Bonmariage Manu
Culture, Cinéma
Chevron 29/03/1941, Bruxelles 06/11/2021
Caméraman reporter à la RTBf, Manu Bonmariage a imposé un style très particulier aux reportages qui lui sont confiés, au point de contribuer, en tant que réalisateur, à la redéfinition du genre documentaire : pour le magazine Strip-Tease dont il est l’un des pères spirituels avec Jean Libon et Marco Lamensch, il signe une cinquantaine de courts métrages qui sont autant de références de cette émission culte diffusée pendant plus de 25 ans sur la chaine publique RTBf à partir du milieu des années 1980.
Formé en « communication » à l’Institut des hautes études de communications sociales à Bruxelles (IHECS), Manu Bonmariage entre à la RTBf où il est tour à tour caméraman, reporter, réalisateur, producteur. Formé à l’École Mordant, il est assistant pour les magazines Faits Divers, 9 Millions 9 et A suivre. En dehors de la RTBf, il est aussi professeur de reportage à Louvain-la-Neuve.
Maniant par l’image une ironie caustique, farouchement indépendant, imposant en tout cas un regard sur des aspects précis de la société qu’il déshabille, Bonmariage s’intéresse autant aux petits malfrats qu’à la vie quotidienne à Knokke, à la vie des aliénés à Lierneux qu’à la vie politique à Fourons. Plusieurs prix lui ont été décernés pour ses contributions à Strip-Tease (Prix Fipa, etc.).
Conservant sa signature dans des longs et moyens métrages, il réalise notamment Babylone (1990), Les Amants d’Assise (1992), ainsi que Baria et le grand mariage (2001), Ainsi soit-il (2007) qui sont autant d’histoires d’amours tourmentées et de drames sociaux. En 2009, pour une chaîne flamande, il consacre un film-biographie à Franco Dragone. En 2012, avec La terre amoureuse, celui qui a tourné plus d’une centaine de reportages aux quatre coins du monde, revient à ses racines. Le fils du garde-forestier de Chevron filme pour la première fois sa terre natale, afin de parler de l’univers du monde agricole, dans ce style de cinéma direct qui lui est propre.
Sources
Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Paul Delforge