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Cuisinier Pierre

Socio-économique, Entreprise

Dour 16/12/1944

En 2015, il y aura cinquante ans qu’une entreprise américaine choisissait Gosselies pour installer l’une de ses bases en Europe. C’est en effet en 1965 que Caterpillar décide de s’établir dans le Hainaut ; des champs sont transformés en de modernes installations ; dès 1967, le constructeur d’engins de génie civil va procurer quelques milliers d’emplois et devenir l’un des plus grands pourvoyeurs d’emplois de Wallonie, en emplois directs et indirects. C’est là qu’un jeune ingénieur civil en mécanique, fraîchement diplômé de la Faculté polytechnique de Mons, entame sa carrière en 1969. Engagé au Bureau d'études aux achats et à la logistique, Pierre Cuisinier ne connaîtra pas d’autre employeur : nommé chef de la division Achats Europe, il est affecté durant un an à la maison mère de Caterpillar Inc., à Peoria, dans l’Illinois (1987-1988), avant d’être rappelé au pays. 

En 1995, il devient directeur de produit « Moteur et Composants » et en décembre 2000, il succède à Gérard Vittecoq comme administrateur-délégué de Caterpillar Belgium. Bénéficiant d’un climat économique favorable, les objectifs fixés en 1999 pour 2010 sont déjà atteints en 2005 ; la croissance des activités de Carterpillar, le 40e anniversaire de sa présence en Wallonie, ses efforts en matière d’environnement et l’engagement récent de plusieurs dizaines de personnes supplémentaires valent à Pierre Cuisinier de recevoir le prix de Manager de l’année 2005.

Dans les dernières années de sa carrière (qui s’achève en avril 2006), Pierre Cuisinier s’est investi au sein de l’Union wallonne des Entreprises (dont il a été le vice-président), d'Agoria national, de la clinique Notre-Dame de Grâce de Gosselies, de l’École polytechnique de Mons et de l'Institut Sainte-Anne de Gosselies dont il a été administrateur. Il est aussi appelé comme expert dans les jurys chargés d’évaluer les projets susceptibles de bénéficier des aides de l’Objectif I.
 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse

Cremasco Véronica

Politique, Député wallon

Liège 28/03/1975

Députée wallonne : 2009-2014

Ingénieur civil architecte diplômée de l’Université de Liège (1998), aspirante au FNRS (1999-2003), spécialisée en urbanisme et développement durable, ingénieur de recherches au Lema (Laboratoire d’études méthodologiques architecturales ; 2003-2009), Veronica Cremasco centre sa recherche sur la qualité sociale, environnementale et économique des grands projets urbains, avant de travailler sur plusieurs projets européens valorisant le développement durable du territoire. Outre des études pour le LEPUR – CPDT, elle est reconnue comme experte pour la Belgique au sein de trois actions européennes COST (Coopération européenne dans les champs Scientifique et Technique) dans le domaine de l’ingénierie urbaine.

Son engagement auprès des citoyens dans le développement urbain solidaire la conduit à être notamment parmi les membres-fondateurs de l’asbl UrbAgora. Candidate d’ouverture, elle figure en 8e position sur la liste Écolo lors du scrutin régional de juin 2004 et réalise 1.959 vp. en dépit du net recul général des Verts. Son résultat la conforte dans sa volonté de partager son savoir-faire dans les lieux de décision. En octobre 2006, elle est élue conseillère communale à Liège ; elle se mobilise sur le dossier de la gare Calatrava, puis sur celui du « Tram », en s’intéressant particulièrement aux aspects liés à l’habitat, aux expropriations, au choix des tracés, et à la mobilité dans l’agglomération liégeoise. Elle est aussi très impliquée dans les dossiers culturels qui animent la vie liégeoise. 

