Guy Focant © SPW-Patrimoine

Institut provincial d’hygiène et de bactériologie

Fondé à l’instigation du docteur Descamps, membre du Conseil provincial du Hainaut, l’Institut d’Hygiène et de Bactériologie répondait aux besoins de son temps : la lutte contre les épidémies. 

Inauguré en 1911, au boulevard Sainctelette, il est le résultat du travail des architectes Symons et Dubail. Construit sur un plan en T, l’édifice comprend trois niveaux de hauteur dégressive. 

De tendance néo-renaissante, son style est pourtant bien éclectique et puise son inspiration tant dans l’Art nouveau que dans l’art de la Renaissance : pilastres colossaux, rythme vertical, bossages et décorations antiques.

Le hall d’entrée est le seul élément d’origine avec sa cage d’escalier à double volée en marbre beige, bordé d’une balustrade de fer battu. Pour le reste, rien ne subsiste de la structure du bâtiment dans lequel l’actuel Institut provincial d’Hygiène et de Bactériologie poursuit ses activités.

1913 : l’Assemblée wallonne

L’Assemblée wallonne qui se tient à Mons le 16 mars 1913 constitue sans aucun doute une étape primordiale dans la construction d’une identité wallonne. C’est en effet lors de cette réunion que l’Assemblée s’est définitivement prononcée sur l’adoption d’un drapeau wallon. 

Déjà évoquée lors du Congrès de 1905, la question avait été relancée en 1907 par la revue liégeoise Le Réveil wallon, qui proposait l’emblème du coq. 

L’inauguration du monument de Jemappes en 1911 et le discours qu’y prononça Jules Destrée avaient conforté les membres de l’Assemblée wallonne dans cette idée.

Lors de la réunion du 16 mars 1913, Richard Dupierreux présente un rapport, qui lui avait été demandé lors de l’assemblée de juillet 1912. Il y justifie la nécessité de choisir des emblèmes pour la Wallonie et déclare « qu’un drapeau, un chant et une fête wallonne affirmeront l’unité régionale ».

Il parvint à convaincre ainsi les membres de l’Assemblée qui opteront pour un drapeau wallon sur lequel figure un coq rouge sur fond jaune. 

Le choix définitif se fera à Ixelles le 20 avril 1913 à l’occasion de la troisième réunion de l’Assemblée wallonne. 

L’Assemblée confie alors à l’artiste Pierre Paulus la tâche de dessiner le coq qui figurera sur l’emblème wallon.

C’est en juillet 1998 seulement que le Parlement wallon, à l’initiative de son ancien président Willy Burgeon, adoptera un décret faisant du coq de Paulus l’emblème officiel de la Région, ce qu’il était déjà depuis 1975 pour la Communauté française. 

Boulevard Sainctelette 55
7000 Mons

carte

Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

IPW

Tombe Fernand MASSART

Fernand Massart (1918-1997), résistant au sein de la « Wallonne libre » clandestine, membre actif du Mouvement populaire wallon au début des années 1960, fut le seul parlementaire à démissionner du PSB en 1963 en raison de l’hostilité et des entraves mises par la direction nationale de ce dernier à l’action du MPW. Après avoir siégé comme indépendant jusqu’en 1965, il redevint en 1968 parlementaire du Rassemblement wallon (dont il sera président en 1983). C’est sur sa proposition que le Conseil culturel de la Communauté française adopta comme symboles en 1975 le drapeau wallon de Paulus et la date du 27 septembre.

La tombe de Massart au cimetière de Beez rappelle seulement qu’il fut sénateur et le dernier bourgmestre de Beez avant la fusion avec Namur, mais, en face du champ de repos, l’ancien presbytère (vaste habitation datant de 1847) a été rebaptisé « Espace Fernand Massart »199 en 2001 et la plaque apposée à cette occasion en présence du Ministre-Président wallon Jean-Claude Van Cauwenberghe salue en Massart le militant wallon uniquement, à l’initiative d’une asbl « Souvenir Fernand Massart ».

Une plaque "Mémoire de la Wallonie" fut apposée sur le mur du cimetière de Beez en 2013, à l'inititative du Ministre-Président Rudy Demotte. 

