Paul Delforge

Statue Charlemagne

Statue équestre de Charlemagne, réalisée par Louis Jehotte, 26 juillet 1868.

Jeune État né d’une révolution, la Belgique de 1830 n’obtient d’assurances sur sa pérennité qu’à la suite de la signature du Traité des XXIV articles, à Londres, en 1839. Déjà quelques « peintres d’histoire » ont commencé à s’inspirer d’événements du passé « belge » et les parlementaires ont décidé « d’honorer la mémoire des grands hommes belges » en encourageant toute initiative pour que fleurissent des statues dans l’espace public. =

À la suite du ministre de l’Intérieur, Jean-Baptiste Nothomb, des commandes sont passées auprès de sculpteurs pour décorer le péristyle du grand vestibule du Parlement (1845). D’emblée s’imposent comme « héros nationaux » Pépin de Herstal, Thierry d’Alsace, Baudouin de Constantinople, Jean Ier de Brabant, Philippe le Bon et Charles Quint. 

Tandis que l’hôtel de ville de Bruxelles se couvre de près de 300 statues (entre 1844 et 1902), la façade du nouveau Palais provincial de Liège en accueille une quarantaine (entre 1877 et 1884). Une impulsion avait été donnée, le mouvement allait suivre, abandonnant les façades pour occuper les places publiques. 

Chef de Cabinet, en charge de l’Intérieur (1847-1852), Charles Rogier invite chaque province à élever un monument digne des gloires nationales dans son chef-lieu. Soutenu par son successeur, Joseph Piercot, le projet se concrétise lorsque Rogier redevient ministre, entre 1858 et 1868. Aux quatre coins du pays, les édiles municipaux se mobilisent bon gré mal gré (en raison des coûts) dans un projet qui se veut collectif, mais qui révèle à la fois des particularismes locaux et des interrogations sur la définition de « belge ».

À Liège, le sculpteur Louis Jehotte (1804-1884) a offert ses services, dès 1855, pour élever sur la place Saint-Lambert une statue équestre de Charlemagne, en bronze, personnage étonnement absent de la sélection de J-B. Nothomb. Arrière-petit-fils de Pépin de Herstal, petit-fils de Charles Martel et fils de Pépin le Bref, Charles le Grand semble présenter quelques liens avec l’Ardenne et le pays mosan, avant qu’il ne soit couronné empereur, à Rome, le 25 décembre 800, par le pape Léon III. Si Charlemagne (742-814) établit sa capitale à Aix-la-Chapelle, on s’interroge encore au XIXe siècle sur le lieu de sa naissance. L’Académie a mis la question en concours, mais aucune réponse ne lui est parvenue. Herstal paraît cependant un meilleur choix que Liège, car jusqu’en 784, Charlemagne y disposait d’un palais où, disait-on, il aimait résider… De surcroît, dans certains quartiers de la localité son souvenir continue d’être vénéré, tant lors d’une fête annuelle que dans une église. Mais, au milieu du XIXe siècle, la question du lieu de naissance de Charlemagne n’est pas réglée : Belgique, France, Allemagne ? L’initiative de Jehotte relance la polémique et pousse l’Académie royale à mettre la question en concours, sans recevoir de réponse.

Embarrassée par l’offre de Jehotte, la ville de Liège choisit néanmoins, en 1862, d’installer le futur monument à proximité de l’ancien chœur occidental de la cathédrale Saint-Lambert démolie. Personne ne conteste le statut de cette « gloire nationale », mais le Conseil provincial remet en question la pertinence de l’emplacement, si bien qu’en 1863, les autorités locales optent pour le boulevard d’Avroy, dans cette partie de la ville où d’importants travaux ont transformé les anciens bras de la Meuse en avenues. Contestant cette décision en justice, le sculpteur perd son procès, mais obtient satisfaction quand il réclame que l’empereur soit orienté face au sud. Dans la mesure où le gouvernement intervient financièrement, plus rien ne s’oppose à la réalisation de la fameuse statue équestre. C’est finalement le 26 juillet 1868 que l’on procède à son inauguration devant une foule importante, mais en l’absence des hautes autorités, hormis le gouverneur de la province de Liège qui préside.