En juin 2009, 2e candidate, elle décroche son élection au Parlement wallon avec 6.706 vp. Le succès est historique pour les Verts qui sont associés à la majorité à Namur, mais aussi pour les femmes, dont le nombre n’a jamais été aussi élevé dans les travées du Parlement wallon. Auteurz de nombreuses questions à Namur, elle s’intéresse particulièrement aux dossiers d’aménagement du territoire (en particulier à la transformation du Cwatupe en CoDT), du patrimoine et d’architecture, d’autant qu’elle est la vice-présidente de la Commission de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire et de la Mobilité. Si elle s’occupe des dossiers relatifs à Liège (Trilogiport, aménagement des Guillemins et de la Tour des Finances, sidérurgie propre, etc.), elle essaye d’éviter de tomber dans le travers du sous-régionalisme et ne ménage pas les ministres de son propre parti. Sa prise de position au sujet de la gare Calatrava à Mons n’est pas passée inaperçue. Elle propose alors un « maître-architecte » pour la Wallonie. En matière de mobilité, elle se préoccupe de la plate-forme eau-rail-route du Trilogiport, de la politique cyclable et du rail wallon, en particulier les RER à mettre en place dans les agglomérations wallonnes. 

Dans le champ économique, elle suit de près la politique régionale de développement du commerce et la reconversion industrielle. Elle prône d’une part un soutien plus important au commerce de proximité et une régulation plus forte des centres commerciaux,  et d’autre part, une reconversion industrielle plus dynamique et une sidérurgie propre. Elle a introduit une proposition de décret pour encourager le développement des toitures végétales et autres processus architecturaux de lutte contre les inondations et d’amélioration du cadre de vie. Elle a également déposé des résolutions visant la limitation raisonnée de l’éclairage, ou une meilleure prise en considération du vélo dans l’aménagement des voiries régionales, ou encore une résolution visant à donner des solutions à long terme pour l’habitat permanent où elle promeut un cadre juridique stable pour l’habitat alternatif. Candidate pressentie à la succession d’Emily Hoyos à la présidence du Parlement wallon, c’est Patrick Dupriez qui lui est préféré (mars 2012).

Au Parlement de la Communauté française Wallonie-Bruxelles, elle se préoccupe notamment du dossier relatif à la localisation du Centre d’élites sportives, mais c’est surtout sa défense opiniâtre et presque obstinée de la valeur culturelle et sociale de l’architecture qui est observée.

Administratrice de l’asbl Kaléidoscope, des Cultivores, de l’Institut Destrée ou encore du Foyer des Orphelins, elle est emportée par le tsunami qui frappe Écolo aux scrutins du 25 mai 2014. Deuxième candidate effective dans la circonscription de Liège derrière le Ministre Philippe Henry, elle n’obtient pas la reconduction de son mandat à Namur (4.106 vp), Ecolo perdant plus de 11% sur la place de Liège. En décembre 2014, elle remplace Monica Dethier à la co-présidence de la coordination provinciale liégeoise d’Écolo.

 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse (-2014)

 

Mandats politiques

Conseillère communale de Liège (décembre 2006-juin 2009)
Députée wallonne (2009-2014)

Cox Lionel

Sport, Olympisme, Tir

Ougrée 11/07/1981

Le 3 août 2012, Lionel Cox remporte une médaille d’argent aux Jeux olympiques de Londres. Engagé dans une discipline généralement ignorée des rubriques sportives des médias alors qu’elle est l’une des plus anciennes des JO, ce sportif pratique le tir en amateur depuis 1996 et est passé en compétition en 2004 ; il a bénéficié d’une bourse du département « sports » de la Communauté française Wallonie-Bruxelles, ainsi que d’un encadrement adapté. Cela lui a permis de concilier son hobby avec son métier d’inspecteur du travail à l’Office de l’Emploi de la Région de Bruxelles-Capitale. Entraîné par Constant Tzoumakas au Carabine Club Amay Thiers, ce gradué en Droit avait entamé la compétition en 2004 ; il pratiquait alors le tir à 300 mètres, au camp militaire de Marche-en-Famenne, le seul endroit en Wallonie pour cette discipline. En 2006, il remporte le premier d’une longue série de titres de champion de Belgique. En 2008, sur les conseils de l’Adeps, il réduit la distance, au 50 mètres couché, avec Rio 2016 comme objectif. Qualifié in extremis pour les Jeux par le COIB, il réalise un parcours presque parfait en qualification, déjà 2e sur 50 participants ; dans une finale qui voyait cet amateur affronter les meilleurs professionnels mondiaux, il préserve la médaille d’argent. C’est le meilleur résultat de l’équipe belge à Londres.

Fait citoyen d’honneur par les villes de Seraing et d’Amay, élevé au rang d’officier du Mérite wallon par le gouvernement wallon en septembre 2012, Lionel Cox a été oublié dans la plupart des palmarès sportifs belges de fin d’année.

