Guy Focant-SPW

Buffet et orgue de l'église Saint-Paul à Steinbach

Le buffet et l’orgue de l’église Saint-Paul ont vraisemblablement été construits par Dieudonné-Joseph Dell Haye (1725-1811), facteur d’orgue anversois dont l’oncle était un organier célèbre à Rotterdam. Caractérisé par un style particulier, éloigné du « paysage organistique » wallon, l’instrument, semblable aux petits cabinets d’orgue du XVIIIe siècle des demeures aisées, est divisé en deux parties. 

La partie supérieure comporte deux portes protégeant une façade de tuyaux décoratifs ainsi que de nombreux éléments sculptés. La partie inférieure, quant à elle, s’ouvre de tiroirs. C’est cette partie qui comporte la soufflerie, formée d’un soufflet cunéiforme. Elle accueille également les dix tirants de registres et le clavier de 49 touches. Le tout est surmonté d’une corniche saillante. Notons que ce petit ensemble exceptionnel est authentique, à l’exception du clavier, des faux-sommiers, des volets disparus et de certains tuyaux.

Steinbach
6670 Gouvy

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Classés comme monument 29 mars 1976
Patrimoine exceptionnel de Wallonie (buffet et orgue)

Institut du Patrimoine wallon

Églises ouvertes

Église Saints-Michel-et-Rolende de Gerpinnes

L’église Saints-Michel-et-Rolende est construite sur un site médiéval fortifié. Bâtie en calcaire, l’église est dédiée au culte de sainte Rolende et de l’archange saint Michel, saints patrons de l’édifice. Elle est composée d’une tour datée du tournant entre le XVIe et XVIIe siècle, d’une nef à trois vaisseaux, d’un transept massif et peu saillant et d’un chœur étroit et semi-hexagonal. La nef et le transept sont rythmés chacun de trois travées. L’édifice est couvert d’une bâtière à croupette sur une corniche moulurée.

La tombe de sainte Rolende est à l’origine de la construction de l’église. L’édifice est bâti en diverses phases dès le VIIIe siècle. De la phase préromane, il reste la crypte datée du XIe siècle, redécouverte au milieu du XXe siècle. La tour et la tourelle d’escalier (face sud) sont des témoins romans (XIIe siècle), modifiés au XIVe siècle. Au XVIe siècle, l’église médiévale disparaît et un nouvel édifice est construit. La nef et les collatéraux sont restaurés en 1615 et 1712. En 1770, le chœur gothique est démoli, deux travées sont ajoutées à la croisée et dans les bras du transept. L’église est restaurée dans la seconde moitié du XXe siècle par l’architecte S. Brigode. Durant cette campagne, une nouvelle circulation à deux niveaux est aménagée.

La façade de la tour massive est cantonnée de chaînes d’angles, elle est restaurée aux XVIIIe et XXe siècles. La base carrée du clocher est supportée par une corniche sur modillons et est composé d’une flèche en ardoises. La tourelle d’escalier est quant à elle ouverte de meurtrières. Sa base est constituée d’assises en calcaire et d’une plinthe chanfreinée. Elle est surmontée d’une corniche similaire à la tour et d’une toiture semi-conique.

Place des Combattants
6280 Gerpinnes

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Classée comme monument le 20 juin 1949

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Ancienne abbaye de Gembloux

Actuelle faculté agronomique dépendant de l’Université de Liège et rebaptisée Gembloux Agro-Bio Tech, l’ancienne abbaye bénédictine de Gembloux se situe sur un éperon rocheux dominant la vallée de l’Orneau.

L’ancienne abbaye de Gembloux est le témoin exceptionnel d’une occupation monastique au XVIIIe siècle qui révèle des informations tant sur la vie d’une communauté que sur l’évolution des gouts architecturaux et des mentalités typiques de l’époque des Lumières.

L’abbaye, fondée vers 940 par Guibert, un noble lotharingien, est reconstruite un siècle plus tard par l’abbé Olbert, qui transforme l’abbaye en un centre spirituel, artistique et intellectuel. Reconstruite en style classique par l’architecte Laurent-Benoît Dewez en 1762-1779, l’abbaye s’ouvre au monde extérieur au XVIIIe siècle, à l’opposé de l’implantation médiévale fermée sur elle-même et vivant en autarcie. On y retrouve désormais un quartier pour les hôtes annexant le logis de l’abbé, le quartier monastique, l’église abbatiale et la cense.

