Guy Focant-SPW

Basilique Saint-Martin

Bâtiment emblématique du Mont-Saint-Martin, l’ancienne collégiale Saint-Martin a été fondée vers 963 par l’évêque de Liège Éracle. Devenue paroissiale après la Révolution et ensuite élevée au rang de basilique, l’église actuelle a été érigée à partir du XIVe siècle pour remplacer l’édifice primitif, ravagé par le feu en 1312. C’est de cette même époque que date le très bel ensemble de vitraux Renaissance. Sa splendide chapelle du Saint-Sacrement avec ses quatorze bas-reliefs baroques rappelle que Saint-Martin fut, en 1246, le point de départ de la Fête-Dieu, dédiée au culte du saint Sacrement. C’est le souvenir de cet événement qui incita en 1886 le pape Léon XIII à lui octroyer le titre de basilique mineure. Le chœur a été édifié de 1511 à 1530 et la nef de 1540 à la fin du XVIe siècle.

Saint-Martin conserve toujours actuellement le souvenir de son fondateur : le mausolée d’Éracle (959-971), qui se trouve de nos jours dans le chœur, est une reconstruction d’un monument du XVIe siècle détruit en 1746 et réalisé en 1939-1940 à partir d’un dessin d’époque. Des fragments du monument disparu dont une lame de laiton portant l’inscription funéraire et deux pilastres de pierre décorés d’arabesques ont été intégrés au projet contemporain. La plaque en question porte l’inscription «À Éracle, fils d’un duc de Pologne et d’une fille d’un duc de Saxe, évêque de ce pays et fondateur de cette église où il fut très noblement inhumé (…)». La crypte de Saint-Martin conservait elle aussi un souvenir de son fondateur. Un fragment du même monument représentant la tête de l’évêque en gisant a été volé en 1970.

L’édifice renferme également le souvenir d’un autre grand prince liégeois. Parmi son imposante action de mécénat, Érard de la Marck fit don de vitraux à de multiples sanctuaires parmi lesquels la collégiale Saint-Martin, dont les travaux de reconstruction s’opéraient sous son règne. En 1527, le prince offrit donc trois verrières historiées représentant la vie de saint Martin, celle de saint Lambert et celle de la Vierge. Dans cette dernière, Érard se fit représenter sous un baldaquin carré, revêtu de la cappa magna de cardinal et agenouillé devant un autel sur lequel repose un calice que surplombe l’enfant Jésus tenant une hostie et la croix. Dans le bas et le haut de la composition figurent les armoiries du prince, surmontées du chapeau de cardinal.

Mont Saint-Martin
4000 Liège

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Classée comme monument classé le 15 janvier 1936
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant - SPW

Église Saint-Jacques à Liège

Ancienne abbatiale fondée en 1015 par le prince-évêque Baldéric II (1008-1018), l’église devient par la suite collégiale puis paroissiale. De l’église romane édifiée aux XIe et XIIe siècles subsistent le narthex, intégré à l’église gothique, et la crypte (1016) dans laquelle se fit enterrer le prince-évêque.

L’édifice actuel est un chef-d’œuvre du style ogival flamboyant dont la nef, entièrement bordée de rinceaux et comportant une profusion de croisées d’ogives, fut construite entre 1514 et 1538 par Arnold van Mulcken, architecte attitré d’Érard de la Marck.

Outre les voûtes composées de multiples nervures ornées de monumentales clefs de voûte peintes, Saint-Jacques est aussi remarquable par ses très beaux vitraux Renaissance (1525) et par ses statues baroques en tilleul peint en blanc (XVIIe siècle). Si le cloître et ses annexes ont été détruits au XIXe siècle, l’ancienne infirmerie monastique a été redécouverte derrière des façades modernes.

Le transept sud conserve le mausolée de Baldéric II, dit aussi Baldéric de Looz et dont l’importance pour l’abbaye n’a jamais rien perdue en considération. Au départ installée dans la crypte qu’il avait lui-même consacrée, sa sépulture est plusieurs fois déplacée au cours des siècles. Elle se trouve dans le chœur en 1513 avant d’être reléguée dans le transept vers 1750, dans l’actuelle chapelle du Sacré-Cœur.