 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse

Coppé Joseph

Culture, Journalisme, Militantisme wallon

Liège 16/01/1927, Liège 16/01/2011

Licencié en Sciences politiques de l’Université de Liège, Joseph Coppé est un étudiant qui se mêle aux activités socialistes et wallonnes de la Cité Ardente ; présent au Congrès national wallon de 1945, secrétaire de l’Association wallonne des Étudiants de l’Université (1948), il entre à la rédaction de La Wallonie en 1948. Séduit par André Renard et son programme des réformes de structures, il est désigné secrétaire de rédaction des premiers numéros du journal Combat (1961-1966). 

Très actif durant la grande grève wallonne contre la loi unique, il est membre du Mouvement populaire wallon dès sa fondation (1961). Éditorialiste au journal La Wallonie depuis 1957, Joseph Coppé exercera les fonctions de rédacteur en chef de 1962 à 1987. Il travaillera sous les directions successives d’André Renard (1957-1962), de Robert Lambion (1962-1976) et de Robert Gillon (1976-1988). Chroniqueur de 1987 à 1998 sous la direction de René Piron (1988-1996), il quitte la rédaction du journal au moment où celui-ci change de nom et devient Le Matin.

Tout au long de sa carrière, le rédacteur en chef avait veillé à faire évoluer « son » journal, en diversifiant les rubriques, en faisant appel à des signatures extérieures et en suivant les évolutions technologiques (passage à la couleur, création de la station FM du journal sous le nom de « Radio-Liège » dans les années 1980. Président de la section liégeoise de l’Association des Journalistes Professionnels de Belgique et, à ce titre, fondateur de la Maison de la Presse de Liège, il contribua à former plusieurs générations de jeunes journalistes.
 

Sources

La révolution wallonne : trente-cinq jours qui ont changé la Belgique, 1991
Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2000, t. I, p. 369

Herd Henri

Sport, Lutte

Liège 12/08/1884, Liège 04/11/1965

Fasciné dès son plus jeune âge par les exploits d’un lutteur répondant au nom de Constant-le-Boucher, Henri Herd entend réaliser son rêve : devenir un lutteur célèbre, portant le surnom de Constant-le-Marin, afin de pouvoir voyager à travers le monde. Le rêve a quasiment été exhaussé, mais selon des modalités que le gamin d’Outremeuse ne pouvait prévoir. Commençant les compétitions vers 1903, il se hisse au premier rang d’une discipline aux règles encore indécises. Quatrième au championnat d’Europe 1906, deuxième en 1907, cet enfant né dans une famille de saltimbanques en a fini d’amuser la galerie de ses exploits pour quelques pièces de monnaie. En 1910, à Buenos-Aires, il décroche la ceinture d’or en battant le Français Paul Pons au terme d’un combat long de 4 heures. En battant le premier champion du monde professionnel, il s’inscrivait au firmament de sa discipline, au niveau international. Plusieurs titres confirment cette performance lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale. Mobilisé, le quadruple champion du monde s’engage ensuite comme volontaire au sein du Corps belge des Autocanons.

Aux côtés notamment de Marcel Thiry et de Julien Lahaut, Henri Herd quitte Brest à destination d’Arkangel, et participe pour la première fois à des combats, en 1916, en Galicie. Envoyés en renfort pour soutenir le tsar, les volontaires sont surpris par les révolutions russes qui portent les bolchéviques au pouvoir. Alors que la paix de Brest Litovsk est en pour-parler, ordre est donné de rentrer en France, mais les troupes sont bloquées à Kiev jusqu’à l’arrivée de l’armée rouge, fin janvier 1918. Après bien des périples, Henri Herd regagne l’Europe via Vladivostok et la traversée du Pacifique, des États-Unis et de l’Atlantique.