Elle porte le texte suivant : "Dans ce cimetière repose Fernand Massart, dernier bourgmestre de Beez et grand militant wallon. Né en 1918, ses convictions l’incitent à participer activement à la Résistance contre le nazisme. Dénoncé par des rexistes en 1941, il rejoint les rangs britanniques, au sein desquels il combattra durant toute la guerre. En 1945, il participe au Congrès national wallon de Liège, en uniforme anglais. En 1950, il prend une part active à la campagne contre le retour de Léopold III. Dans la foulée de la grève de l’hiver 1960-1961, avec André Renard et André Genot, il milite pour le fédéralisme au sein du Mouvement populaire wallon. Elu député du Parti socialiste belge puis du Rassemblement wallon, il refuse, en 1962, de voter la fixation de la frontière linguistique qui annexe les Fourons à la Flandre. En 1976, dans l’attente de la création de la Région wallonne, il est à l’origine du décret instituant le drapeau au coq de Paulus comme emblème de la Communauté française et fixant sa fête officielle au 27 septembre, en commémoration de la victoire sur les Hollandais. Francophile, Fernand Massart fut, toute sa vie durant, un ardent défenseur d’une Wallonie fière, solidaire et autonome. Il fut élevé au rang d’Officier du Mérite wallon en 2012".

Avenue du Château de Beez 25
5000 Namur

carte

Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

© Province de Liège – Musée de la Vie wallonne

Gahide Paul

Militantisme wallon, Politique

Tournai, 05/07/1880, Callenelle 17/04/1970

Industriel, directeur de la brasserie Saint-Joseph à Callenelle, ce brasseur milite dès les premières années du XXe siècle dans l’action wallonne. Lors du Congrès wallon de 1905, il proclame l’identité française de Tournai et pose aussi publiquement la question du choix d’un drapeau spécifique pour la Wallonie. Président fondateur de la Jeune Garde wallonne de Tournai (1907), vice-président de la Ligue wallonne du Tournaisis (1907-1938), ce catholique invite ses coreligionnaires à rejoindre le combat wallon, notamment au sein de l’Assemblée wallonne dont il est l’un des délégués pour l’arrondissement de Tournai-Ath dès octobre 1912.

Pendant la Première Guerre mondiale, Gahide fait partie d’un réseau de résistance. En juillet 1918, il est accusé d’espionnage, arrêté par les Allemands et incarcéré pendant quatre mois. 

Autonomiste, déçu de l’orientation de l’Assemblée wallonne à l’entame des années 1920, il rejoint les Liégeois de la Ligue d’Action wallonne (1923). En 1929, il adhère au Parti wallon et continue de revendiquer le rattachement du canton de Mouscron à la Wallonie. Membre actif du mouvement de résistance Wallonie libre, membre du Congrès national wallon, il participe, à la Libération, au Congrès wallon de 1945 (Liège, 20 et 21 octobre). En mai 1947, il devient vice-président de la fédération du Hainaut du Parti d’Unité wallonne. En 1950, il est nommé président d’honneur du Rassemblement national des irrédentistes français de Wallonie (RNIFW). On le retrouve toujours actif durant les années 1960, notamment comme président d’honneur de la fédération de Tournai-Mouscron de Wallonie libre, ou comme membre fondateur du Parti wallon (1965) puis du Rassemblement wallon (1968).

Conseiller communal de Callenelle de 1944 à 1964, Paul Gahide est aussi bourgmestre de cette petite bourgade proche de Péruwelz de 1947 à 1959.

En septembre 2012, Paul Gahide a été fait officier du Mérite wallon, à titre posthume.

Sources

Jean-Pierre DELHAYE, Paul Gahide, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. II, p. 691
Jean-Pierre DELHAYE, dans Nouvelle biographie nationale, t. 2, p. 176-177.