Formé à l’Académie de Liège, Louis Jehotte a bénéficié d’une bourse de la Fondation Darchis dans sa jeunesse, et a fait le voyage en Italie (Florence et Rome). Ami d’Eugène Simonis, il est comme lui élève de Mathieu Kessels à Rome (en 1823), avant de séjourner à Paris (1830) et à Copenhague où il fréquente l’atelier de Thorwaldsen (1831). Nommé professeur de sculpture à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles en 1835, il y enseigne seul cette matière pendant 27 ans (1835-1863), influençant considérablement plusieurs générations d’artistes (Mélot, Bouré, Fiers, Meunier, Desenfans, etc.). Préférant sculpter des sujets religieux, Jehotte se fait rare en monuments publics. Pourtant, c’est lui-même qui avance, en 1855, l’idée de Charlemagne, personnage auquel il consacre, avec son ami André Van Hasselt, une importante biographie résultant de vingt ans de recherches. Tenant particulièrement à ce monument, Jehotte a acquis un terrain à Bruxelles (rue de Pachéco) et c’est là qu’il exécute lui-même la fonte de cette œuvre colossale, pesant dix tonnes.
Le cheval et son cavalier sont en bronze. Le socle est en pierre. On peut lire l’inscription :

« CAROLUS MAGNUS
MAGNUS BELLO
MAJOR PACE »

De style roman, le piédestal est aussi orné de statues représentant les ancêtres de l’empereur, à savoir (sainte) Begge, Pépin de Herstal, Charles Martel, Bertrade, Pépin de Landen et Pépin le Bref.
En 1888, des vandales abîment trois des statues du piédestal et un nouveau procès oppose la ville et le sculpteur qui meurt sans que l’affaire soit réglée. À la veille de la Grande Guerre, la partie inférieure du socle est remplacée. Au début du XXIe siècle, il a été procédé à une rénovation totale du monument qui a retrouvé des couleurs et un large espace de dégagement.

Sources:

Statue équestre de Charlemagne

Jacques VAN LENNEP, La sculpture belge au 19e siècle, t. 1. La Sculpture belge, Bruxelles, CGER, 1990, p. 71
Jacques VAN LENNEP, La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 460-461
Pier

re COLMAN, Le site de la statue équestre de Charlemagne, dans Chroniques d’archéologie et d’histoire du pays de Liège, Liège, Institut archéologique liégeois, juillet-décembre 2004, n°7-8, tome II, p. 76-77
Alain DIERKENS, La statuaire publique, dans L’architecture, la sculpture et l’art des jardins à Bruxelles et en Wallonie, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1995, p. 246-250
Liège, Patrimoine architectural et territoires de Wallonie, Liège (Mardaga), 2004, p. 154
Charles BURY, Les Statues liégeoises, dans Si Liège m’était conté, n°35, printemps 1970, p. 9-10
Pierre COLMAN, Le sculpteur Louis Jehotte, alias Jehotte (1803-1884) académicien comblé...d’avanies, Liège, 2010
http://www.sculpturepublique.be/4000/Jehotte-Charlemagne.htm 
Jean WUILBAUT, Mons 1853-1868. Controverses autour de la statue de Baudouin de Constantinople, dans Annales du Cercle archéologique de Mons, Mons, 1988, t. 73, p. 1-45
Alain COLIGNON et Baudouin VAN DEN ABEELE, Mémoires de Wallonie, Les rues de Louvain-la-Neuve racontent…, Luc COURTOIS (dir.), Louvain-la-Neuve, Fondation Humblet, 2011, p. 105-107
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 764
Alexia CREUSEN, dans Musée en plein air du Sart Tilman, Art&Fact asbl, Parcours d’art public. Ville de Liège, Liège, échevinat de l’Environnement et Musée en plein air du Sart Tilman, 1996

 


 

Boulevard d’Avroy
4000 Liège

carte

Paul Delforge

Photo Paul Delforge-Diffusion Institut Destrée-Sofam

Statue Begge

Professeur à l’Académie de Bruxelles, le sculpteur liégeois Louis Jehotte (1804-1884) a offert ses services à sa ville natale, dès 1855, pour élever sur la place Saint-Lambert une statue équestre de Charlemagne. S’inscrivant dans un mouvement typique du XIXe siècle visant à honorer les « gloires nationales belges », cette proposition a embarrassé les autorités liégeoises tant en raison de la question non résolue à l’époque du lieu de naissance de Charlemagne, que par l’insistance du sculpteur d’installer son œuvre sur la place Saint-Lambert. Au milieu du XIXe siècle, la question du lieu de naissance de Charlemagne n’est pas réglée : Belgique, France, Allemagne ? Elle reste d’ailleurs discutée encore aujourd’hui. Cependant, en dépit des protestations de Jehotte, l’emplacement qui est finalement choisi est le boulevard d’Avroy. C’est là que le monument est inauguré le 26 juillet 1868.

