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Lagasse André

Politique, Député wallon

Ixelles 21/03/1923, Bruxelles 11/08/2010

Député wallon : 1988-1991

Docteur en Droit de l’Université catholique de Louvain (1943), lauréat des bourses de voyage, il obtient à la Faculté de Droit de Nancy le certificat d’études supérieures d’Économie sociale et de Droit du travail. Assistant chargé d’enseignement (1948), puis maître de conférences, il est promu professeur à l’Université catholique de Louvain. Il se retrouvera doyen de la Faculté de Droit à un moment particulièrement délicat de l’histoire de l’université (1968-1971). André Lagasse enseigne également à l’École des Sciences politiques et sociales, à l’Institut des Sciences économiques appliquées et à l’Institut agronomique. Il est admis à l’éméritat en 1984.

Membre du conseil général de Rénovation wallonne (1964-1980), membre-suppléant au Collège exécutif de Wallonie (1963-1964), André Lagasse a une sensibilité particulière pour la question wallonne, et s’intéresse surtout au dossier bruxellois. En mai 1965, alors qu’il vient à peine de contribuer à créer le FDF, il est élu sénateur. En même temps que François Perin et Robert Moreau sur des listes wallonnes, André Lagasse est l’un des premiers élus bruxellois sur une liste spécifiquement régionale. Préoccupé par le sort de l’Université catholique de Louvain et par le statut de Bruxelles qu’il souhaite voir reconnu comme une région à part entière, il devient conseiller communal de Bruxelles en octobre 1970, mandat qu’il exerce de manière ininterrompue jusqu’en décembre 1988. 

En 1971, il est aussi choisi comme conseiller (1971-1989), puis surtout comme président du Conseil de l’Agglomération de Bruxelles (1972-1989). Durant la même période, André Lagasse est devenu, dès 1974, le premier président de la Société de développement régional de Bruxelles, fruit de la loi Terwagne de juillet 1970. 
Loin d’être un événement sans lendemain, son élection de 1965 a connu de nombreuses confirmations. Le FDF n’a cessé de gonfler ses effectifs au point de devenir le deuxième voire le premier parti de la Région de Bruxelles. Régulièrement renvoyé dans l’opposition au national, André Lagasse se montre un parlementaire attentif, défenseur acharné de l’émergence d’une Région bruxelloise à part entière. Logique avec son statut de sénateur de l’opposition, André Lagasse vote à la carte les nouvelles dispositions de la Constitution en décembre 1970. 

Membre du Comité pour la Liberté de la région de Bruxelles, membre du Rassemblement pour la Démocratie et la Liberté, membre de la Ligue wallonne de l’Agglomération de Bruxelles (1973), il préside le FDF, de 1972 à janvier 1975, moment où il est remplacé par Léon Defosset. Présent à la table des négociations en avril 1974, il rejette un accord péniblement obtenu en exigeant un lien physique unissant la Wallonie et Bruxelles. Il rechignera fortement à soutenir trop ouvertement le Rassemblement wallon lors de la participation de ce parti au gouvernement Tindemans (juin 1974-mars 1977). À partir de 1977, le FDF, à son tour, tente l’expérience de la participation au sein du gouvernement belge et, avec les socialistes et les sociaux-chrétiens, essaye de mettre en application les dispositions de la Constitution relatives aux trois régions. En janvier 1980, André Lagasse ne peut que constater la défenestration de ses collègues ministres FDF du gouvernement Martens I. 

Durant tous les débats qui se déroulent au Sénat en 1979 et 1980, il prend une part active à la définition des textes de loi destinés à mettre en application l’article 107 quater de la Constitution. Dans la mesure où la réforme de 1980 laisse la région de Bruxelles au frigo, il ne soutient évidemment pas les lois d’août 1980 (7 août 1980). En 1984, il est le cosignataire d’une proposition de décret instituant Bruxelles capitale de la Communauté française, adoptée le jour même, sans discussion aucune (4 avril 1984).

Sénateur élu pour la huitième fois en octobre 1985 dans un Brabant toujours unitaire, André Lagasse se présente à la Chambre, en décembre 1987, et se retrouve député de l’arrondissement de Nivelles par les mystères de l’apparentement. En conséquence, jusqu’en décembre 1991, ce Bruxellois est appelé à siéger tant à la Chambre qu’au Conseil de la Communauté française, mais surtout au Conseil régional wallon, à Namur. Contrairement à octobre 1985 où un élu de la Volksunie avait été exclu, A. Lagasse est autorisé à participer aux travaux de l’assemblée wallonne durant toute la législature. Il n’est plus candidat en 1991 et est le dernier des membres-fondateurs du FDF (11 mai 1964) à quitter la politique active. Pendant vingt ans, de décembre 1971 à décembre 1991, André Lagasse a participé de manière assidue aux travaux du Conseil de la Communauté française, où il a d’ailleurs été le chef de groupe FDF-RW.

Opposé à tout transfert de compétences vers les Régions, A. Lagasse défend l’idée d’une forte union des francophones de Bruxelles et de Wallonie. Depuis plusieurs années, il évoque l’idée d’une route reliant Bruxelles et la Wallonie, même sans habitant (puisqu’elle passerait à travers la forêt de Soignies), afin de créer un lien physique entre les deux Régions. La théorie du « pédoncule ! » ou du couloir de Rhodes ressurgira régulièrement comme étant la solution aux problèmes belges. Il a aussi été parmi les premiers parlementaires à défendre officiellement l’idée de doter une entité fédérée de sa propre Constitution.

 

Mandats politiques

Sénateur (1965-1987)
Conseiller communal de Bruxelles (1971-1988)
Conseiller du Conseil de l’Agglomération de Bruxelles (1971-1989)
Président du Conseil de l’Agglomération de Bruxelles (1972-1989)
Député (1988-1991)
Membre du Conseil régional wallon (1988-1991)

 

Sources

Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 356-357
Vincent DUJARDIN, Vincent DELCORPS (dir.), FDF. 50 ans d’engagement politique, Bruxelles, Racine, 2014