Le monument que l’on peut admirer aujourd’hui date lui aussi en partie de 1750. Un cadre ornemental de style rocaille vient entourer une dalle funéraire datant de 1646 représentant le prince-évêque et qui faisait partie d’un mausolée démantelé lors d’une rénovation du mobilier de l’église. Baldéric est représenté mort, les yeux fermés, les mains croisées autour de sa crosse. La décoration de la pierre tombale est des plus riches : elle comporte notamment le blason de Looz et plusieurs têtes de chérubins ailés, telles qu’on peut en voir également sur le monument d’Albéron Ier. Une première inscription nous apprend que le monument a été réalisé à la demande de l’abbé Gilles Lambrecht en 1646 et érigé par son successeur Gilles Dozin. Une seconde reprend l’épitaphe du défunt : « Ici repose Baldéric, prince de Liège, du lignage des comtes de Looz, qui sous l’empereur Henri fonda ce monastère et le laissa inachevé à sa mort inopinée».
 

Place Saint-Jacques 8
5150 Liège

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Classée comme monument le 15 janvier 1936
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant - SPW

Église Saint-Barthélemy à Liège

Consacrée en 1015, l’ancienne collégiale Saint-Barthélemy est un édifice typique de l’art roman à Liège comprenant les vestiges d’une crypte extérieure (XIe siècle) – détruite –, un chœur et un transept bas (XIIe siècle) et, enfin, les nefs et l’avant-corps (Westbau) (1187-1188). Entièrement voûtée et redécorée au XVIIIe siècle, l’église a été intégralement restaurée (1992 – 2005) et sert d’écrin à une œuvre majeure du patrimoine mondial, les fonts baptismaux dits de Saint-Barthélemy, chef-d’oeuvre de l’art mosan en laiton (XIIe siècle).

Outre les fonts baptismaux, œuvre majeure de l’art occidental, l’église conserve plusieurs pierres tombales.

Au sol de la chapelle située dans le transept sud, la dalle funéraire de Philippe de Mohiville rappelle le souvenir d’Érard de la Marck. Ce chanoine de la collégiale Saint-Barthélemy, mort en 1567, contemporain du prince-évêque, avait assuré des fonctions au palais, comme l’indique son épitaphe : « Ci-gît (…) Philippe de Mohiville, chanoine de cette église (…) ainsi que chapelain du révérendissime sire Érard de la Marck, cardinal de Liège (…)». La dalle représente le défunt en gisant, taillé en bas-relief et entouré de divers motifs parmi lesquels des médaillons circulaires portant les symboles des évangélistes.
 

Place Saint-Barthélemy 8
4000 Liège

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Classée comme monument le 24 juillet 1936
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Église Saint-Léger de Papignies

D’origine romane – sans doute de la fin du XIe siècle –, l’église Saint-Léger, dans le hameau de Wannebecq, se compose d’une nef unique de quatre travées et d’un chœur plus étroit à chevet plat. Tous deux sont bâtis en moellons locaux irréguliers presque totalement renforcés aux angles de moellons de calcaire équarris. 

Un clocher à flèche octogonale, à la charpente datée du XVe siècle, occupe la partie occidentale de l’édifice. Ce clocher est renforcé par de larges contreforts adossés de part et d’autre d’une entrée du XVIe siècle, réaménagée au XXe siècle, ainsi que par des rampants dont celui du sud englobe une tourelle d’escalier. 

Une chapelle dédiée à saint Léger a été greffée au flanc méridional de la nef, vraisemblablement dans la seconde moitié du XVIe siècle. Érigée en brique et calcaire, elle se distingue du reste de la construction par son style gothique hennuyer. 

L’édifice a bénéficié dans sa globalité d’une restauration radicale, conduite en 1922 par l’architecte A. Dufour, soucieux de rétablir les caractéristiques primitives du lieu de culte, toujours entouré de son cimetière emmuré.