Contrairement à l’impression que pourrait donner une vision lointaine de l’impressionnante statue équestre, Charlemagne n’est pas le seul à être honoré. Toute « sa famille » – du moins six de ses ascendants les plus illustres – est associée par Jehotte, par une représentation en bas-relief sur le large socle de style romano-byzantin, par ailleurs ornés de motifs végétaux et de médaillons historiés alternant avec des têtes de lion. Dans les six niches à arcades en plein cintre, que séparent des colonnes ornées de l’aigle impérial, on rencontre Charles Martel, Pépin de Landen, Pépin le Bref, Pépin de Herstal, ainsi que deux femmes, Bertrade et Begge.
 

Statue de Begge sur le monument Charlemagne

Sans que l’on connaisse son lieu de naissance ni d’ailleurs la date, Begge est la fille de Pépin l’Ancien et d’Itte, la fondatrice de l’abbaye de Nivelles. Begge est aussi la sœur de Gertrude de Nivelles. Vers 644, Begge épouse Anségisel, intendant des domaines royaux en Austrasie, avec qui elle a un fils, Pépin le Jeune (dit Pépin II de Herstal) qui deviendra maire des palais d’Austrasie et de Neustrie. Rédigée dans le courant du XIe siècle, la Vita Beggae raconte que son mari fut assassiné à la chasse par un certain Gondouin. Devenue veuve, Begge se réfugie en Hesbaye, vers 673, avant de partir pour l’Italie où elle décide d’entrer en religion comme sa sœur. À son retour de Rome, elle développe un monastère à Andenne qui devient rapidement l’un des plus florissants de nos régions. Surnommée Begge d’Andenne, elle en devient la première abbesse (691). Elle contribue à l’expansion du pouvoir que les Pippinides détiennent alors principalement autour de Liège et en Ardenne. Son fils, Pépin II de Herstal (circa 645 – Jupille 714) n’aura de cesse de consolider la domination de sa famille sur les rois mérovingiens. C’est par conséquent l’arrière-arrière-grand-mère de Charlemagne, que Jehotte représente sur le piédestal de l’empereur.

Formé à l’Académie de Liège, Louis Jehotte a bénéficié d’une bourse de la Fondation Darchis dans sa jeunesse, et a fait le voyage en Italie (Florence et Rome). Ami d’Eugène Simonis, il est comme lui élève de Mathieu Kessels à Rome (en 1823), avant de séjourner à Paris (1830) et à Copenhague où il fréquente l’atelier de Thorwaldsen (1831). Nommé professeur de sculpture à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles en 1835, il y enseigne seul cette matière pendant 27 ans (1835-1863), influençant considérablement plusieurs générations d’artistes (Mélot, Bouré, Fiers, Meunier, Desenfans, etc.). Préférant sculpter des sujets religieux, Jehotte se fait rare en monuments publics. Pourtant, c’est lui-même qui avance, en 1855, l’idée de Charlemagne, personnage auquel il consacre, avec son ami André Van Hasselt, une importante biographie résultant de vingt ans de recherches. Tenant particulièrement à ce monument, Jehotte a acquis un terrain à Bruxelles (rue de Pachéco) et c’est là qu’il exécute la fonte de cette œuvre colossale, pesant dix tonnes. En 1888, des vandales abîment trois des statues du piédestal et un nouveau procès oppose la ville et le sculpteur qui meurt sans que l’affaire soit réglée. À la veille de la Grande Guerre, la partie inférieure du socle est remplacée. Au début du XXIe siècle, il a été procédé à une rénovation totale du monument qui a retrouvé des couleurs et un large espace de dégagement.


Jacques VAN LENNEP, La sculpture belge au 19e siècle, t. 1. La Sculpture belge, Bruxelles, CGER, 1990, p. 71 Jacques VAN LENNEP, La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 460-461
Pierre COLMAN, Le site de la statue équestre de Charlemagne, dans Chroniques d’archéologie et d’histoire du pays de Liège, Liège, Institut archéologique liégeois, juillet-décembre 2004, n°7-8, tome II, p. 76-77
Alain DIERKENS, La statuaire publique, dans L’architecture, la sculpture et l’art des jardins à Bruxelles et en Wallonie, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1995, p. 246-250
Liège, Patrimoine architectural et territoires de Wallonie, Liège (Mardaga), 2004, p. 154
Charles BURY, Les Statues liégeoises, dans Si Liège m’était conté, n°35, printemps 1970, p. 9-10
Pierre COLMAN, Le sculpteur Louis Jehotte, alias Jehotte (1803-1884) académicien comblé...d’avanies, Liège, 2010
http://www.sculpturepublique.be/4000/Jehotte-Charlemagne.htm 
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 764
Alexia CREUSEN, dans Musée en plein air du Sart Tilman, Art&Fact asbl, Parcours d’art public. Ville de Liège, Liège, échevinat de l’Environnement et Musée en plein air du Sart Tilman, 1996 
Eugène COEMANS, Begghe, dans Biographie nationale, t. II, col. 107-110
Alain COLIGNON, Dictionnaire des saints et des cultes de Wallonie. Histoire et folklore, Liège, éd. du Musée de la Vie wallonne, 2003

boulevard d’Avroy
4000 Liège

carte

Paul Delforge

Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Statue Pépin de Herstal, sur le monument Charlemagne à Liège

Professeur à l’Académie de Bruxelles, le sculpteur liégeois Louis Jehotte (1804-1884) a offert ses services à sa ville natale, dès 1855, pour élever sur la place Saint-Lambert une statue équestre de Charlemagne. S’inscrivant dans un mouvement typique du XIXe siècle visant à honorer les « gloires nationales belges », cette proposition a embarrassé les autorités liégeoises tant en raison de la question non résolue à l’époque du lieu de naissance de Charlemagne, que par l’insistance du sculpteur d’installer son œuvre sur la place Saint-Lambert. 

Au milieu du XIXe siècle, la question du lieu de naissance de Charlemagne n’est pas réglée : Belgique, France, Allemagne ? Elle reste d’ailleurs discutée encore aujourd’hui. Cependant, en dépit des protestations de Jehotte, l’emplacement qui est finalement choisi est le boulevard d’Avroy. C’est là que le monument est inauguré le 26 juillet 1868.

Contrairement à l’impression que pourrait donner une vision lointaine de l’impressionnante statue équestre, Charlemagne n’est pas le seul à être honoré. Jehotte associe toute « sa famille » – du moins six de ses ascendants les plus illustres –, par une représentation en bas-relief sur le large socle de style romano-byzantin, par ailleurs ornés de motifs végétaux et de médaillons historiés alternant avec des têtes de lion. Dans les six niches à arcades en plein cintre, que séparent des colonnes ornées de l’aigle impérial, on rencontre Begge, Charles Martel, Bertrade, Pépin de Landen, Pépin le Bref et Pépin de Herstal, le premier de la dynastie des Pippinides.

Statue Pépin de Herstal sur le monument Charlemagne

La famille des Pippinides

Propriétaire d’un patrimoine s’étendant principalement autour de Liège et en Ardenne, la famille des Pippinides s’étend, par mariages, aux régions de Metz et de Verdun, avant que Pépin II de Herstal (circa 645 – Jupille 714) ne réussisse à dominer toute l’Austrasie et à jouer un rôle important en Neustrie (687-710). Par la conquête de la Frise cisrhénane, Pépin II s’assure le contrôle de l’embouchure du Rhin et de la Meuse. En favorisant la christianisation des territoires conquis, il inaugure également une politique qui renforce sa propre autorité, la hiérarchie ecclésiastique établie lui étant en principe fidèle : le refus de l’évêque Lambert de célébrer le deuxième mariage de Pépin II de Herstal se soldera par l’assassinat de l’évêque de Tongres-Maastricht… Petit-fils de Pépin Ier, maire des deux palais, celui d’Austrasie et de Neustrie, Pépin II exerce aussi un ascendant certain sur les très jeunes rois mérovingiens qu’il fait et défait selon ses intérêts ; il devient de facto le détenteur de l’autorité royale. 

Les descendants de Pépin II (Charles Martel, Pépin le Bref, Charlemagne) finiront par écarter les faibles rois et à prendre définitivement leur place, mettant un terme à la dynastie des Mérovingiens. C’est ce fils de Begge, par ailleurs arrière-grand-père de Charlemagne, que Jehotte représente.

Le sculpteur Louis Jehotte

Formé à l’Académie de Liège, Louis Jehotte a bénéficié d’une bourse de la Fondation Darchis dans sa jeunesse, et a fait le voyage en Italie (Florence et Rome). Ami d’Eugène Simonis, il est, comme lui, élève de Mathieu Kessels à Rome (en 1823), avant de séjourner à Paris (1830) et à Copenhague où il fréquente l’atelier de Thorwaldsen (1831). 

Nommé professeur de sculpture à l’académie des Beaux-Arts de Bruxelles en 1835, il y enseigne seul cette matière pendant 27 ans (1835-1863), influençant considérablement plusieurs générations d’artistes (Mélot, Bouré, Fiers, Meunier, Desenfans, etc.). 

Préférant sculpter des sujets religieux, Jehotte se fait rare en monuments publics. Pourtant, c’est lui-même qui avance, en 1855, l’idée de Charlemagne, personnage auquel il consacre, avec son ami André Van Hasselt, une importante biographie résultant de 20 ans de recherches. Tenant particulièrement à ce monument, Jehotte a acquis un terrain à Bruxelles (rue de Pachéco), et c’est là qu’il exécute la fonte de cette œuvre colossale, pesant 10 tonnes. 

En 1888, des vandales abîment trois des statues du piédestal, et un nouveau procès oppose la ville et le sculpteur, qui meurt sans que l’affaire soit réglée. À la veille de la Grande Guerre, la partie inférieure du socle est remplacée. 

Au début du XXIe siècle, il a été procédé à une rénovation totale du monument qui a retrouvé des couleurs et un large espace de dégagement.



Jacques VAN LENNEP, La sculpture belge au 19e siècle, t. 1. La Sculpture belge, Bruxelles, CGER, 1990, p. 71 Jacques VAN LENNEP, La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 460-461
Pierre COLMAN, Le site de la statue équestre de Charlemagne, dans Chroniques d’archéologie et d’histoire du pays de Liège, Liège, Institut archéologique liégeois, juillet-décembre 2004, n°7-8, tome II, p. 76-77
Alain DIERKENS, La statuaire publique, dans L’architecture, la sculpture et l’art des jardins à Bruxelles et en Wallonie, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1995, p. 246-250
Liège, Patrimoine architectural et territoires de Wallonie, Liège (Mardaga), 2004, p. 154
Charles BURY, Les Statues liégeoises, dans Si Liège m’était conté, n°35, printemps 1970, p. 9-10
Pierre COLMAN, Le sculpteur Louis Jehotte, alias Jehotte (1803-1884) académicien comblé...d’avanies, Liège, 2010
http://www.sculpturepublique.be/4000/Jehotte-Charlemagne.htm 
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 764
Alexia CREUSEN, dans Musée en plein air du Sart Tilman, Art&Fact asbl, Parcours d’art public. Ville de Liège, Liège, échevinat de l’Environnement et Musée en plein air du Sart Tilman, 1996

 

Boulevard d’Avroy
4000 Liège

carte

Paul Delforge

Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Statue Charles MARTEL

Professeur à l’Académie de Bruxelles, le sculpteur liégeois Louis Jehotte (1804-1884) a offert ses services à sa ville natale, dès 1855, pour élever sur la place Saint-Lambert une statue équestre de Charlemagne. S’inscrivant dans un mouvement typique du XIXe siècle visant à honorer les « gloires nationales belges », cette proposition a embarrassé les autorités liégeoises tant en raison de la question non résolue à l’époque du lieu de naissance de Charlemagne, que par l’insistance du sculpteur d’installer son œuvre sur la place Saint-Lambert. 

Au milieu du XIXe siècle, la question du lieu de naissance de Charlemagne n’est pas réglée : Belgique, France, Allemagne ? Elle reste d’ailleurs discutée encore aujourd’hui. Cependant, en dépit des protestations de Jehotte, l’emplacement qui est finalement choisi est le boulevard d’Avroy. C’est là que le monument est inauguré le 26 juillet 1868.


Formé à l’Académie de Liège, Louis Jehotte a bénéficié d’une bourse de la Fondation Darchis dans sa jeunesse, et a fait le voyage en Italie (Florence et Rome). Ami d’Eugène Simonis, il est comme lui élève de Mathieu Kessels à Rome (en 1823), avant de séjourner à Paris (1830) et à Copenhague où il fréquente l’atelier de Thorwaldsen (1831). Nommé professeur de sculpture à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles en 1835, il y enseigne seul cette matière pendant 27 ans (1835-1863), influençant considérablement plusieurs générations d’artistes (Mélot, Bouré, Fiers, Meunier, Desenfans, etc.). Préférant sculpter des sujets religieux, Jehotte se fait rare en monuments publics. 

Pourtant, c’est lui-même qui avance, en 1855, l’idée de Charlemagne, personnage auquel il consacre, avec son ami André Van Hasselt, une importante biographie résultant de vingt ans de recherches. Tenant particulièrement à ce monument, Jehotte a acquis un terrain à Bruxelles (rue de Pachéco) et c’est là qu’il exécute la fonte de cette œuvre colossale, pesant dix tonnes. En 1888, des vandales abîment trois des statues du piédestal et un nouveau procès oppose la ville et le sculpteur qui meurt sans que l’affaire soit réglée. À la veille de la Grande Guerre, la partie inférieure du socle est remplacée. Au début du XXIe siècle, il a été procédé à une rénovation totale du monument qui a retrouvé des couleurs et un large espace de dégagement.


Statue Charles Martel (Liège)Contrairement à l’impression que pourrait donner une vision lointaine de l’impressionnante statue équestre, Charlemagne n’est pas le seul personnage honoré par le monument. Toute « sa famille » – du moins six de ses ascendants les plus illustres – est associée par Jehotte, par une représentation en bas-relief sur le large socle de style romano-byzantin, par ailleurs ornés de motifs végétaux et de médaillons historiés alternant avec des têtes de lion. Dans les six niches à arcades en plein cintre, que séparent des colonnes ornées de l’aigle impérial, on rencontre tour à tour Charles Martel, Pépin de Landen, Pépin le Bref, Pépin de Herstal, ainsi que deux femmes, Bertrade et Begge.


