Code postal
4560

G. Focant - SPW Patrimoine

Château de Hoyoux

Le hameau de Hoyoux abrite le château du même nom, gentilhommière du prince-évêque François-Charles de Velbrück. Accroché au flanc d’une colline surplombant le Hoyoux, le château d’esprit classique a probablement été construit dans le courant du troisième quart du XVIIIe siècle pour servir de pavillon de chasse au souverain liégeois. Une cour d’honneur en terrasses donne sur le corps central de cinq travées flanqué de deux ailes d’une travée de baies identiques. À l’intérieur se trouvent d’intéressants lambris, portes et armoires d’encoignures en chêne ainsi qu’un escalier à balustres plats dans lequel se trouve un portrait du prince-évêque inscrit dans un médaillon datant de 1740.

Né en 1719 dans le duché de Juliers, à proximité de Düsseldorf, François-Charles de Velbrück devient prince-évêque de Liège en 1772, poste qu’il occupe jusqu’à sa mort en 1784 au château de Hex près de Tongres, une de ses résidences favorites. Francophile convaincu, il mène une politique étroite avec Louis XV mais c’est définitivement dans le domaine des arts que l’on retient son œuvre. Prince philosophe, Velbrück est à l’origine de nombreux projets à vocation artistique ou culturelle : la société littéraire de Liège ou encore la fondation de la société libre d’Émulation. Protecteur des artistes, il crée en 1774 une académie publique de peinture, sculpture et gravure. Apprécié de son vivant, pleuré à sa mort, François-Charles de Velbrück est résolument un des princes-évêques qui nous laisse le plus de traces marquantes actuellement.

4560 Hoyoux (Clavier)

carte

Frédéric MARCHESANI, 2013

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Banc George Garnir

Dans le village d’Ocquier, se trouve en banc inauguré au lendemain de la Seconde Guerre mondiale en l’honneur de Georges Garnir. Il se trouve au début de la rue Enroua, du moins à quelques dizaines de mètres du carrefour entre la rue En Visoul et la Grand Rue (la N641 en direction de Clavier), à gauche lorsqu’une fois dans la rue Enroua on se dirige vers les rues Wez et du Vieux Moulin. Il s’agit d’un vrai banc rustique en moellons, placé dans un endroit paisible entouré de maisons et de fermes en pierres du pays, et d’un petit cours d’eau de la vallée du Néblon. Au centre du dossier de ce banc, une pierre bleue a été gravée, indiquant :

GEORGE GARNIR

POETE DU CONDROZ
LES CHARNEUX
LES DIX JAVELLES
1868 – 1939
LA FERME AUX GRIVES
LES CONTES À MARJOLAINE

Délibérément, les initiateurs de ce monument n’ont retenu qu’une facette de George Garnir, à savoir l’écrivain et, singulièrement, dans son œuvre, ses écrits condruziens les plus significatifs. Considéré comme « un conteur wallon authentique », l’écrivain – reconnu pour une certaine drôlerie et la bonne humeur de ses ouvrages – sera durablement inspiré par son Condroz d’origine, tout en s’intéressant « aux mœurs bruxelloises ». Jeune, il passait ses vacances dans la maison paternelle située à côté de « la ferme aux grives » (proche du banc inauguré en 1947, la ferme est classée par la Région wallonne en juin 1993) et qui est le titre d’un de ses romans parus en 1901. En 1910, Garnir publie Les Dix Javelles qui, comme les Contes à Marjolaine datant de 1893, recèle des traces explicites de la vie condruzienne ; quant aux Charneux, avec le sous-titre Mœurs wallonnes, ce premier roman qu’il inscrit résolument et explicitement en Wallonie remonte à 1891, à l’époque où, docteur en Droit et en Sciences politiques de l’Université libre de Bruxelles, il côtoie les Fernand Severin et autre Albert Mockel qui mettent le jeune homme sur les rails de la littérature et de la poésie. Les écrits de Garnir paraissent alors dans les premiers numéros de La Wallonie. Abandonnant dès 1888 le pseudonyme initial de George Girran, il supprimera le S final de son prénom et gardera son patronyme de naissance lorsqu’il se fera un nom dans la littérature et le journalisme. Né à Mons où son père travaillait alors en tant du fonctionnaire des Chemins de Fer, Garnir passera l’essentiel de son existence à Bruxelles, mais cultivera toujours le souvenir des racines condruziennes de sa famille qui est originaire du village d’Ocquier.