L’abbaye dessinée par L.-B. Dewez comporte une partie noble construite selon un plan en H et est précédée d’une longue cour fermée. Le corps de logis principal s’élève sur deux niveaux et est annexée par deux courtes ailes. D’ordre colossal à colonnes ioniques, la façade est couronnée par un fronton triangulaire portant les armes de l’abbaye ainsi que celle du commanditaire. À l’intérieur, c’est l’escalier monumental en chêne qui marque le visiteur, ainsi que la stricte proportion des éléments et l’espace ample et ordonné, le tout reflétant l’équilibre et la raison, caractéristiques chères à l’architecte Dewez.

Comme bon nombre de ses consœurs, l’abbaye est supprimée en 1795 et ses bâtiments mis en vente en 1797. L’abbaye, l’église et la ferme sont acquises par le français Jean-Baptiste Paulée qui, sous l’Empire, transforme les bâtiments en haras dans le but d’y élever une race ardennaise. Deux grands médaillons représentant des chevaux et situés de part et d’autre de la porte principale, en sont les seuls vestiges actuellement.

Rue Sigebert 1
5030 Gembloux

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Classée comme monument les 13 janvier 1977 et le 23 juin 1977 
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

www.gembloux.uliege.be

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant SPW

Église Saint-Lambert de Corroy-le-Château

L’église Saint-Lambert de Corroy-le-Château servait antérieurement à la collation des abbés de Gembloux, de Villers, de Floreffe, de l’abbesse de Moustier et du curé de Villeroux. Elle se compose d’une nef à trois travées flanquée de deux collatéraux, d’un transept saillant et bas et d’un chœur à chevet plat cantonné de deux annexes, dont une sacristie du XIXe siècle. L’église a été restaurée en 1962-1963 par l’architecte S. Brigode.

La façade est ouverte d’une porte datant du XVIIe siècle en anse de panier reposant sur des piédroits chaînés à congés. La nef est caractéristique de la transition entre l’art roman et gothique. Elle a été construite au début du XIIIe siècle et est rythmée de quatre arcades supportées par de grosses piles. Le vaisseau est couvert de voûtes d’ogives de briques à nervures plates, construites en 1752.

Le transept bas et saillant est ajouté à l’ensemble nef-chœur au XVIe siècle. Il est percé au nord et au sud par une fenêtre en tiers point à remplages trilobés (1963). Le transept est couvert de voûtes d’ogives similaires et contemporaines à celles de la nef. La croisée est caractérisée par de grandes arcades brisées. Une tourelle d’escalier a été placée entre le croisillon et le chœur, elle est composée d’un soubassement biseauté percé d’une porte chaînée en plein cintre.

Le chœur a deux travées et un chevet plat. Il est surmonté de voûtes d’arêtes et d’un arc triomphal brisé et est éclairé de baies bombées à clé sur montants à queues de pierre.  L’avant-chœur est surmonté d’un clocheton carré en ardoise, accessible par une tourelle d’escalier engagée au sud et datant vraisemblablement du XVIIe siècle. Remarquons le vitrail de L.-M. Londot, ajouté en 1963 au chevet, les traces de polychromie sur le pilastre sud du chœur ainsi que les gisants Renaissance d’Alexis de Nassau et de Wilhelmine de Bronckorst-Battemburg (XVIe siècle).

Rue des Marronniers de Corroy

5032 Gembloux

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Classée comme monument le 15 janvier 1936 

Classée comme site le 3 février 1953

Institut du Patrimoine wallon

Églises ouvertes

Église Saint-Guibert à Gembloux

L’église Saint-Guibert est l’ancienne église abbatiale de l’abbaye bénédictine de Gembloux. Fondée vers 940 par le chevalier Wicbertus (appelé plus tard saint Guibert). L’édifice actuel a été reconstruit entre 1762 et 1779 par Laurent-Benoit Dewez, célèbre architecte des Pays-Bas autrichiens, après un incendie en 1678 qui a ravagé l’abbaye mais également la ville. Suite à la sécularisation des biens et la suppression des ordres religieux, l’abbaye est vendue en 1797. L’abbatiale devient alors église paroissiale en 1812 afin de remplacer l’ancienne église paroissiale située à la rue des Abbés Comtes. À l’origine l’édifice occupait un plan en croix, mais il a été amplifié d’un parvis et exhaussé entre 1885 et 1886 afin de former une nef.  Aujourd’hui les bâtiments séculiers de l’abbaye ont été réaffectés par la Faculté agronomique de Gembloux (Université de Liège – Gembloux Agro-bio Tech).

Édifiée en briques et pierre avec un soubassement en calcaire, l’église comporte une nef de trois travées, un transept saillant et un chœur à chevet plat. La façade est ouverte d’un portail en plein cintre issu de la construction primitive. Celui-ci comporte une clé feuillagée et est surmonté d’un fronton triangulaire. La nef à trois travées est percée de baies trapézoïdales bombées à clé et de fenêtres en plein cintre à clé. Elle est rythmée de pilastres corinthiens supportant un entablement avec corniches et modillons. La nef est couverte d’une toiture en bâtière en ardoises à croupes. La croisée est surmontée d’un clocheton du XIXe siècle. Elle est flanquée à l’est d’une tour surmontée d’une toiture en cloche et d’un lanternon. Le transept saillant comporte à ses quatre angles une chapelle basse inscrite. La croisée est couverte d’une coupole aveugle et de voûtes en berceau. Le chœur abrite toujours les stalles des moines.

Place André Henin 1
5030 Gembloux

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Classée comme monument le 1er février 1937

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant - SPW

Collégiale Saint-Feuillen de Fosses-la-Ville

La collégiale Saint-Feuillen a été construite à l’emplacement d’un sanctuaire mérovingien dédié à saint Pierre et de deux constructions carolingiennes successives. Vers 1086, la partie orientale du chœur ainsi qu’une crypte sont construites. De ces édifices antérieurs, seuls subsistent l’avant-corps ottonien ainsi que le transept. Les nefs ainsi que leurs chapelles sont quant à elles rebâties entre 1721 et 1723. 

L’avant-corps, daté de la fin du Xe siècle, est flanqué de deux tourelles d’escalier et surmonté d’une puissante tour romane en moellons de calcaire. Elle comporte quatre étages et est couronnée d’une flèche baroque au début du XVIIIe siècle. La nef, en brique et pierre bleue, est flanquée de bas-côtés en moellons de calcaire, lesquels sont annexés de deux chapelles à pignons de briques. Les travées sont voûtées d’ogives recouvertes de stuc et d’arc doubleaux aux motifs classiques. Le transept saillant est à moitié arasé au XVIIIe siècle, il est un des vestiges conservés des édifices antérieurs (carolingien et roman). Le chœur se compose de cinq travées couvertes de voûte d’arêtes. Il est annexé d’une chapelle axiale à trois pans de 1655 et surmonte la crypte du XIe siècle. 

Epinglons quelques pièces remarquables du mobilier telles que le maître-autel baroque, les stalles du XVIe siècle et les fonts baptismaux romans.

 

Collégiale Saint-Feuillen de Fosses-la-Ville - Guy Focant © SPW

Place du Chapitre
5070 Fosses-la-Ville

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Classée comme monument le 24 novembre 1941 (à l’exception de l’orgue)
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Ancienne abbaye de Floreffe

Implantée sur un éperon rocheux, l’ancienne abbaye de Floreffe domine la vallée de la Sambre. En 1121, sous l’impulsion de saint Norbert, une communauté de quelques moines construisit les bâtiments conventuels de la troisième maison en importance de l’ordre de Prémontré. 

Édifiée à partir du XIIe siècle, l’église abbatiale est à la fois romane et gothique, tout en ayant été remaniée au XVIIIe siècle dans le style néoclassique. Elle abrite d’imposantes stalles en bois sculpté et une belle bibliothèque baroques. D’intéressants vestiges médiévaux subsistent, comme la salle des frères convers, ornée de peintures anciennes, le réfectoire voûté et le moulin. Les nouveaux bâtiments scolaires, grâce à un apport contemporain de qualité dû à l’architecte Roger Bastin, prolongent l’histoire architecturale séculaire de Floreffe.

