Guy Focant - SPW

Donjon de Villeret

La commune de Jemeppe-sur-Sambre compte sur son territoire deux édifices héritiers des défenses du comté de Namur.

Le donjon de Villeret, entre les châteaux brabançons de Corroy, Sombreffe, Tongrinne et Mielmont, est cité pour la première fois en 1278. Il a été construit au cours du XIIIe siècle en calcaire, grès et dolomie de couleur gris-violacé. Il tient son nom de la terre namuroise sur laquelle ses propriétaires, la famille de Hobereaux, se sont installés, les « Villeret ». Après avoir appartenue directement aux comtes de Namur, la seigneurie de Villeret est progressivement inféodée aux XIIIe et XIVe siècles. Le comte reste toutefois seigneur hautain du lieu jusqu’en 1626.

La tour d’habitation est probablement érigée dans la première moitié du XIIIe siècle par le chevalier Ybert de Villeret, vassal du seigneur de Morialmé, « homme » du comte de Namur. Il n’est d’ailleurs pas exclu que le seigneur de Morialmé ou le comte lui-même ne soit intervenu dans la construction de la place. La maison forte, aujourd’hui à l’abandon, est érigée en grès et calcaire et est caractérisée par son coffre rectangulaire de trois niveaux fondés sur une cave voûtée.

La haute tour devait, selon les sondages archéologiques, avoir une hauteur de 13 m et un plan rectangulaire de 12,20 m sur 8,90 m. Elle comportait trois niveaux et a été adjointe d’une cave au début des Temps modernes. Actuellement, l’on accède au rez-de-chaussée par une porte de plein pied avec la cour; La pièce est ouverte par des archères-niches et surmontée de deux voûtes d’arêtes séparées par un arc doubleau. Les étages sont accessibles par des volées d’escaliers superposées dans la paroi occidentale. Les niveaux sont percés de fenêtres à doubles banquettes, comportent une cheminée, ainsi que des niches, des latrines, une chapelle domestique… Certains éléments (par exemple les montants de la cheminée) ont été reconstitués sur base des observations archéologiques ainsi que des anciennes photographies et d’autres (les plafonds et la toiture) ont été restitués dans des matériaux contemporains.

Le donjon de Villeret se démarque des autres maisons fortes de Wallonie par l’importance exceptionnelle accordée à la lumière et au confort. Il est l’exemple le mieux conservé d’un habitat seigneurial médiéval en Wallonie. 

Le château de Mielmont à Onoz, siège d’une seigneurie hautaine citée depuis 1125, est construit à la frontière de l’ancien duché de Brabant. La première mention du château apparait en 1189 suite à la prise de la forteresse de Mielmont par le comte de Hainaut Baudouin V, en lutte contre le comte de Namur Henri l’Aveugle. Uniquement foncière aux origines, la seigneurie se développe lorsqu’en 1289, le comte de Namur y détient personnellement la justice et les principaux droits seigneuriaux. En 1418, le comte Jean III octroie les droits hautains au seigneur de Mielmont. Le complexe castral est érigé sur un éperon rocheux dominant la vallée de l’Orneau et est protégé à l’est par un fossé. L’ensemble, en moellons de calcaire ponctué de tours, est construit entre le XIIe et le XXe siècle autour d’une cour triangulaire ouverte sur la vallée. La masse carrée d’un haut donjon coiffé d’un bulbe sommé d’un clocheton constitue le seul témoin des constructions d’origine, ainsi que le tracé polygonal de l’enceinte. L’aile sud est reconstruite au XVIe siècle ; d’importants travaux sont réalisés de 1870 à 1875.

Malgré son allure résidentielle héritée de l’Époque moderne, le complexe castral actuel conserve toutefois une physionomie défensive hérité du Moyen Âge de par son site et de par la solidité de ses murailles.

 

Rue de Villeret 9
5190 Saint-Martin (Jemeppe-sur-Sambre)

carte

Classé comme monument et site le 5 septembre 1978
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon