Monument  Jean Del Cour – Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée 

Monument Jean DEL COUR

Monument  Jean Del Cour, réalisé par le sculpteur Adolphe Wansart aidé par Ar. Brahy et l’architecte G. Hendrix, 2 octobre 1927.

Sculpteur fortement admiré et apprécié durant son existence, Jean Del Cour (1627-1707) n’a pas perdu de sa notoriété avec le temps, même si le XIXe siècle le maintînt quelque peu au purgatoire. L’exposition de l’ensemble de son œuvre qui est organisée à Liège en 1907 à l’occasion du deuxième centenaire de sa mort relance l’intérêt pour l’artiste. Son œuvre refait surface et est à nouveau appréciée. On voit en Del Cour un artiste liégeois et wallon original. La manifestation de 1907 assure sa consécration définitive auprès des générations suivantes. Ainsi, dans le cadre de l’Exposition internationale qui se tient à Charleroi en 1911, Jules Destrée place Jean Del Cour parmi les représentants les plus illustres de l’art wallon ; dès lors, lorsque la section liégeoise des Amis de l’Art wallon entreprend, après la Grande Guerre, de rassembler sous forme de diapositives les œuvres d’artistes de Wallonie, Jean Del Cour fait l’objet d’une attention toute particulière, en novembre 1927, année retenue pour célébrer le 300e anniversaire de sa naissance.

Né à Hamoir en 1627 et baptisé le 13 août 1631, Jean Del Cour est l’aîné de cinq enfants, dont le peintre Jean-Gilles. Il a appris le travail du bois auprès de son père menuisier et abandonné ses études au profit du dessin et de la sculpture. Très tôt remarqué, il fait le voyage à Rome (1648-1657), où il devient l’élève du Bernin, avant de contribuer, dans la principauté de Liège, à l’épanouissement du style baroque fortement tempéré de classicisme. Les œuvres de Jean Del Cour s’imposent à celles de ses prédécesseurs et le maître devient le fondateur de l’école liégeoise de sculpture des XVIIe et XVIIIe siècles. Ses œuvres multiples contribuent à l’éclat de Liège, de ses places, de ses églises et du palais des princes-évêques notamment, mais aussi de la cathédrale Saint-Bavon à Gand, et d’autres églises à Spa, Herkenrode, Huy, etc. En dépit de ses nombreux chefs d’œuvre, la production de l’artiste est souvent réduite aux trois Grâces qui couronnent le Perron de Liège et à la Vierge du Vinâve d’Île.
Pour honorer l’œuvre et le parcours de vie de ce sculpteur majeur, une manifestation se tient à l’hôtel de ville de Liège en novembre 1927 : Xavier Neujean – bourgmestre et président de la section liégeoise des Amis de l’Art wallon – présente un exposé illustré « de projections » pour rendre Jean Del Cour mieux connu des Wallons. De nombreuses personnalités liégeoises assistent à l’événement, de même que M. Mourquin, le bourgmestre de la commune de Hamoir. Les autorités du village natal du sculpteur n’ont pas manqué leur rendez-vous ; un mois avant la conférence de Neujean, elles ont inauguré un imposant monument dû au sculpteur Adolphe Wansart et à l’architecte Hendrix, et dont la construction a été soutenue par l’État (intervention du ministère des Arts et des Sciences), par la province de Liège et la ville de Liège, en plus des efforts de Hamoir.

Devant l’église de Hamoir, toute une place a été aménagée en l’honneur de l’enfant du pays. Un ensemble de pierres verticales, assemblées en arc de cercle assure la mise en évidence d’un bas-relief montrant le sculpteur au travail, tandis qu’à l’avant-plan apparaît une reproduction en bronze de la Vierge dite de Del Cour, dont l’originale se trouve en Vinâve d’Île à Liège. Sur la partie supérieure de chaque pierre verticale, sont gravés les mots suivants, de gauche à droite : AU/SCULPTEUR/1627/1707/JEAN/DEL COUR

À l’avant-plan, un long bassin d’eau est animé par un jet de petite taille. L’ensemble a permis à Adolphe Wansart d’exprimer son savoir-faire multiforme.

Portraitiste de talent, le Verviétois Adolphe Wansart (1873-1854) est un artiste qui s’est adonné dans sa carrière autant à la sculpture qu’à la peinture. Formé au dessin aux Académies de Verviers et de Liège, avant de prendre des cours de peinture à l’Académie de Bruxelles, marié à la peintre Lucie De Smet, il s’est installé dans la capitale belge (Uccle), où il se signale d’abord par ses tableaux aux lignes simples et aux couleurs vives. Arrivé à la sculpture vers 1900, celui qui avait été l’un des élèves de Van der Stappen travaille autant le bois que la pierre ou le bronze. On le retrouve aussi médailleur. Laissant volontiers son imagination l’inspirer, l’artiste fréquente les Salons et s’y impose comme un « important représentant de l’école moderniste ». Sollicité sur des chantiers d’envergure internationale (expositions de Paris en 1925, de Bruxelles en 1935, de Paris en 1937 et de Liège en 1939), il répond aussi à des commandes privées ou officielles, réalisant aussi bien des bustes (Guillaume Lekeu, Jean Tousseul, Pierre Paulus) que des œuvres plus monumentales, comme l’ensemble hamoirien dédié à Jean Del Cour. Cet exemple montre que Wansart exécute volontiers des bas-reliefs ; on retrouve sa signature sur l’un d’eux, à savoir sur le Pont des Arches de Liège (où il illustre, en 1948, la période bourguignonne/Moyen Âge) ou sur sa fresque du Grand Palais des Sports de Coronmeuse (lors de l’Exposition de l’Eau de 1939). Quant au bas-relief intégré dans l’ensemble plus monumental de Hamoir, il représente Jean Del Cour en train de sculpter la célèbre Vierge à l’enfant du Vinâve d’Île. 

Source

La Vie wallonne, novembre 1927, LXXXVII, p. 70-75
http://www.vanderkrogt.net/statues/object.php?webpage=ST&record=belg002 (s.v. avril 2014)
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 775
Michel LEFFTZ, Jean Del Cour 1631-1707. Un émule du Bernin à Liège, asbl Les Musées de Liège et Éditions Racine, Bruxelles, 2007
Jacques STIENNON, dans Freddy JORIS, Natalie ARCHAMBEAU (dir.), Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 2005
Albert LEMEUNIER (dir.), Jean Del Cour et la sculpture baroque à Liège. Chefs-d’œuvre du Musée d’Art religieux et d’Art mosan, catalogue d’exposition, Liège, 1994
Pascale BONTEMPS-WERY, Jean Del Cour et la sculpture baroque à Liège : Chefs-d’œuvre du Musée d’Art religieux et d’Art mosan, catalogue, exposition, Liège du 30 avril au 28 mai 1994
Pierre COLMAN, dans Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts – culture, Bruxelles, 1980, t. II, p. 223-230 
Marie-Madeleine ROBEYNS, Jean Delcour, Collection Wallonie, art et histoire, Gembloux, Duculot, 1977
Jean Del Cour, 1631-1707 : catalogue de l’exposition organisée à l’occasion du 250e anniversaire de sa mort, Salle des Pas perdus de l’Hôtel de ville du 29 septembre au 20 octobre 1957, Liège, 1957
Isabelle VERHOEVEN, dans Musée en plein air du Sart Tilman, Art&Fact asbl, Parcours d’art public. Ville de Liège, Liège, échevinat de l’Environnement et Musée en plein air du Sart Tilman, 1996

Monument  Jean Del Cour

Place Del Cour 
4180 Hamoir

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Paul Delforge

Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Statue Jean DEL COUR

Statue de Jean Del Cour, réalisée par Jules Halkin, c. 15 octobre 1880.

Au milieu du XIXe siècle, afin de doter l’institution provinciale de Liège de bâtiments dignes de ce niveau de pouvoir, d’importants travaux sont entrepris autour de l’ancien palais des princes-évêques. Propriétaire des lieux (1844), l’État belge retient le projet du jeune architecte Jean-Charles Delsaux (1850) et lui confie la mission de réaliser la toute nouvelle aile, en style néo-gothique, sur le côté occidental du Palais. Face à la place Notger, Delsaux (1821-1893) achève l’essentiel du chantier en 1853, mais des raisons financières l’empêchent de réaliser la décoration historiée qu’il a prévue pour la façade du nouveau palais provincial. Vingt-cinq ans plus tard, le gouverneur Jean-Charles de Luesemans prend l’avis d’une commission pour déterminer les sujets et les personnes les plus dignes d’illustrer le passé de « la Nation liégeoise ». Placés sous la responsabilité de l’architecte Lambert Noppius (1827-1889), une douzaine de sculpteurs vont travailler d’arrache-pied, de 1877 à 1884, pour réaliser 42 statues et 79 bas-reliefs. Dès la mi-octobre 1880, 27 des 42 statues sont achevées, validées par la Commission et mises à leur emplacement respectif. Celle de Jean Del Cour est parmi celles-ci.

Placée aux côtés de Mathias de Louvrex et Charles de Méan, la statue de Jean Del Cour est l’une des 42 personnalités retenues, selon le critère d’avoir marqué l’histoire de la principauté de Liège. Elle est située sur la façade du marteau de droite du palais provincial, dans la partie inférieure des colonnes d’angle. Assurément, cette réalisation a dû représenter un défi pour le sculpteur Jules Halkin (Liège 1830 – Liège 1888) qui signe huit des statues et bas-reliefs liégeois du « palais », dont « l’assassinat de Saint-Lambert », « la sortie des Franchimontois » et un « Notger répandant l’instruction ». En effet, réaliser la sculpture d’un sculpteur n’est pas banal. De surcroît, il s’agissait pour Halkin de s’attaquer à un maître, à celui dont les œuvres s’imposent à tous ses prédécesseurs, à celui qui est considéré comme le chef de file de l’école liégeoise du XVIIe siècle. Évitant le style baroque de son prédécesseur, Halkin signe une œuvre sobre, plaçant dans les doigts de la main droite de son aîné un ciseau, tandis que la gauche porte un maillet.

Originaire de Liège où il accomplit l’essentiel de sa carrière de sculpteur, Jules Halkin avait suivi les cours de Gérard Buckens à l’Académie des Beaux-Arts de sa ville natale. Une bourse de la Fondation Darchis lui permet de séjourner à Rome pendant plusieurs mois (1851-1853), avant de parfaire sa formation en France et en Allemagne. Au début des années 1860, il trouve facilement des acheteurs privés pour plusieurs de ses premières réalisations essentiellement à connotation religieuse (Vierge, chemin de croix, bas-reliefs, etc.), avant de participer au chantier de décoration du palais provincial de Liège. Ses bustes en bronze et en marbre trouvent de nombreux amateurs auprès de bourgeois de la Cité ardente, qu’ils soient industriels, intellectuels ou artistes eux-mêmes. Il réalise aussi un Saint-Lambert pour la cathédrale Saint-Paul et un chemin de croix en pierre de France pour l’église Saint-Jacques (1862-1865). Sa notoriété, Jules Halkin la doit surtout à sa sculpture monumentale du Cheval de halage (1885) qui partage avec le Torè de Mignon l’espace des Terrasses de Liège. 

Source

Liliane SABATINI, dans Jacques VAN LENNEP (dir.), La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 436-437
Julie GODINAS, Le palais de Liège, Namur, Institut du Patrimoine wallon, 2008, p. 103
http://www.chokier.com/FILES/PALAIS/PalaisDeLiege-Masy.html
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 676
Isabelle VERHOEVEN, dans Musée en plein air du Sart Tilman, Art&Fact asbl, Parcours d’art public. Ville de Liège, Liège, échevinat de l’Environnement et Musée en plein air du Sart Tilman, 1996 
La Meuse, 2 octobre 1880

 

 

Statue de Jean Del Cour

 

Façade du Palais provincial
Face à la place Notger
4000 Liège

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Paul Delforge

Bruxelles Kik - Irpa

Vestiges du couvent des Capucins de Verviers

À côté de l’hôtel de Biolley se trouvent de maigres vestiges de l’ancien couvent des Capucins, dont une vierge classée. Au numéro 40, le peu qui subsistait de l’ancienne église fut englobé dans les bâtiments industriels de « la Verviétoise ». L’église, reconstruite en 1732, a aujourd’hui totalement disparu. Il en subsiste seulement le chaînage d’angle de la façade du côté de la rue de Limbourg et des traces d’anciennes fenêtres, visibles depuis le numéro 21 de la rue Biolley. 