Avec Charles Martel (circa 690 – Quierzy 741), c’est le grand-père paternel de Charlemagne que Jehotte représente sur le piédestal de l’empereur. Né à Andenne (selon certains auteurs), fils de Pépin II de Herstal, le maire du palais d’Austrasie, Charles Martel est appelé à hériter de sa charge en 714. De multiples péripéties entourent sa prise de pouvoir effective en 717. Vainqueur notamment de la bataille dite de l'Amblève (716), il a dû combattre à la tête des Austrasiens pour affirmer son pouvoir, et affronter la Neustrie pour contrôler puis pacifier l'ensemble du royaume franc dont il est le seul maître jusqu’à son décès, en 741. Il contribue à son expansion, notamment après avoir combattu du côté de l’Europe centrale, et à son raffermissement après avoir battu les armées omeyyades à Poitiers (732). Reconnu pour avoir donné une organisation militaire sérieuse au royaume des Francs, il laisse à ses deux fils, Carloman et Pépin le Bref, un pouvoir qui ne s’embarrasse plus guère des rois mérovingiens.

 

- Jacques VAN LENNEP, La sculpture belge au 19e siècle, t. 1. La Sculpture belge, Bruxelles, CGER, 1990, p. 71 Jacques VAN LENNEP, La sculpture belge au 19e siècle,  catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 460-461 
- Pierre COLMAN, Le site de la statue équestre de Charlemagne, dans Chroniques ’archéologie et d’histoire du pays de Liège, Liège, Institut archéologique liégeois,  juillet-décembre 2004, n°7-8, tome II, p. 76-77 
- Alain DIERKENS, La statuaire publique, dans L’architecture, la sculpture et l’art des jardins à Bruxelles et en Wallonie, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1995,    p. 246-250 
- Liège, Patrimoine architectural et territoires de Wallonie, Liège (Mardaga), 2004, p. 154 
- Charles BURY, Les Statues liégeoises, dans Si Liège m’était conté, n°35, printemps 1970, p. 9-10 
- Pierre COLMAN, Le sculpteur Louis Jehotte, alias Jehotte (1803-1884) académicien comblé...d’avanies, Liège, 2010 
- Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 764 
- Alexia CREUSEN, dans Musée en plein air du Sart Tilman, Art&Fact asbl, Parcours d’art public. Ville de Liège, Liège, échevinat de l’Environnement et Musée en plein air du Sart Tilman, 1996

Boulevard d’Avroy 
4000 Liège

carte

Inaugurée le 26 juillet 1868

Paul Delforge

© Augusta Stylianou Gallaery

Meunier Constantin

Culture, Sculpture

Etterbeek 12/04/1831, Ixelles 04/04/1905

Peintre d’abord, sculpteur ensuite, c’est dans la Wallonie industrielle de la deuxième moitié du XIXe siècle que Constantin Meunier trouve l’inspiration qui lui donne sa stature internationale. Les mineurs, les souffleurs de verre, les puddleurs, les ouvriers de l’industrie et de la campagne sont ses premiers sujets ; il donne dans le même temps ses lettres de noblesse à une certaine manière de représenter le paysage industriel wallon. Quand viennent ses sculptures, elles sont l’œuvre d’un créateur génial : « Meunier est un de ces rares artistes dont l'œuvre originale a marqué une époque, a ouvert des voies nouvelles à l'Art et, plastiquement autant que moralement, il ne cessera jamais d'émouvoir » (A. Marchal).

Orphelin de son père, élevé par sa mère et par son parrain, le professeur Constantin Héger (futur préfet de l’Athénée de Bruxelles), Constantin Meunier est en contact très jeune avec le milieu cultural : son frère aîné, Jean-Baptiste se forme à la gravure ; dans la maison familiale, on loue des chambres à des artistes qui viennent travailler à Bruxelles. Inscrit à l’Académie de Bruxelles dès 1845, il s’initie au dessin avant d’opter pour la sculpture et de devenir l’élève du Liégeois Louis Jehotte. Il fréquente aussi l’atelier de Fraikin, mais finalement c’est vers la peinture qu’il se tourne lors de sa dernière année à l’Académie (1854).

