no picture

de Haynin Jean

Militaires

Hainaut 10/1423, Haynin 12/05/1495

Chevalier, seigneur de Haynin et de Louvignies, Jean de Haynin est connu pour avoir rédigé des Mémoires, dans lesquelles il relate les grands événements de son temps et les campagnes militaires auxquelles il participa – il faisait partie de l’armée des ducs de Bourgogne – ou qui lui furent relatées.

De noble extraction et officier dans les armées de Philippe le Bon et de Charles le Téméraire, Jean de Haynin appuie ses Mémoires sur des notes qu’il prenait au jour le jour et recopiait dans un manuscrit aujourd’hui conservé à la Bibliothèque royale. Couvrant les années 1465 à 1477 – de la guerre du Bien-Public à la mort de Charles le Téméraire –, l’œuvre est celle d’un homme de guerre qui fait le récit des batailles et autres faits relatifs à l’armée bourguignonne (le nombre de combattants, les lieux de logement, etc.), sans jamais livrer son point de vue politique sur les événements. Également auteur d’une Entrée aujourd’hui perdue, Jean de Haynin y décrit le sacre de Louis XI, à Paris. 

Riche d’informations relatées avec une rigueur incontestable, l’auteur précisant s’il est un témoin direct des événements, la fiabilité de sa source, et d’autres critères relevant d’une forme de critique historique avant la lettre, l’œuvre de Jean de Haynin pèse également sur le plan philologique. Les Mémoires de messire Jean, seigneur de Haynin et de Louvegnies, chevalier contiennent, en effet, la première occurrence du mot wallon, comme l’avait découvert le romaniste Albert Henry. En fait, Jean de Haynin fait le récit de la bataille de Montenaeken (20 octobre 1465), où les Bourguignons écrasent les Liégeois, et à cette occasion, il établit une distinction entre les « Vallons » et les « Liégeois » : « les dis Liégeois crioite ‘Sain Denis et Sain Lambert’, les Valons et les Tiesons crioite ‘Mourregot’ » (d'origine thioise, Mourregot signifie Marie, moeder got). Sous le terme « Vallons », Haynin désigne les populations romanes des Pays-Bas bourguignons. ». Le mot wallon se substitue à walesc jusqu’alors couramment utilisé en Hainaut (XIVe siècle). Il va qualifier un groupe d’individus qui se distinguent d’un autre ensemble qui pratique une langue thioise.

Sources

Léopold DEVILLERS, dans Biographie nationale, t. 8, col. 806-807
Léopold GENICOT, Racines d’espérance. Vingt siècles en Wallonie, par les textes, les images et les cartes, Bruxelles, Didier Hatier, 1986, p. 204
Quentin VERREYCKEN, Pour nous servir en l’armée. Le Gouvernement et le pardon des gens de guerre sous Charles le Téméraire, duc de Bourgogne (1467-1477), Louvain-la-Neuve, PUL, 2014, p. 70 (Histoire, justice, sociétés)
http://www.arlima.net/il/jean_de_haynin.html (s.v. janvier 2016)
Albert HENRY, Esquisse d'une histoire des mots Wallon et Wallonie, Charleroi, Institut Destrée, 1990, p. 32 et 96

Œuvres principales

Les mémoires de messire Jean, seigneur de Haynin et de Louvegnies, chevalier (1465-1477)
Entrée de Louis XI à Paris (perdue)