Invalide de guerre à son retour au pays, Henri Herd veut redevenir Constant-le-Marin. Et il atteint son objectif en décrochant, le 15 mars 1921, un ultime titre de champion du monde. Auréolé de ses exploits, il parcourt ensuite le monde en décrochant les « prize-money » de l’époque. Réfugié à Paris en mai 1940, il s’occupe ensuite d’un centre de réfugiés avant de quitter Bordeaux pour l’Argentine. Il ne rentre à Liège qu’en 1946 ; il ouvre une salle de sports au sous-sol du café dont il est le patron et donne encore quelques leçons aux jeunes qui viennent côtoyer la légende vivante et s’initier à la lutte gréco-romaine ainsi qu’au... catch. Un passage voûté (arvô) d’Outremeuse porte une inscription évoquant sa mémoire.
 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Théo MATHY, dans Freddy JORIS, Natalie ARCHAMBEAU (dir.), Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 2005

Colleye Raymond

Culture, Journalisme, Militantisme wallon

Bruxelles 18/01/1890, Forest 09/04/1963

Connu aussi sous les pseudonymes de Raymond De Weerdt, de Henri Navarre, Saint-Séverin ou Wally, Raymond Colleye est journaliste et le fondateur de plusieurs revues littéraires et l’initiateur d’expériences journalistiques plus ou moins heureuses. Amené au Mouvement wallon par son père, Alfred Colleye, il est très tôt en contact avec le comte Albert du Bois, « le théoricien de l’irrédentisme français de Wallonie », dont il sera un fervent disciple.

Propagandiste dynamique, éditeur-imprimeur, Raymond Colleye milite via des revues, des journaux (L’Opinion wallonne, La Réforme, etc.) et des associations ; il prend aussi la tête de partis politiques qui présentent des candidats aux élections ; à partir de 1928, il est encore l’instigateur du pèlerinage annuel à Waterloo, qui, à la mi-juin, rassemble des Wallons autour du monument de l’Aigle blessé à Plancenoit. Particulièrement attentif à la défense des intérêts communs à la Wallonie et à la France, Colleye multiplie les contacts politiques à Paris, où il s’est réfugié durant toute la Première Guerre mondiale. 

L’idée d’une union douanière avec la France le séduit particulièrement. C’est aussi sous l’occupation de 14-18 qu’il noue ses premiers contacts avec les milieux flamands. Ils perdureront pendant l’Entre-deux-Guerres. C’est l’occasion pour Colleye d’élaborer l’un des nombreux projets fédéralistes wallons de l’époque (1919).
 

Sources

Philippe MURET, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2000, t. I, p. 294-295

Colin Maillard Jean

Huy Xe/XIe siècles

Jouer à Colin-Maillard, des générations d’enfants ont adoré : les yeux bandés, un chasseur doit toucher d’autres joueurs qui tournent autour de lui ; celui qui est touché doit laisser au chasseur le soin de reconnaître son visage ; s’il est identifié, le « chassé » prend la place du chasseur. Ce jeu paraît vieux comme le monde, mais son nom trouve ses origines dans la vallée de la Meuse. La légende veut en effet qu’un guerrier valeureux, répondant au nom de Jehan Colin, aurait défendu la ville de Huy lors d’une attaque du comte Lambert de Louvain. Bien que ses yeux aient été crevés dans la bataille, la légende veut toujours que le gaillard ait poursuivi le combat, frappant au hasard tout autour de lui. Il aurait été anobli par le roi Robert en 999 et le nom Maillard aurait été ajouté à son patronyme pour se souvenir du maillet qu’il brandissait lors du combat.
 

Une autre tradition affirme que c’est un certain Jean Coley qui eut les yeux crevés lors d’une bataille contre les Frisons en 1017. Surnommé le « Grand Maillart », ce Colin-maillard serait l’ancêtre de la famille des de Maillart, une ancienne famille ardennaise, propriétaires du château de Landreville (en Champagne-Ardenne, sur la commune de Bayonville) : au premier étage de cette demeure, on trouve une cheminée monumentale dont les piliers sont sculptés et représentent le visage du fameux Colin-Maillard.
 

Quoi qu’il en soit, on ne peut suivre M. Tournier quand il assimile à la Flandre le comté de Huy : aux Xe et XIe siècles, ce comté lotharingien bientôt intégré dans la future principauté de Liège s’étendait à ce point vers le sud que la proximité avec Bayonville ne doit pas étonner. Le personnage est entré de longue date dans le folklore hutois, qui entretient sa mémoire, comme tous ceux qui évoquent son nom lors d’un jeu les yeux bandés.
 