Au contact du Carolorégien Navez, il trouve sa voie, d’autant qu’en fréquentant aussi l’atelier Saint-Luc il croise Félicien Rops, Louis Dubois et autre Charles de Groux. Avec eux notamment, Meunier fondera, en 1868, la Société libre des Beaux-Arts de Bruxelles. À partir de 1857 et pendant vingt ans, il expose aux Salons de Paris et de Bruxelles ; de ses séjours au monastère des Trappistes de Westmalle, il rapporte des sujets religieux ; il s’inspire ensuite d’événements historiques, liés au passé de la Belgique ; mais il recherche surtout des sujets populaires, des hommes au travail, à la campagne, puis à l’atelier et à l’usine. À la fin des années 1870, lors d’une visite à Huy, il découvre des fonderies et laminoirs ; en 1879, il visite les usines Cockerill à Seraing ; l’année suivante la verrerie du Val Saint Lambert.

C’est à partir de ce moment que Constantin Meunier présente ses premières œuvres inspirées par le monde du travail et de l’industrie. Avec Xavier Mellery, qui prépare un ouvrage sur La Belgique et qui souhaite des illustrations du peintre, C. Meunier parcourt les sites houillers et métallurgiques du Borinage et du pays de Charleroi (1881-1882). Une commande du gouvernement en Espagne (pour copier une Descente de Croix d’un maître flamand) finit par le convaincre que sa voie est tracée dans un genre qui est avant tout réaliste et qui met l’homme laborieux en valeur.

Ressentant désormais mieux ce que peut lui apporter la sculpture, il y revient au milieu des années 1880. Un « puddleur » et un « débardeur » voient le jour en 1885 sortis directement de son inspiration et de ses dessins. L’accueil est enthousiaste. Libéré de toute pression esthétique, Constantin Meunier libère sa force créatrice dans une œuvre faite désormais indifféremment de sculptures, de peintures ou de dessins. En plus de représenter les diverses activités professionnelles de l’industrie, il rend compte de la condition ouvrière, des malheurs qui frappent les travailleurs, que soit le grisou, la misère ou l’alcool.

Professeur de peinture à l’Académie de Louvain (1888-1896), il s’inspire aussi de la mer du Nord et prépare un Monument au Père Damien, commande de la ville de Louvain qu’il achève en 1894, au milieu de statues où mineurs, métallurgistes et gens du peuple restent présents. Alors que Paris acclame la rétrospective qu’il y présente en 1896 et lui donne une dimension internationale, Constantin Meunier a l’esprit accaparé par un projet ambitieux. Depuis 1890, il porte l’idée d’un Monument au Travail.

Sollicité de toutes parts (commandes, expositions à Berlin et à Dresde, nomination à l’Académie de Belgique, sollicitations de bustes de ses amis, construction de sa maison près du Bois de la Cambre, etc.), il construit pas à pas les différents éléments de son Monument du Travail. Au début du XXe siècle, il a achevé les quatre hauts reliefs majeurs et les principales figures ; avec Horta, il entreprend de cerner la composition architecturale de l’ensemble, tandis qu’il achève la maquette du Semeur qui doit surmonter l’ensemble. Proche du but, il accepte de se laisser distraire encore, par la réalisation d’un monument dédié à Émile Zola, récemment disparu. Alors qu’il travaille sur les deux projets, Constantin Meunier s’éteint paisiblement en avril 1905, laissant ses deux dernières œuvres inachevées. Le Zola (réalisé avec le sculpteur français Alexandre Charpentier) sera inauguré à Paris en 1924, tandis que le Monument au Travail attendra 1930 pour être inauguré à Bruxelles, dans une forme et à un emplacement sans rapport avec les intentions de l’artiste.

Sources

Pierre BAUDSON, dans Jacques VAN LENNEP (dir.), La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 497-503
Une certaine idée de la Wallonie. 75 ans de Vie wallonne, Liège, 1995, numéro spécial de La Vie wallonne, t. LXIX, p. 152
Freddy JORIS, Natalie ARCHAMBEAU (dir.), Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 1995
Histoire de la Wallonie (L. GENICOT dir.), Toulouse, 1973, p. 468
André MARCHAL, La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. II, p. 523, 541-542, 572-573 ; t. III, p. 32

Simonis Eugène

Culture, Sculpture

Liège 11/07/1810, Bruxelles 11/07/1882

La statue de Godefroid de Bouillon est l’une des curiosités de Bruxelles. Sur son socle en plein milieu de la place Royale, l’œuvre n’échappe à personne. Son auteur paraît nettement plus discret, bien qu’en ce XIXe siècle bouillonnant Eugène Simonis réalisa une carrière remarquable.
Comme son ami Louis Jehotte, Eugène Simonis suit les cours de F-J. Dewandre à l’Académie de Liège. Bénéficiant d’une bourse de la Fondation Darchis, le jeune homme fait le voyage en Italie (Florence et Rome) et est aussi élève de Mathieu Kessels, l’artiste originaire de Maastricht étant lui-même l’élève du Danois Thorwaldsen, grand représentant du néo-classique.