Proche du numéro 42 de la place Sommeleville, une niche comportant une Vierge à l’enfant est encastrée dans le muret d’une remise appartenant jadis à la société verviétoise de peignage et de filature de laine, située rue de Limbourg. Il s’agit d’un autre vestige du couvent qui ornait autrefois la façade de celui-ci, probablement au-dessus du portail d’entrée. Cette niche en calcaire à la riche architecture est surmontée d’un fronton et abrite une statue en pierre de sable fort semblable aux réalisations du grand sculpteur baroque Jean Del Cour, actif dans la région liégeoise au tournant des 17e et 18e siècles.

Place Sommeleville 40-42
4800 Verviers

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Classés comme monument le 24 février 1981

Institut du Patrimoine wallon

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Fontaine de la Vierge

La fontaine de la Vierge occupe la partie la plus large du Vinâve d’Île, vers la rue de la Cathédrale. Celle-ci remplace la fontaine du perron, transférée en 1544 de l’emplacement actuel de l’ancienne Halle aux viandes au Vinâve d’Île. Le perron de pierre de cette fontaine avait été agrémenté en 1696 d’une Vierge en bronze de Jean Del Cour. À l'origine, la statue tournait le dos à la collégiale Saint-Paul. La fontaine actuelle a été reconstruite en 1854 sous la direction de l’architecte Rémont, suite au déplacement de cette dernière lors du percement de la rue de la Cathédrale. 

La fontaine de la Vierge se dresse sur un emmarchement de trois degrés circulaires. Son socle en pierre se compose d’une grande vasque carrée aux angles arrondis accolés de vasques plus basses en forme de coquille. Ces vasques sont alimentées par les quatre lions qui surmontent les angles de la vasque principale. Dominant le centre du grand bassin, un pilier quadrangulaire en pierre sert de support à la statue de la Vierge de Del Cour. La face du pilier donnant vers la rue de la Cathédrale est ornée d’une porte en bronze représentant la Religion couronnée par un ange embrassant le perron du bras gauche. À la base du pilier, quatre têtes en bronze crachent de l’eau dans le grand bassin.

Vinâve d’Île
4000 Liège

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Classée comme monument le 24 juillet 1936

Institut du Patrimoine wallon

 G. Focant SPW

Fontaine de Saint-Jean-Baptiste

Cette remarquable fontaine composée d'un édicule de calcaire a été érigée en 1634. Ce dernier, de plan carré, est flanqué aux angles de quatre colonnes toscanes entre lesquelles prennent place des vasques moulurées. Celles-ci sont surmontées de quatre niches à coquilles, dont trois supportent les dauphins alimentant les bassins. La fontaine a été complétée en 1667 par une statue monumentale de saint Jean-Baptiste en bronze, due au sculpteur Jean Del Cour. L’artiste a également réalisé le bas-relief de la niche nord-ouest, représentant le baptême du Christ.

Rue Hors-Château 46 (en face)
4000 Liège

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Classée comme monument le 15 janvier 1936

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant SPW

Fontaine du Perron

La fontaine du Perron constitue une des deux fontaines qui matérialisent l’axe de la place du Marché, un des cœurs historiques de la Cité ardente. Cette fontaine, dont l’origine remonte au XIIIe siècle et qui fut reconstruite au XVIe siècle, est couronnée par le Perron, symbole les libertés liégeoises. 

Elle se compose, dans son état actuel, d’un corps central entouré d’une galerie supportant une balustrade. Le groupe de Grâces de Jean Del Cour qui l’ornait depuis 1697 est conservé actuellement au musée d’Ansembourg, de même que des matériaux comme la fonte ou la pierre de taille ont remplacé au XIXe siècle les marbres originels.

Place du Marché
4000 Liège

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Classée comme monument le 24 juillet 1936
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

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Henrard Robert

Culture, Sculpture

Dinant 08/04/1617, Liège 18/09/1676


Sculpteur liégeois du XVIIe siècle, Robert Henrard est davantage connu en raison de la production de l’un de ses disciples, Jean Del Cour (1631-1707) que pour sa production personnelle. Pourtant, il existe des doutes sur son rôle dans la formation de l’illustre Jean Del Cour et si les œuvres de Henrard sont rares, celles qui lui sont attribuées sont assez remarquables.

Ayant appris la sculpture à Dinant (peut-être chez Jean Thonon), Robert Henrard paraît se fixer à Liège, avant de faire le voyage à Rome (vers 1648) ; là, il fait la rencontre de François Duquesnoy, dit Francesco Fiammingo. Vers 1631-1633, ce dernier a réalisé dans le marbre une « sainte Suzanne » qui pourrait bien avoir constamment fasciné le jeune Liégeois, qui y aurait vu le modèle absolu à atteindre. De retour à Liège vers 1644, soit quelques mois après le décès de Francesco Fiammingo, Henrard entreprend la décoration de la Chartreuse (médaillons et statues). Frère associé par contrat aux Chartreux liégeois, Robert Henrard travaille le marbre, sculpte la pierre de sable, ainsi que le bois, et réalise des médaillons et quelques statues (Vierge, saintes, etc.) que l’on retrouve encore de nos jours dans des églises liégeoises, ainsi qu’à Verviers, voire à Maastricht.

En 1659, Henrard signe notamment une Vierge à l’enfant, en marbre blanc, qui n’a rien à envier à la statue de François Duquesnoy. Longtemps conservée dans la chapelle de la cathédrale saint Lambert, cette Vierge à l’enfant a trouvé un abri dans la cathédrale saint Paul. Robert Henrard semble aussi avoir réalisé – en bois – le modèle de la célèbre Vierge des Avocats, pièce majeure en argent du Trésor de la cathédrale Saint-Paul (Colman). « Frère Robert » se fait encore architecte : en 1671, il tire les plans destinés aux fortifications de la « Bonne ville » de Verviers, du moins pour la « porte de Heusy » qui subsistera jusqu’au milieu du XIXe siècle. C’est aussi dans cette ville que fut installée, en 1664, dans la niche du portail de Notre-Dame, la Vierge des Récollets. Contrairement à la croyance populaire, cette statue « miraculeuse » est encore aujourd’hui telle que l’avait réalisée Henrard. Le tremblement de terre de 1692 n’a en rien modifié la position de cette Vierge noire à l’enfant, dont la prétendue action de protection miraculeuse est à l’origine d’un important pèlerinage. De cela le frère chartreux Robert Henrard aurait pu témoigner s’il n’avait entrepris son dernier voyage, en 1676.

 

Sources

 

Pierre ALEXANDRE, Jean-Louis KUPPER, « Le tremblement de terre de 1692 et le miracle de Notre-Dame des Récollets à Verviers », dans Feuillets de la cathédrale de Liège, n° 28-32 (1997), Liège, p. 29-30
Berthe LHOIST-COLMAN et Pierre COLMAN, Les sculpteurs Robert Henrard (1617-1676) et Guillaume Cocquelé (+1686), dans Bulletin de l’Institut archéologique liégeois, Liège, 1980, t. XCII, p. 101-149
Émile VARENBERGH, dans Biographie nationale, t. 9, col. 95-96

La sculpture de la fin du Moyen Âge en pays wallon est d’abord marquée par l’introduction de nouvelles formes inspirées de l’Antiquité. Le style évoluera ensuite vers un mélange de style baroque et de néo-classicisme. Grâce à une synthèse accompagnée de documents, découvrez les artistes et les œuvres les plus marquantes, de la fin du Moyen Âge aux Temps modernes.

En pays wallon, les édifices bâtis durant les Temps modernes restent longtemps de facture classique. Il faudra attendre le XVIIe siècle pour que les bâtisseurs et architectes s’ouvrent aux nouvelles influences, venues d’Italie et de France, avant de les adopter dans le courant du XVIIIe siècle. Grâce à une synthèse enrichie d’exemples concrets, cette leçon vous conduit au cœur du patrimoine architectural wallon, du Moyen Âge à la fin du XVIIIe siècle.

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