Forgé au cours du XIXe siècle, le mot « Wallonie » fut rapidement popularisé tant au sein de la région qu’il désigne que chez ses voisins. Point de départ de l’affirmation de l’unité wallonne, cette dynamique a conduit, voici un siècle, à l’adoption d’un drapeau et d’une fête que le Parlement wallon a consacrés officiellement en 1998. De la revue littéraire d'Albert Mockel jusqu'à la régionalisation, cette leçon met en lumière les grands repères symboliques de l'identité wallonne au travers d'une synthèse et de documents.

Demotte Rudy

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Renaix 3/06/1963

Député wallon : 1999* ; 2004* ; 2009* ; 2014*
12e Ministre-Président wallon : *2007-2009 ; 2009-2014

Licencié en Sciences politiques et en Relations internationales de l’Université libre de Bruxelles (1986), militant socialiste, Rudy Demotte est choisi comme secrétaire « national » des Jeunesses Socialistes en 1985, puis élu président l’année suivante (1986-1992). À Lessines, où il s’est établi, il est secrétaire du CPAS. Installé ensuite à Flobecq, il est élu conseiller communal en octobre 1994. Après un premier mandat dans l’opposition, il renverse la majorité en 2000 et devient le bourgmestre de Flobecq (2001-2006), fonction dans laquelle il est confirmé en octobre 2006 quand il remporte la majorité absolue. En raison de ses fonctions ministérielles, il est cependant bourgmestre empêché. En 2010, il choisit de quitter Flobecq pour Tournai où il se présente avec succès aux communales d’octobre 2012. En raison de ses autres fonctions, Rudy Demotte se dira bourgmestre empêché une fois le pacte de majorité signé avec le MR de Marie-Christine Marghem. À côté de son intérêt pour le terrain municipal, Rudy Demotte a en effet déployé une activité politique qui dépasse la Wallonie picarde.
Collaborateur au Cabinet de Philippe Busquin, alors ministre « national » des Affaires sociales dans le gouvernement Martens VIII (entre 1988 et 1990), signataire-fondateur du manifeste Socialismes-Libertés, membre du mouvement des Socialistes progressistes belges, président de la Fédération du Hainaut occidental du Parti socialiste (1993), Rudy Demotte est élu pour la première fois dans l’arrondissement de Tournai-Ath-Mouscron à la Chambre fédérale en mai 1995. Lors des scrutins de juin 1999, il opte pour le Parlement wallon où il est élu. Régulièrement reconduit dans son mandat wallon, il n’aura guère l’occasion de siéger dans l’assemblée namuroise en tant que député, car il est désigné comme ministre à plusieurs reprises.
Ministre fédéral en charge de l’Économie et de la Recherche scientifique dans le gouvernement arc-en-ciel de Guy Verhofstadt I (1999), Rudy Demotte quitte le « fédéral » pour monter dans le gouvernement de la Communauté française présidé par Hervé Hasquin, en avril 2000, quand Elio Di Rupo quitte le gouvernement wallon pour se consacrer exclusivement à la présidence du PS. Rudy Demotte devient ministre du Budget, de la Culture et des Sports et aussi le chef de file du PS au sein de ce gouvernement communautaire à majorité arc-en-ciel (2000-2003). En 2001, son portefeuille ministériel s’accroît de la Fonction publique et de la Jeunesse. Dès cette époque, il plaide pour l’approfondissement des synergies entre Région et Communauté, et en faveur « des doubles casquettes ministérielles ».
Lors du scrutin fédéral de 2003, Rudy Demotte est élu député, mais ne va pas siéger à la Chambre car il reste ministre, retrouvant le niveau fédéral, en charge de la Santé publique et des Affaires sociales (2003-2007). Confirmant son leadership dans la circonscription de Tournai-Ath-Mouscron lors des élections régionales de 2004 et 2009, le président de l’Ideta (1999-2006) a lancé des états-généraux (en 2000 et 2001) afin de repenser le fonctionnement des intercommunales hennuyères – Ideta, IEG, Ipalle – (2003) et de réfléchir à un projet d’avenir commun pour la Wallonie picarde (2004). Progressivement, il impose ce concept de Wallonie picarde à l’ensemble des acteurs de terrain.