Contrairement à Jehotte qui part faire carrière à l’Académie de Bruxelles, Simonis rejette la nomination qui lui est proposée comme professeur à l’Académie de Liège qui vient d’être réorganisée ; il a la possibilité de remplacer son ancien maître, F-J. Dewandre décédé, mais il refuse pour pouvoir exécuter des travaux qui lui sont commandés principalement à Bruxelles. Le sculpteur wallon va désormais animer l’école de sculpture bruxelloise, acceptant plus tard de devenir le directeur de l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles (1863-1877), tout en donnant le cours de composition historique et d'expression dont Jehotte avait été le titulaire. Entre-temps, il a réalisé une grosse part de la Colonne du Congrès, le fronton du Théâtre de la Monnaie, de nombreuses statues au Palais des Académies, le monument au chanoine Triest à Sainte-Gudule.

Réalisé en 1848, son Godefroid de Bouillon est son œuvre majeure, considérée par des critiques comme nettement en avance sur son temps. Il appose cependant sa signature sur d’autres monuments comme celui d’André Dumont, à Liège (1866) ou de Léopold Ier, devant l’ancienne gare de Mons (1875). Travaillant le plâtre, le marbre, le bronze ou la pierre de France, Simonis ne se contente pas d’exécuter des œuvres monumentales ; ses bustes sont nombreux représentants des proches ou des personnalités célèbres, voire les deux avec un buste d’Henri-Joseph Orban, son beau-père, par ailleurs père de Walthère Frère-Orban.

 

Sources

Musée des Beaux-Arts, Exposition Le romantisme au pays de Liège, Liège, 10 septembre-31 octobre 1955, Liège (G. Thone), s.d., p. 150-151
Jacques STIENNON, dans Freddy JORIS, Natalie ARCHAMBEAU (dir.), Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 1995
Edmond MARCHAL, dans Biographie nationale, t. XXII, col. 572-579
Histoire de la Wallonie (L. GENICOT dir.), Toulouse, 1973, p. 392
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. II, p. 565-566

Jehotte Louis

Culture, Sculpture

Liège 07/11/1803, Bruxelles 03/02/1884


Derrière l’impressionnante statue équestre de Charlemagne exposée à Liège depuis 1867 se cache le nom de Louis Jehotte. Son père, Léonard Jehotte, était graveur auprès de la Monnaie de Liège. C’est à l’Académie de Liège que Louis se forme avec l’aide de F-J. Dewandre. Bénéficiant d’une bourse de la Fondation Darchis, le jeune homme fait le voyage en Italie (Florence et Rome). Ami d’Eugène Simonis, il est comme lui élève de Mathieu Kessels à Rome (en 1823). Il séjourne encore à Paris (1830) et à Copenhague : là il fréquente l’atelier de Thorwaldsen (1831).
Très tôt, Louis Jehotte s’inspire de l’antiquité, réalise des bustes, avant de sculpter surtout des sujets religieux. 

Sollicité pour réaliser des monuments publics, Jehotte se fait rare, mais inspiré. À Bruxelles, il a laissé un Charles de Lorraine sur la place du Musée (1848), ainsi qu’un Caïn maudit dans le jardin de l’Académie (1850/1851), après avoir travaillé sur le mausolée du dernier prince-évêque de Liège, François-Antoine de Méan, dans la cathédrale de Malines (1837). Au contact des Bruxellois, le premier E de son nom de famille prend un accent aigu, Jéhotte (Colman).

En 1855, il offre ses services à la ville de Liège, pour ériger une statue équestre de Charlemagne. Inaugurée en juillet 1868, après de longues et nombreuses discussions, elle constitue souvent la seule œuvre que l’on retienne de celui qui fut l’unique professeur de sculpture à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles pendant 27 ans (1835-1863), et qui influença considérablement plusieurs générations d’artistes (Mélot, Bouré, Fiers, Meunier, Desenfans, etc.). Correspondant à la Classe des Beaux-Arts de l’Académie (1846-1884), on lui doit encore une série de bustes en marbre ou en plâtre (Louis Dewez, Nicolas-J. Rouppe, le baron de Surlet, etc.).

 

Sources

La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. II, p. 565
Freddy JORIS, Natalie ARCHAMBEAU (dir.), Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 1995
Musée des Beaux-Arts, Exposition Le romantisme au pays de Liège, Liège, 10 septembre-31 octobre 1955, Liège (G. Thone), s.d., p. 151
Luc SERCK, dans Biographie nationale, t. XXXV, col. 478-479