Rue du Séminaire 2
5150 Floreffe

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Classée comme monument le 6 août 1942 et le 8 novembre 1977 et comme site le 8 novembre 1977
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

www.abbaye-de-floreffe.be

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Chapelle romane Saints-Pierre-et-paul à Vieuxville

La chapelle romane Saints-Pierre-et-Paul est le chœur de l’ancienne église du même nom. Mentionnée pour la première fois en 1104, l’édifice est construit entre 1130 et 1158 sous l’abbatiat de Wibald. L’église est abandonnée dès la fin du XIXe siècle, et transformée en chapelle. Il est alors décidé de ne conserver que le chœur et de fermer l’édifice raccourcit par une façade néoromane. La chapelle est restaurée au XXe siècle par l’architecte A. Barentsen.

L’église devait comporter une tour, une nef à collatéraux de trois travées ainsi qu’un chœur. La chapelle actuelle n’est formée que du presbyterium et de l’abside du chœur initial. La tour et les bas-côtés ont été détruits en 1665 et la nef arasée en 1893.

Ce presbyterium, en moellons de calcaire, est éclairé de deux baies. Ses faces latérales sont décorées de frises d’arcatures retombant sur des pilastres. De forme carrée, il est couvert d’une voûte d’arêtes. L’abside est quant à elle surmontée d’une voûte en cul-de-four. La chapelle est couronnée de toitures d’ardoises. Lors de la restauration, l’enduit à la chaux qui recouvrait les parois internes a été enlevé permettant la découverte sur les murs nord et sud du presbyterium d’exceptionnelles peintures murales du XVe siècle.

Route de Liège
4190 Ferrières (Vieuxville)

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Classée comme monument le 1er août 1933
Patrimoine exceptionnel de Wallonie (peintures murales, vers 1500)

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Ancienne abbaye de Bonne-Espérance

Arrivés en 1128, les prémontrés construisent, au XIIIe siècle, un ensemble abbatial en style gothique, dont le cloître, la cuisine et la salle capitulaire sont encore les témoins actuels. 

Incendiée en 1568, l’abbaye est reconstruite au début du XVIIe siècle. La fureur révolutionnaire ne porte pas atteinte aux bâtiments qui se composent encore du porche d’entrée, datant du XVIIe siècle, du quartier d’accueil, des ailes de la cour d’honneur, du chauffoir, du réfectoire et de l’église, dans laquelle est vénérée la statue de Notre-Dame de Bonne-Espérance (XIVe siècle). 

En 1829, le Séminaire de Tournai transforme le site en un établissement d’enseignement.

Rue Grégoire Jurion 22
7120 Vellereille-les-Brayeux (Estinnes) 

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Classé comme monument le 22 janvier 1973
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

Églises ouvertes

Église Saint-Vaast d'Évregnies

L’église Saint-Vaast d’Évregnies a principalement été construite aux XVe et XVIe siècles. L’édifice gothique brabançon et scaldien (alternance entre briques et pierre) comporte également deux murs romans du XIe siècle. Incendiée en 1693 durant les guerres de la Ligue d’Augsbourg, l’église perd ses berceaux lambrisés ainsi que les pignons surmontant le collatéral sud. Le peu de restauration permet à l’édifice de conserver son caractère hétéroclite.   

La tour en façade ne marque qu’un léger ressaut et s’appuie sur deux piliers quadrilobés de la nef. En pierre de Tournai et briques, elle est composée de cinq niveaux marqués par des cordons-larmiers. Elle est percée d’une porte en arc brisé avec archivolte amortie, d’une haute fenêtre sous archivolte et enfin d’ouïes géminées à profil biseauté et à archivolte. La tour est surmontée d’une flèche pyramidale à coyaux et est flanquée au nord d’une tourelle d’escalier polygonale.

La nef romane est ouverte de percements gothiques. Elle comporte quatre travées et est flanquée d’un collatéral et d’une chapelle au sud. Le premier, couvert d’un berceau rampant, est surmonté d’une toiture à bâtière asymétrique. La seconde, dédiée à saint Vaast, est couverte d’une toiture à bâtière à coyaux. Le chœur gothique s’achève par une abside à cinq pans, ouverte de cinq hautes baies. Il est couvert d’une voûte plafonnée à nervures de pierre retombant sur des culs-de-lampe prismatiques et est flanqué d’une annexe et d’une sacristie en briques.

Place des Sabotiers
7730 Estaimpuis

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Classée comme monument le 15 septembre 1936

Institut du Patrimoine wallon