Au soir du scrutin fédéral de juin 2007, Elio Di Rupo choisit son successeur à l’Élysette. Rudy Demotte quitte le fédéral pour la présidence du gouvernement wallon (19 juillet 2007) et reçoit la mission de développer le Plan Marshall lancé en mars 2005. Depuis Alfred Califice, il est le douzième ministre à présider un exécutif wallon. Quand, le 20 mars 2008, Rudy Demotte remplace Marie Arena à la présidence de la Communauté française, il devient le premier ministre à exercer conjointement les deux présidences. Cette situation nouvelle est explicitée dès le 16 avril 2008 quand Rudy Demotte et Charles Picqué lancent ensemble un Appel Pour une fédération Wallonie-Bruxelles, plaidoyer birégional, où les deux ministres-présidents optent clairement en faveur de l’affirmation de deux régions solidaires, égales en statut.
Au lendemain des élections régionales de juin 2009, Rudy Demotte est conforté dans ses deux fonctions ministérielles, à la tête du gouvernement wallon et du gouvernement de la Communauté française où la coalition PS-cdH s’est ouverte à Écolo. À Namur, R. Demotte a dans ses attributions la coordination du Plan Marshall 2.vert, les Fonds structurels, la Simplification administrative et les Relations extérieures.
Au terme d’une législature particulièrement stable sur le plan gouvernemental (seul Benoît Lutgen a été remplacé par Carlo di Antonio en 2011), le bilan de l’exécutif wallon présidé par Rudy Demotte est riche de multiples réalisations, dont la plus manifeste est le Plan Marshall 2.vert qui, selon le ministre-président lui-même, a créé plus 50.000 emplois. Sans omettre de contribuer à assurer sereinement la continuité de l’État durant la longue crise fédérale pour former un nouveau gouvernement belge (juin 2010-décembre 2011), les autorités wallonnes ont mis en œuvre des dynamiques nouvelles dans des domaines variés, tout en se lançant dans l’accueil des nouvelles compétences transférées vers les entités fédérées par la 6e Réforme de l’État (2013-2014). Une réflexion sur le devenir de la Wallonie a permis de dresser, en concertation, un projet co-construit de Plan Marshall à l’horizon 2022.
Parmi les mesures phares, le gouvernement wallon a mis en place un 6e Pôle de compétitivité et consentit un investissement de 2,75 milliards d’€ dans le redéploiement économique de la Wallonie. Les fonds structurels européens ont permis de soutenir 450 projets en Wallonie. En matière d’Aménagement du territoire, le Cwatupe a été révisé et un nouveau Code du Développement territorial (CoDT) a vu le jour. De nouvelles dynamiques sont lancées avec Creative Wallonia, le Master Plan TIC Wallonie, terre d’excellence numérique, les projets NEXT-économie circulaire et Smart Park-économie d’énergie. Des mesures de bonne gouvernance ont rythmé la législature dès l’adoption, en 2010, du décret décumul wallon. Modernisation et réforme des Provinces étaient aussi à l’ordre du jour, comme la création d’une Agence wallonne de la Sécurité routière, la réforme du tarif de l’électricité, le remplacement de Solwatt par Qualiwatt, la création de 5 nouveaux indicateurs complémentaires au PIB, la mise en place de la 1ère stratégie wallonne de développement durable, le plan global Égalité des chances, ou le premier Code wallon de l’agriculture, voire le Plan Routes.
En application de la Déclaration de politique régionale et dans le cadre du Plan Marshall 2.vert, le ministre-président prend aussi l’initiative de rationaliser et d’améliorer la visibilité de la Région en imposant le terme Wallonie en lieu et place de l’expression Région wallonne, en confirmant Namur comme capitale politique, et en réaffirmant la primauté du coq de Paulus comme emblème wallon (avril 2011). En septembre 2011, en application du décret du 31 mars de la même année, le chef du gouvernement wallon remet pour la première fois la distinction du Mérite wallon à une vingtaine de personnalités « dont le talent ou le mérite a fait ou fait honneur à la Wallonie dans une mesure exceptionnelle et contribue ainsi d’une façon significative à son rayonnement ».
Réélu au Parlement wallon le 25 mai 2014 dans la circonscription de Tournai-Ath-Mouscron, Rudy Demotte ne préside plus le gouvernement wallon lorsque PS et cdH forment la nouvelle majorité au début de l’été 2014 ; mais il conserve la tête de l’exécutif communautaire avec comme feuille de route des mesures d’économies budgétaires drastiques. En exerçant la présidence du gouvernement wallon pendant sept années, Rudy Demotte est le responsable politique qui a exercé cette fonction pendant la plus longue période, et de façon ininterrompue.



Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 179-181
L’Almanach 2013-2014 : 5 ans d’Olivier,  cfr http://gouvernement. wallonie.be/sites/default/files/ nodes/story/6275-webplaquette201314def148-5x210mmcmjn.pdf


conseiller communal de Flobecq (1995-2010)
député fédéral (1995-1999, 2003, 2007, 2010)
député wallon (1999, 2004, 2009)
ministre fédéral (1999-2000, 2003-2007)
ministre communautaire (2000-2003)
bourgmestre en titre (2001-2010)
ministre-Président du gouvernement wallon (2007-2010)
ministre-Président de la Communauté française Wallonie-Bruxelles (2008-2011)
ministre-Président du gouvernement de la Wallonie (2010-2014)
ministre-Président de la Fédération Wallonie-Bruxelles (2011-2014, 2014-)
bourgmestre en titre de Tournai (2012-)

Gahide Paul

Officier (Historique)

TOURNAI 05.07.1880 – CALLENELLE 17.04.1970

Catholique, francophile et très attaché aux traditions du terroir, Paul Gahide s’implique très jeune dans le Mouvement wallon, en parallèle à ses activités professionnelles de directeur de la brasserie Saint-Joseph à Callenelle (Péruwelz) et à son activité littéraire dans diverses revues tournaisiennes.

C’est ainsi qu’en 1905, alors âgé d’à peine 25 ans, il intervient au Congrès wallon de Liège pour proclamer l’identité française de Tournai. A cette occasion, il est le premier à poser publiquement la question du choix d’un drapeau propre à la seule Wallonie. Malgré quelques soutiens, les congressistes rejettent l’idée, craignant de passer pour des séparatistes. Il faudra attendre 1913 pour que l’Assemblée wallonne choisisse le coq hardi rouge sur fond jaune comme emblème.

Très attaché à ce que l’on n’appelle pas encore la Wallonie picarde, il figure parmi les fondateurs de la Jeune Garde wallonne de Tournai en 1907 et milite pour demander aux catholiques de rallier le Mouvement wallon. Résistant pendant la Grande Guerre, accusé et incarcéré pour des activités d’espionnage, il continue après 1918 d’apporter son soutien aux nombreuses ligues wallonnes locales, notamment pour réclamer le rattachement de Mouscron à la Wallonie.

Lors du second conflit mondial, il milite au sein du mouvement de résistance Wallonie libre et, dès la libération en septembre 1944, il entame, à 64 ans, une carrière politique locale à Callenelle, localité dont il sera bourgmestre de 1947 à 1959.

Malgré son âge, il continue à s’impliquer avec force dans le Mouvement wallon, au sein duquel il est souvent cité comme une référence. C’est ainsi qu’il participe au Congrès national wallon de 1945 où les congressistes de toutes tendances se prononcent en faveur du fédéralisme. Plus tard, malgré ses quatre-vingt ans passés, il participe encore au congrès d’Action wallonne de Namur en 1963 et devient président d’honneur de la fédération de Tournai-Mouscron de Wallonie libre. En 1968, à 88 ans, il compte encore parmi les adhérents au Rassemblement wallon.

Toute sa vie, Paul Gahide aura milité pour l’affirmation de l’idée wallonne, pour protéger la culture et l’autonomie de la Wallonie.

Paul Gahide fut fait officier du Mérite wallon, à titre posthume, en 2012.

 
Orientation bibliographique :

Jean-Pierre DELHAYE, GAHIDE Paul, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, notice 02620.
Jean-Pierre DELHAYE, GAHIDE Paul, dans Nouvelle biographie nationale, t. 2, pp. 176-177.