En Wallonie, de nombreux sites archéologiques témoignent de la présence d’un peuplement remontant jusqu’à -500 000 ans avant notre ère. Retrouvez dans cette leçon une synthèse et des documents relatant la longue marche de l’homo habilis vers l’homo sapiens, de l’élaboration d’outils rudimentaires à l’écriture.

Néolithique : traces mégalithiques (± 4.000 – ± 3.000 av. J-C)

Au cours de la fin du IVe et durant le IIIe millénaires, la culture de Seine-Oise-Marne est présente dans le Nord de la France, dans l’Ouest de l’Allemagne et sur le territoire actuel de la Wallonie. Des traces de sépultures collectives rattachées à cette culture ont été découvertes dans des grottes artificielles, appelées « hypogées », ou naturelles, comme en Belgique, et dans des mégalithes, parmi lesquels des allées couvertes (couloirs composés de plusieurs piliers ou orthostates sur lesquels reposent des dalles horizontales ou tables), comme celles de Wéris. Le mégalithisme n’est pas un phénomène typique à la Wallonie : il s’est en effet développé partout dans le monde à partir du Ve millénaire. Mais l’allée couverte constitue quant à elle une forme particulière de dolmens rencontrée dans la culture Seine-Oise-Marne.

Références
Cauw ; Cor; Guid ; Ot08 ; Tou09 ; Tou97


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)

Néolithique (± 6.500 – ± 2.100 av. J-C)

À l’évolution du mésolithique succède la révolution du néolithique. Durant cette période, les groupes humains pratiquent l’agriculture et l’élevage et sont sédentaires, installés dans de petits hameaux. L’homme a donc abandonné la chasse et la cueillette qui avaient été son mode de vie pendant près de 3 millions d’années. 
Le courant de néolithisation de l’Europe du Nord-Ouest est né il y a environ 10.000 ans au Proche-Orient. Il s’est propagé vers l’ouest jusque dans les Balkans avant de se scinder en deux : une partie s’est développée dans le Sud de la France et en Espagne et l’autre dans les Balkans et le bassin du Danube moyen, où s’est constituée la civilisation dite rubanée, en référence aux décors en ruban des poteries. Le Danubien a ensuite gagné le nord de l’Europe jusqu’à nos régions. Il s’est alors étendu au Bassin parisien avant de se diversifier selon les régions.
Les Ve et IVe millénaires sont marqués par une croissance démographique importante, entrainant une multiplication des petits hameaux et une augmentation des besoins en silex. Le site de Spiennes près de Mons est le plus vaste ensemble d’exploitations minières de silex du Néolithique européen. La datation par le C14 a livré que le gisement a été exploité durant une dizaine de siècles. Les mineurs venaient y extraire la matière première et la façonnaient la plupart du temps sur place. Les archéologues ont découvert des outils produits à Spiennes dans un rayon de plus de 70 km, ce qui laisse supposer que les hommes exerçaient leurs activités sur le site à destination d’une région assez vaste.
Les relations commerciales s’intensifient durant cette période. La société se hiérarchise, la notion de propriété émerge et, avec elle, les guerres. Les nombreuses sépultures et les sites, parfois aménagés en hauteur, parfois défendus par un fossé, sont autant de témoins de cette réalité.


Références
Cauw ; Cor ; Guid ; Ot07 ; Ot08


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)