, notice 4564.
Michel GEORIS, MERLOT Joseph-Jean, dans Nouvelle biographie nationale, t. 9, Bruxelles, Académie royale, 2007, pp. 269-270.
Conseil des Ministres du 31 octobre 1962, procès verbal N° 57, 4p.