Carnoy Jean-Baptiste

Science, Biologie

Rumillies 11/01/1836, Schuls (Suisse) 06/09/1899


Les recherches menées par Jean-Baptiste Carnoy dans la deuxième moitié du XIXe siècle contribuent grandement au développement des sciences, en particulier à la biologie cellulaire. Son laboratoire de cytologie est le premier du genre et quand, en 1884, il publie La biologie cellulaire, il s’agit aussi d’un tout premier traité général de cytologie.

Originaire du Tournaisis, le jeune Carnoy y fait ses études et le Séminaire de Tournai lui ouvre les portes de la prêtrise. Ordonné en 1861, il quitte progressivement l’étude de la philosophie et de la théologie pour s’intéresser aux sciences : il étudie la Botanique à l’Université de Louvain et est fait docteur en Sciences naturelles en 1865. Bénéficiant d’une bourse d’étude du gouvernement, il part en Allemagne où il croise notamment la route de Carl Zeiss, avec lequel il entretiendra des relations privilégiées durant toute sa carrière dans le cadre de ses recherches en optique. Mais Carnoy s’intéresse aussi aux champignons et c’est à Rome qu’en se penchant sur des cellules, il découvre le Mucor Romanus, ce qui deviendra un modèle expérimental.

Tour à tour vicaire à Celles et curé à Bauffe, Carnoy poursuit ses recherches et publie ses premiers résultats dans le Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique. Prix quinquennal des Sciences naturelles pour ses Recherches anatomiques et physiologiques sur les champignons (1870), il se voit confier par l’Université de Louvain plusieurs charges d’enseignement : microscopie, biologie et botanique. S’inscrivant dans la tradition allemande, en particulier dans le sillage de Théodore Schwann, professeur à Louvain avant de devenir le titulaire de la chaire de physiologie de l’Université de Liège, Carnoy instaure à Louvain les premiers travaux pratiques dans l’enseignement des Sciences naturelles, ainsi que les premiers cours de cytologie. Ses publications font plus que jamais référence.

En 1884, il fonde la revue internationale de cytologie et d’histologie générale La Cellule dont il dirige la publication des 16 premiers fascicules. Publiée jusqu’en 1987, cette revue compte 74 tomes constitués chacun de 3 fascicules. Enfin, en 1890, il crée et dirige l’Institut Carnoy, regroupant de nouveaux laboratoires. Ce bâtiment existe toujours, repérable par l’inscription « Institut Carnoy » au-dessus de la porte d’entrée. Après le Walen buiten, un Bâtiment Carnoy est installé à Louvain-la-Neuve ; il abrite l’Institut de Biologie. Quant au frère de Jean-Baptiste, à savoir Joseph Carnoy (1841-1906), il se spécialisera en Sciences physiques et mathématiques et deviendra lui aussi professeur à l’Université de Louvain.

 

Sources

Émile DE WILDEMAN, Biographie nationale, t. 29, col. 421-426  
Gaston LEFEBVRE, Biographies tournaisiennes des XIXe et XXe siècles, Tournai, Archéologie industrielle de Tournai, 1990, p. 38-39
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres. Arts. Culture, t. IV, p. 20
Freddy JORIS, Natalie ARCHAMBEAU (dir.), Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 1995
Site de la Faculté de Médecine de l’UCL, http://www.md.ucl.ac.be/histoire/carnoy/carnoy.htm 
(s.v. 24/09/2014)

 

Œuvres principales

Recherches anatomiques et physiologiques sur les champignons (1870)
Manuel de Microscopie à l’usage des élèves qui fréquentent l’Institut micrographique (1879)
Prospectus de biologie cellulaire (1883)
La Biologie cellulaire. Étude comparée de la cellule dans les deux règnes au triple point de vue anatomique, chimique et physiologique (1884)
La cytodiérèse chez les arthropodes (1884)
La cytodiérèse de l’œuf, vésicule germinative et globules polaires chez l’Ascaris megalocephala (1886)
Cylodiérèse de l’œuf : a) Vésicule germinative et globules polaires chez quelques Nématodes (1887)
Les programmes des examens de sciences naturelles et de médecine (1889)
Cytodiérèse de l’œuf. La vésicule germinative et les globules polaires chez les Batraciens (1897)
La fécondation chez l’Ascaris megalocephala (1897)
Vésicule germinative et globules polaires chez les Anoures (1900)