Sources

Michel TOURNIER, Le Vent Paraclet, Paris, Folio Gallimard, p. 117
 

Coenraets Michel

Politique, Socio-économique, Entreprise

Rosières 26/09/1932

La guerre perturbe quelque peu le parcours scolaire de Michel Coenraets. Après les Petits Frères à Wavre, il fréquente différents établissements catholiques à Bruxelles, fait une année préparatoire aux ingénieurs, et est diplômé ingénieur industriel de l’ECAM (École centrale des Arts et Métiers, futur Institut supérieur industriel de Bruxelles) en 1955. 

Avant de trouver ses voies, l’une dans le monde de l’entreprise, l’autre dans le monde politique, il a d’abord tâtonné : à la fin des années 1950, il est à la tête d’une équipe d’une centaine d’ouvriers dans une entreprise de peintures au Congo ; ensuite il passe quelques mois à la Sabena.

Finalement, c’est en 1969 qu’il lance une société spécialisée dans la fabrication d’équipements de contrôle d’accès automatisés pour piétons et véhicules. Installée à Bierges puis à Wavre-Nord, Automatic Systems est appelé à un succès considérable tant les potentialités de développement sont innombrables. La société du Brabant wallon devient rapidement numéro un mondial dans son domaine et fait figure de modèle pour l’économie wallonne au tournant des années 1980 et 1990 : il s’agit d’une usine wallonne qui gagne, qui exporte et qui s’ouvre… les portes des marchés chinois, espagnols, américains. 

Après trois décennies à la tête d’AS, Michel Coenraets en confie les clés au groupe allemand Plettac (1999), avant que le groupe français Bolloré ne l’intègre en son sein (2002). En 1986, sa société avait reçu l’Oscar belge à l’exportation, en 1988 le Grand Prix de l’innovation technologique décerné par la Région wallonne, en 1999 la norme de qualité ISO 9001 et, en 2000, l’Export Royal Award. En 2002, l’entrepreneur rachète pourtant à André Collens une licence belge pour tondeuses de grandes surfaces et lance un nouveau produit promis à un avenir radieux : Belrobotics développe, produit et vend des tondeuses robots (Belgian Environmental Energy Awards 2008).

Appelé à la présidence de l’Union wallonne des Entreprises, il en prend les commandes de 1987 à 1990 au moment où les compétences de la Wallonie s’accroissent. C’est à ce moment qu’est lancé le mensuel Dynamisme wallon  (1er octobre 1988) pour faire connaître aux chefs d’entreprises tout ce qui bouge en Wallonie. C’est aussi à ce moment que l’UWE envisage de déménager, pour Namur ou Wavre ; finalement, elle restera à Bruxelles, mais dans d’autres locaux.

Sur le plan politique, Michel Coenraets a été élu dès 1964 conseiller communal à Rixensart, sur une liste conduite par Joseph Moreau de Melen. En désaccord avec ce dernier sur la question de la fusion des communes (Moreau voulait une fusion Wavre-Rosières, Coenraets une fusion Rosières-Rixensart-Genval), il obtient gain de cause et fonde une liste Alliance communale en vue du scrutin d’octobre 1976. Il devient échevin au lendemain de la fusion des communes, quand Paul Hanin s’associe aux socialistes. 

En charge de la Jeunesse, de la Culture et de l’Information (1977-1982), il s’occupe ensuite des Finances dans une coalition avec les libéraux de Jacqueline Herzet (1983-1988). Alors qu’il vient d’accéder à la présidence de l’UWE, il se contente de siéger comme conseiller communal en 1989 (dernier sur la liste, il avait néanmoins amélioré son score personnel de 400 vp). Mais quand Paul Hanin démissionne en mai 1992, il accepte de le remplacer à la tête de Rixensart, dans une majorité PSC-PS. Il n’est plus à la tête de l’UWE et il accepte aussi de succéder à Jean-Emile Humblet à la présidence du Conseil économique wallon du Brabant (septembre 1992). 

En fait, tête de liste PSC au Sénat dans l’arrondissement de Nivelles en décembre 1991, il a réalisé un nombre de voix de préférence qui lui permet d’espérer bénéficier de la cooptation de la part de son parti. Il n’entrera cependant au Sénat que comme sénateur provincial du Brabant, en remplacement d’Étienne Cerexhe désigné à la Cour d’Arbitrage, et ne siègera que du 3 février 1994 au 12 avril 1995, date des élections où son mandat n’est pas renouvelé (malgré 5.627 vp).

