Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Mémorial Arthur CANTILLON

Situé dans le parc du Waux-Hall à Mons, le mémorial Arthur Cantillon (1893-1933) rend hommage surtout à l’écrivain. Promis à la succession de l’entreprise paternelle (une prospère fabrique de chaussures), le jeune Cantillon s’est en effet découvert un goût pour les lettres et pour la politique lors de ses études à la section préparatoire de l’Institut Warocqué. Contraint de reprendre la direction de l’usine en 1910, Arthur Cantillon va partager son temps entre les chiffres de l’entreprise et sa passion pour les lettres : théâtre, poésie, roman. Il est aussi à l’origine de plusieurs revues, qu’il dirige souvent, comme Flamberge. Prix du Hainaut de littérature en 1925, celui qui est devenu le bourgmestre libéral de Pommerœul (1927) ne parvient pas à éviter la faillite de sa société (1926) et achève sa carrière comme rédacteur artistique et littéraire de L’indépendance belge (1928-1933).

Autour de responsables de la revue Le Thryse, des amis du poète décident d’ériger un mémorial pour inscrire la mémoire de l’artiste dans l’espace public wallon pour l’éternité. En trois ans, le « Comité de la Commémoration du poète wallon Arthur Cantillon » parvient à réunir les fonds nécessaires, grâce à la générosité de souscripteurs privés comme officiels (gouvernement, ville de Mons, commune de Pommerœul). Il confie la réalisation du mémorial au sculpteur montois Gustave Jacobs (1891-1986) à qui l’on lui doit de nombreux bas-reliefs et monuments dans la cité du Doudou, que ce soit à l’hôtel de ville, au gouvernement provincial, ou dans les rues de la ville. Ami d’Anto Carte qui lui avait dressé le portrait, Jacobs a donné son nom à un jardin de Mons, au bas de la rue d’Havré. 

En dehors de Mons, le sculpteur – influencé par l’Art déco – signe plusieurs monuments (parfois aux morts de la Grande Guerre) dans l’espace public wallon, essentiellement le Hainaut ou le Namurois (Quaregnon, Wasmes, Gembloux…), et aussi à Bruxelles. Avec le portrait figurant sur la stèle du Waux-Hall, Jacobs qui avait alors déjà obtenu le Prix du Hainaut est parvenu à rendre la bonhomie et la chaleur que dégageait Arthur Cantillon.
L’inauguration du mémorial a lieu le 19 juillet 1936 dans le parc du Waux-Hall de Mons. Tout en célébrant un poète trop tôt disparu (40 ans) et qui se voua à la défense des lettres françaises, elle est l’occasion pour le Comité de céder le monument à la ville de Mons. En plus des nombreux discours officiels, un petit groupe se rend au cimetière de Pommerœul où la réplique du médaillon réalisé par Jacobs est apposée sur la tombe de Cantillon. En 1958, pour le 25e anniversaire de la mort du poète, les autorités communales projettent de réaliser un monument à Pommerœul, mais seule la biographie rédigée par Raymond Renard marqua durablement cet anniversaire.

Inauguration du mémorial Arthur Cantillon, dans Le Thyrse, 19 juillet 1936, p. 1-13
Le Thyrse, 1er septembre 1936, n°9, p. 267-276
Paul DELFORGE, Arthur Cantillon, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2000, t. I, p. 227
Raymond RENARD, Arthur Cantillon, Mons, éd. Fonds Raoul Warocqué, 1958, en particulier p. 60-61

parc du Waux-Hall
7000 Mons

carte

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Monument Docteur HAQUIN

Monument au docteur Haquin, réalisé par Gustave Jacobs, 30 août 1936.

Surnommé le « médecin des pauvres », le docteur Ulysse Haquin était un médecin généraliste, originaire de Gilly où il était né en 1865, qui s’était installé dans la commune de Quaregnon, en 1889. Au cœur du bassin minier et industriel, il porte une attention particulière à la classe ouvrière ; on le sait disponible et il n’hésite pas à soigner gracieusement. Après la Grande Guerre, il crée la « Consultation des Nourrissons » de Quaregnon. Après son décès en 1933, l’initiative est prise de lui élever un monument. Les autorités locales confient sa réalisation à Gustave Jacobs (1891-1986). Davantage qu’un buste ou une simple plaque commémorative, l’artiste réalise un monument caractéristique de cette époque. Il place en effet une statue en bronze d’une femme tenant son enfant dans les bras devant une haute stèle en pierre, de forme rectangulaire, et fait apparaître dans la partie supérieure un médaillon ; il y représente le profil gauche du docteur Haquin. La superposition du médaillon par rapport à la statue donne l’impression que le médecin continue à veiller sur ses patients. Sur la stèle verticale apparaît la dédicace gravée dans la pierre :


AU
DOCTEUR
HAQUIN


Sur le socle portant l’ensemble, sous la statue de bronze, a été gravée la mention :


LA COMMUNE RECONNAISSANTE

Monument au docteur Haquin


Situé à l’extrémité de la place Nicolas Jenart, dans un cadre fort arboré, l’ensemble monumental se trouve actuellement juste devant le CPAS de la localité. Il porte la signature du sculpteur montois Gustave Jacobs à qui l’on lui doit de nombreux bas-reliefs et monuments à Mons, que ce soit à l’hôtel de ville, au gouvernement provincial, ou dans les rues de la ville. Ami d’Anto Carte qui lui avait dressé le portrait, formé aux Académies de Mons et de Bruxelles, Jacobs a donné son nom à un jardin de Mons, au bas de la rue d’Havré. En dehors de Mons, le sculpteur – influencé par l’Art déco – signe plusieurs monuments (parfois aux morts de la Grande Guerre) dans l’espace public wallon, essentiellement dans le Hainaut ou le Namurois (Wasmes, Gembloux… ou ici à Quaregnon), ainsi qu’à Bruxelles. Professeur de sculpture et directeur de l’École des Arts et du Dessin de Saint-Josse-ten-Noode, il livre des bustes et expose, à partir de 1925, avec le Cercle « Bon Vouloir » à Mons. Sculpteur apprécié, il a déjà obtenu le Prix du Hainaut lorsqu’il termine le monument du docteur Haquin, inauguré le 30 août 1936.

 



 

Jurbise, Lens, Quaregnon et Saint-Ghislain, Patrimoine architectural et territoires de Wallonie, Liège (Mardaga), 2007, p. 172
http://www.vanderkrogt.net/statues/land.php?land=BE&webpage=ST&page=5 (s.v. août 2013)
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 746
Le Thyrse, 1er septembre 1936, n°9, p. 267-276
 

place Nicolas Jenart – 7390 Quaregnon

carte

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