Parvis Saint Roch
7860 Lessines

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Classée comme monument le 25 novembre 1971

Institut du Patrimoine wallon

 IPW

Orgues de l'église Saint-Martin à Ogy

L’église Saint-Martin a été construite entre 1750 et 1757, sur base des plans de l’architecte Myer, à l’emplacement d’une chapelle vouée à saint Blaise. Cette chapelle avait été demandée par la comtesse de Flandre, Ogina (d’où le nom de la commune). L’église se compose d’un vaisseau  à trois nefs, précédé d’une tour et terminé d’un chœur à chevet à trois pans. La façade est caractérisée par son côté baroque : ailerons à trois lobes, niches, pilastres, etc.

L’intérieur est marqué par des piliers à chapiteau toscan, par la voûte en cul-de-four à caissons du chevet... mais surtout par la présence d’un des plus anciens ensemble instrumentaux de Wallonie. Il s’agit des orgues, dont le buffet est daté de 1664. Initialement installées dans l’église Saint-Pierre, les orgues sont vendues à la paroisse d’Ogy en 1820. Classées en 1971, elles sont aujourd’hui le joyau de l’église Saint-Martin.

Place des combattants
7862 Ogy (Lessines)

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Orgues classées comme monument le 25 novembre 1971

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Église Saint-Martin à Deux-Acren

L’église Saint-Martin est le témoin d’un important pèlerinage à la Vierge. Dans la deuxième moitié du XIIe siècle, une seconde paroisse voit le jour. Elle est vouée au culte de saint Géréon ou « Petit Acren ». L’église Saint-Martin devient alors Acren Saint-Martin ou « Grand Acren ». Les deux paroisses sont finalement réunies en 1804 sous le régime français et la commune de « Deux-Acren » est créée. En 1828, cette décision est confirmée par la destruction de Saint-Géréon. Saint-Martin devient la seule église de la paroisse et porte en souvenir deux coqs, symboles des deux paroisses originelles. L’église est ensuite restaurée et agrandie entre 1869 et 1871 par E. Carpentier, architecte belœillois, qui ajoute la façade à tourelles, la première travée des nefs, etc.

L’édifice gothique se compose d’une tour, unique témoin d’une construction du XIIIe siècle. La nef date du XIVe et XVIe siècle. Elle est bordée de deux collatéraux dont la dernière travée simule un transept. L’église comprend également un chœur du XIVe siècle et un étonnant porche sous toit à la Mansart. L’intérieur de l’édifice n’est pas en reste, notez entre autres les culs-de-lampe sculptés de buste à tendance satirique ainsi que les fonts baptismaux datés du XIIe siècle.

Place d’Acren
7864 Lessines

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Classée comme monument le 4 janvier 1950

Institut du Patrimoine wallon

SPW

Église Saint-Pierre de Lessines

Surprenant résultat de dix siècles d’histoire et de quatorze campagnes de construction, l’église Saint-Pierre, fondée sur un noyau roman, est un édifice d’allure gothique dont le plan singulier, presque aussi large que long, résulte de multiples agrandissements échelonnés principalement du XIVe au XVIe siècles. Il doit son homogénéité à l’utilisation de moellons de porphyre, à l’exception toutefois du chœur, érigé en pierre de Tournai. 

Victime d’un bombardement qui détruisit irrémédiablement en 1940 ses charpentes romanes et gothiques ainsi que la quasi-totalité de son mobilier, le monument a bénéficié d’une restauration complète de 1950 à 1952, sous la direction de l’architecte Simon Brigode. L’édifice, restauré au plus près de sa forme originelle, présente une architecture complexe faite d’un porche occidental surmonté d’une tour à flèche polygonale contre laquelle sont accolées deux chapelles latérales. Ce porche donne accès à une nef unique relativement étroite, aux travées amplifiées par des chapelles transversales formant des doubles collatéraux. Un chœur terminé par un chevet pentagonal complète l’ensemble. La sacristie, accolée au chœur, date quant à elle de l’époque de la restauration. En dépit des dégâts causés en 1940, l’église, dont l’architecture intérieure a été la plus profondément modifiée, a conservé un certain nombre de témoignages intéressants. Ainsi, une des chapelles adossées à la tour, la chapelle de la Sainte-Trinité, propose deux témoignages épigraphiques : une dalle de dédicace de la première moitié du XVe siècle et le détail des rentes de la chapelle.