Conforté par les électeurs de Rixensart qui doublent ses vp en octobre 1994 (1680), Michel Coenraets ne dispose cependant plus de la majorité avec son partenaire UC et est renversé par une alliance libérale-écolo conduite par Jacqueline Herzet (2.121 vp). Élu conseiller provincial (2.168 vp) de la nouvelle province du Brabant wallon (1994-2000), chef de file de l’opposition qui, à Rixensart, devient majoritaire en cours de route, il claque la porte de l’Alliance communale en 1999 pour former la « Nouvelle Alliance ». Mais, en octobre 2000, il perd la moitié de ses voix (878) et est maintenu dans l’opposition. 

En janvier 2001, il annonce son retrait de la politique, avant de tenter un come-back en octobre 2006 ; il est certes réélu conseiller communal « Proximité-Autrement », mais toujours dans l’opposition. En avril 2012, il met un terme définitif à sa carrière politique, mais la même année, celle de ses 80 ans, il lance encore le CreActivCenter dans le zoning de Wavre-Nord, en l’occurrence un business center d’un concept innovant, puisqu’il réunit à la fois les fonctions administratives et techniques, et offre une dimension internationale et de coworking. Ce concept s’inspire de l’expérience qu’il s’est forgée lorsqu’il vendait ses portes et barrières automatiques aux quatre coins du monde.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse

Mandats politiques

Conseiller communal de Rixensart (1965-janvier 2001, décembre 2006-avril 2012)
Échevin (1977-1988)
Bourgmestre (septembre 1992-1994)
Sénateur (1994-1995) 

Clerfayt François Sébastien Charles Joseph

Militaires

Château de Bruille à Waudrez (Binche) 14/10/1733, Vienne 21/07/1798 

Nourri de la lecture des auteurs anciens et d’exploits héroïques, Charles Joseph de Croix entre dès 1753 au service de l’Autriche. Durant la Guerre de Sept Ans à laquelle il prend part, il se distingue particulièrement à diverses reprises et accède au grade de colonel dans le 30e régiment d’infanterie wallonne qui portait alors le nom de Saxe-Gotha.

Général-major en 1773, il reçoit la propriété du régiment wallon de Los-Rios qui prend dès lors le nom de régiment Clerfayt. S’il se met ainsi au service de l’Autriche, il manifeste de fortes réserves à l’égard de la politique de l’empereur Joseph II au point d’être sollicité par les chefs de l’opposition brabançonne qui se distingueront en 1789. Il ne donne pas suite. En 1788, il est investi du commandement de la Hongrie supérieure et, en tant que Feldzeugmeister, il participe à la guerre contre les Turcs de manière décisive (1789), et rejoint même les troupes autrichiennes occupées à la prise de Belgrade. En 1790, son intervention sauve le camp de Calafat en repoussant l’ennemi ; le comte de Clerfayt est récompensé à de multiples reprises par des honneurs impériaux.
 

Débarrassée de la guerre au sud, l’Autriche est alors mobilisée par les révolutions qui touchent les Pays-Bas. En 1792, le comte de Clerfayt retrouve des paysages familiers lorsqu’à la tête d’un corps de 12.000 Autrichiens, il se retrouve aux côtés de l’armée prussienne du duc de Brunswick pour combattre les Français en Champagne, avant de devoir faire retraite honorable après la bataille de Jemappes (6 novembre 1792). Après avoir fait lever le siège de Maastricht, il reprend sur une voie victorieuse à Neerwinden (18 mars 1793), puis s’empare du Quesnoy (1793). Le sort lui est moins favorable lorsqu’il engage les armes lors de la bataille de Wattignies (16 octobre 1793).
 

En 1794, en l’absence de l’archiduc Charles, il est chargé de l’administration et de la gestion du gouvernement civil des provinces belgiques qui n’avaient pas été envahies par la France (la Gueldre, le Limbourg et le Luxembourg). Chargé aussi de défendre la Flandre occidentale et le Hainaut, il est battu une première fois par Pichegru, à hauteur de Mouscron (29 avril), et une seconde fois par Jourdan à la bataille de Sprimont (ou bataille de l’Ourthe, 18 septembre) puis à Aldenhoven (2 octobre).
 

