Justice et Société
25 mai 1889
Acquittement au terme du procès dit du "Grand Complot"

Accusés d’avoir voulu porter atteinte à la sûreté de l’État en renversant ses institutions, 27 militants socialistes comparaissent devant la Cour d’Assises de Mons du 6 au 25 mai 1889. Au rang des principaux accusés, se trouve l’avocat Alfred Defuisseaux bien connu pour ses convictions républicaines et socialistes. Victime à plusieurs reprises de cabales judiciaires, l’auteur du Catéchisme du Peuple et leader du Parti socialiste républicain a trouvé refuge en France ; en son absence, son frère (Léon) et son cousin (Georges) dirigeaient le PSR, de même que Jean Laloi et Léonard Pourbaix. Ensemble, ils ont conduit un important mouvement de grève dans le Centre et le Borinage en décembre 1888, qui a dégénéré en violence (explosions de dynamite, etc.). C’est pour cette raison que les principaux dirigeants du PSR ont été arrêtés.
Avant l’ouverture du procès, cependant, se produit un coup de théâtre. Le directeur de la Sûreté de l’État reconnaît en Laloi et Pourbaix des agents provocateurs, infiltrés au sein du PSR, au service de la Sûreté. Ayant gagné la confiance de Defuisseaux, ils ont conduit le Parti socialiste républicain aux incidents de manière délibérée et sont les instigateurs du « Grand Complot ». C’est ce qui sera mis en évidence à l’occasion du procès par les avocats des inculpés, à savoir Mes Paul Janson, Edmond Picard, Jules Destrée, Fulgence Masson notamment. Les vrais leaders politiques sont tous acquittés, mais le PSR sort affaibli.