Place Alix de Rosoit
7860 Lessines

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Classée comme monument le 10 novembre 1941

Institut du Patrimoine wallon

V. Leonard (SPW)

Chapelle Notre-Dame de Bon Secours de Zétrud

La chapelle Notre-Dame de Bon Secours est un intéressant édicule, isolé à l’extrémité nord-est du hameau de Zétrud. Elle se distingue par un chœur circulaire construit à la fin du XVIIe siècle en pierre de Gobertange, élément qui devait probablement constituer à lui seul l’oratoire primitif. Une nef à pans coupés décorée de pilastres et surmontée d’un clocheton ne lui est en effet ajoutée qu’au début du XVIIIe siècle. 

Cette nef unique, construite en pierre de Gobertange et brique, est accessible par un portail baroque portant le millésime de 1718, siècle qui voit également, dans sa seconde moitié, la modification de la forme des baies. La fin du XVIIIe siècle correspond enfin à l’ajout d’une sacristie. Elle devient au début du XIXe siècle la chapelle funéraire de la famille d’Astier. L’ensemble a été restauré en 1961.

Chaussée de Tirlemont, 638 (à proximité) 
1370 Jodoigne (hameau de Zétrud)

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Classée comme site le 30 novembre 1960
 

Institut du Patrimoine wallon

V. Leonard - SPW

Église Saint-Barthélemy à Zétrud et ses orgues

Érigée en deux temps, l’église Saint-Barthélemy remonte aux XIe et XIIe siècles pour sa partie romane, composée d’une tour carrée et d’une nef de quatre travées. Les bas-côtés ainsi que les deux portails Louis XVI qui les percent ont été relevés sur des fondations anciennes au XVIIIe siècle. Contre cette partie bâtie en pierre a été reconstruit, toujours dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, un chœur à chevet polygonal précédé de deux travées en brique et pierre blanche. Un transept saillant complète le plan. 

L’aspect intérieur date également de cette époque, tout comme, en partie, la sacristie des XVIIIe et XIXe siècles. Enfin, un baptistère a été ajouté à l’ensemble dans la seconde moitié du XIXe siècle. Le mobilier se compose notamment de plusieurs pierres tombales datant des XVe au XVIIIe siècle, de fonds gothiques du XVIe siècle et d’une chaire baroque du milieu du XVIIe siècle. Partiellement enclos, l’ancien cimetière borde encore une portion de l’église, restaurée en 1970-71 sous l’égide de l’architecte F. Jacques et de L.-F. Genicot.

Localisé en tribune, face au chœur, l’orgue de l’église Saint-Barthélemy a été entièrement reconstruit en 1831 par le facteur Charles-Louis Rifflart. À cette occasion, le buffet du XVIIIe siècle subit également quelques modifications. Ainsi, une console décorée d’un trophée de musique, originellement placée à l’arrière, est repositionnée devant la balustrade de la tribune. Cachés par cette opération, des éléments de sculpture devenus invisibles ont également été déplacés de part et d’autre de la console. Le reste du décor se compose essentiellement d’une série de volutes qui enserrent la tourelle centrale et les plates-faces.

Chaussée de Tirlemont, 655 (hameau de Zétrud)
1370 Jodoigne

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Classée comme monument le 30 novembre 1960 (église) et le 29 août 1990 (orgues)

Institut du Patrimoine wallon

SPW

Chapelle Saint-Antoine de Sart-Mélin

Ce petit oratoire champêtre à nef rectangulaire unique dédié à Saint Antoine est entièrement construit en moellons de Gobertange. Déjà cité au XVIe siècle, il est percé de deux oculi, visibles dans sa paroi méridionale. À ce volume principal s’accole un chœur plus étroit à trois pans, en brique et pierre de Gobertange.

Arasé en 2001, un clocheton de la seconde moitié du XVIIe siècle surplombait un simple portail baroque surmonté d’un chronogramme de la première moitié du XVIIIe siècle. Lieu de culte peut-être lié à une maladrerie, l’oratoire était à l’origine entouré d’un cimetière.

Rue Saint-Antoine, 71 (à gauche) 
1370 Jodoigne (hameau de Sart-Mélin)

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Classée comme monument et site le 27 juillet 1983

Institut du Patrimoine wallon