Commandant en chef de toute l’armée impériale qui occupe la rive droite du Rhin, depuis Bâle jusqu’à Düsseldorf, le feld-maréchal wallon reprend l’ascendant en 1795, freine l’avancée des armées françaises, les repousse de l’autre côté du Rhin et délivre Mayence (29 octobre 1795), avant de conclure un armistice avec la République française (21 décembre). Par ses succès, Clerfayt avait rendu toute la rive gauche du Rhin à l’Autriche. De retour à Vienne (où il aurait été rappelé), il reçoit un accueil exceptionnel : l’opinion publique le considère comme le sauveur de l’Allemagne. Signe de cette notoriété, l’empereur, accompagné de l’archiduc Charles, vient en personne lui rendre visite et lui remettre les insignes de l’ordre de la Toison d’or. Dans le même temps, cependant, le comte se voit retirer son commandement… autre signe qu’un excès de notoriété d’un général peut nuire au prince… 

 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Général GUILLAUME, dans Biographie nationale, t. IV, col. 146-152

Ciconia Johannes

Culture, Musique

Liège 1370, Padoue 1411

Aux XIVe et XVe siècles, il n’est pas rare que Rome recrute en pays wallon des chantres pour la Chapelle pontificale. Le Liégeois Johannes Ciconia est l’un d’eux. Jeune musicien, il va faire carrière en Italie, plus particulièrement à la cathédrale de Padoue, et passer à la postérité comme un des précurseurs de la polyphonie, théoricien de la Nova musica et auteur de cantates, et le représentant le plus représentatif de l'Ars Nova après Guillaume de Machaut. Néanmoins, pendant quelques années, un mystère a plané à son sujet. Le musicologue Heinrich Besseler évoque en effet la possibilité de deux Ciconia, père et fils, le second né vers 1370 ou 1380, qui aurait pu être le Cantor de Padoue attesté en 1405.
 

« Prêtre liégeois protégé par Aliénor de Comminges-Turenne, nièce du pape d'Avignon Clément VI, le premier Ciconia fait partie de la suite du cardinal Albornoz en Italie. Là, Jehan de Chywogne ajoute à sa connaissance éclairée de l'art français de Philippe de Vitry et Guillaume de Machaut celle des maîtres italiens de Florence et de Lombardie. De retour à Liège où il est prébendier de Saint-Jean l'Évangéliste de 1372 à 1402 » (Maillard dans WPH, t. I). Il aurait eu plusieurs enfants naturels, dont Johannes Ciconia. Formé d’abord à Liège, celui-ci voyage aussi en Italie et se rend en Avignon où il reçoit l’enseignement de Philippe de Caserta. En Italie, c’est le fils qui est accueilli à la cour de Padoue.
 

S’il y a pu y avoir des doutes concernant l’identité civile, il n’y en a pas sur les qualités musicales du personnage. En l’absence de datation de ses œuvres (des chansons françaises à deux et trois voix, italiennes dont des ballades et des madrigaux, ainsi que des canons, des motets et des fragments de messe), elles présentent cependant toutes la caractéristique de faire une synthèse de l'Ars nova française et italienne et d’inscrire leur auteur qui se fait aussi théoricien parmi les pionniers de la messe polyphonique. Il est le « libérateur des contraintes philosophiques du Moyen âge »
 

La présence de Ciconia en Italie y attirera d’autres musiciens et contribuera au développement de la musique italienne qu’il contribue à vivifier, en apportant à la tradition du sud la rigueur de la science acquise dans les écoles du nord. Ciconia annonce aussi Guillaume Dufay.
 

Sources

Robert WANGERMÉE, dans Freddy JORIS, Natalie ARCHAMBEAU (dir.), Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 2005
Robert WANGERMÉE, Guillaume Dufay et la renaissance en musique, dans Robert WANGERMÉE et Philippe MERCIER (dir.), La musique en Wallonie et à Bruxelles, t. I : Des origines au XVIIIe siècle, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1980, p. 130-133
Histoire de la Wallonie (L. GENICOT dir.), Toulouse, 1973, p. 182, 183, 261
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. I, p. 473-475 ; t. II, p. 309-310 ; t. IV, p. 354
Suzanne CLERCX-LEJEUNE, Johannes de Ciconia théoricien, dans Annales musicologiques Moyen Âge et Renaissance (III), 1955, publication de la Société de Musique d'autrefois, p. 39-75
Philippe VENDRIX, Johannes Ciconia: musicien de la transition, Turnhout, Brepoels, 2003
http://www.lamediatheque.be/travers_sons/ciconia.htm