Pourtant George Garnir est le plus souvent identifié comme l’un des trois fondateurs de l’hebdomadaire Pourquoi Pas ? C’est en effet en 1910, avec Léon Souguenet et Louis Dumont-Wilden, que Garnir lance ce magazine politique et de société qui va traverser quasiment tout le XXe siècle, s’éteignant en 1989 avec quelques soubresauts. Organisateur d’un « référendum » en 1912, dans les colonnes du Pourquoi Pas ?, sur le choix d’un jour de fête pour la Wallonie, membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises (mars 1926), Garnir a donné son nom à un prix qui est décerné à un écrivain belge de langue française, auteur d’un roman ou d’un recueil de contes évoquant les aspects et les mœurs des provinces wallonnes.

Comme Schaerbeek qui a donné le nom de Garnir à l’une de ses rues, et la ville de Mons qui honore « son » écrivain par une stèle dans le parc du Waux-Hall, le village d’Ocquier dispose d’un monument qui fait référence aux racines familiales de l’écrivain. 
« Oh ! Ce n’est pas un monument prétentieux et arrogant, loin de là ! Non, ce sont de vieilles pierres de chez nous, patinées et moussues, adossées simplement au vieux mur où [Garnir] s’est assis souvent » (discours de Gérard). L’initiative en revient à la famille Garnir et en particulier aux frères Abel et Jean Lurkin qui sont des cousins de l’écrivain. Ils ont fait appel à la fois à l’Association pour la Défense de l’Ourthe pour l’organisation et à l’architecte François Malfait pour la conception du banc : architecte en chef de la ville de Bruxelles pendant de nombreuses années, Malfait était un grand ami de George Garnir. Le dimanche de l’inauguration, plusieurs personnalités avaient tenu à honorer l’écrivain de leur présence : outre les précités, on retrouvait le dernier mousquetaire du Pourquoi Pas ?, Louis Dumont-Wilden, la veuve de Léon Souguenet, Auguste Buisseret, Olympe Gilbart, Jacques Ochs, Arsène Soreil, Elise Champagne, René Pouret, ainsi qu’Adolphe Gérard le bourgmestre de la localité et cousin lui aussi de l’écrivain, et Louis Gavage, le président de l’Association pour la Défense de l’Ourthe et ses affluents. L’écrivain, le journaliste, mais aussi le Wallon et l’ami de la nature furent tour à tour célébrés.

 

Sources

Paul DELFORGE, Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. II, p. 700
La Vie wallonne, 1947, n°238, p. 146
http://www.cicc-clavier.be/Pdf/Georges_Garnir.pdf. (s.v. avril 2015)
Bulletin de l’Association pour la Défense de l’Ourthe et de ses affluents, janvier-mars 1947, n°130, p. 10-11 ; avril 1947, n°131, p. 51-

Banc George Garnir (Ocquier)

Enroua
4560 Ocquier

carte

Paul Delforge

Guy Focant (SPW)

Château de Vervoz

Le site de Vervoz comprend bien plus que le château qui en est le point d’orgue. Un parc aux arbres remarquables où prennent place un potager muré et un pavillon, des constructions au bâti traditionnel de qualité et un étang paysager contribuent au caractère esthétique du lieu. Un mur en appareil irrégulier de calcaire – un matériau commun à l’ensemble du site –, construit au XIXe siècle, relie l’ensemble du bâti bordant la pièce d’eau. Derrière ce mur ou dans son prolongement se sont élevés, entre le XVIe et le XXe siècle, la maison du forgeron et sa forge, deux fermes, une habitation, le château et ses dépendances ainsi qu’une chapelle seigneuriale néogothique. Le château se détache au fond d’une cour fermée par une grille et bordée symétriquement de communs. L’aspect actuel de la demeure, au noyau probablement plus ancien, date du XVIIIe siècle tandis que les communs ont été partiellement reconstruits au XIXe siècle. 

Cet ensemble d’une grande cohérence architecturale et paysagère n’est cependant pas la première occupation du site, habité dès l’époque gallo-romaine. Entamées à la fin du XIXe siècle, les recherches archéologiques ont permis depuis d’identifier une agglomération routière installée le long de la chaussée reliant Tongres à Arlon avec sanctuaire et installations artisanales et complétée d’un ensemble funéraire unique. Cette implantation romaine se trouve toutefois en dehors du périmètre du site classé.

Château de Vervoz
4560 Clavier

carte

Classé comme site le 26 mai 1986 et comme ensemble architectural le 7 juillet 2015
Chapelle et mur de clôture classés comme monument le 7 juillet 2015
Patrimoine exceptionnel de Wallonie 

Institut du Patrimoine wallon