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D'Orazio Roberto

Culture, Sculpture

Havré 26/04/1954


Représentant de la 2e génération des migrants italiens venus apporter leur force de travail à l’industrie wallonne au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Roberto d’Orazio est électricien de formation et a exercé divers métiers avant d’entrer, en 1979, aux Forges de Clabecq comme « opérateur-machine ». Devenu délégué principal de la FGTB, il va se retrouver à l’avant-plan de l’épreuve de force qui s’engage au moment où l’entreprise métallurgique est déclarée en faillite en décembre 1996. La mobilisation autour des Forges pose la question de l’emploi au niveau national (grande marche du 2 février 1997 rassemblant plusieurs dizaines de milliers de personnes) et de la reconversion dans l’ouest du Brabant wallon. 

Plusieurs incidents émaillent le dossier de la reprise des Forges qui est finalement négociée en tenant Roberto d’Orazio éloigné des réunions. Quand Duferco relance des activités en 1998, il ne figure pas parmi le personnel réembauché ; il est ensuite exclu de la FGTB. Le « procès des 13 de Clabecq » se soldera, en 2002, par une absence de condamnation à l’égard des manifestants et de leurs leaders (suspension du prononcé). Entre-temps, fondateur du Mouvement du renouveau syndical en 1998 (MRS), Roberto d’Orazio tente de capitaliser le capital sympathie qu’il a engrangé dans le conflit social et se présente, en juin 1999, comme candidat de la liste Debout aux européennes. S’il totalise 30.301 voix de préférence, cela reste insuffisant pour prétendre à un siège européen.

Il reste actif au sein de cercles politiques désireux de défendre une alternative de gauche radicale (Mouvement pour une Alternative socialiste en 2004 ; Comité pour une Autre politique en 2009) ; en 2006, il pousse la liste DPS aux élections communales de Tubize : son fils, Samuel, tête de liste, est élu et devient échevin. Roberto d’Orazio joue aussi de son image en acceptant d’interpréter des rôles sur scène (avec François Pirette) ou au cinéma (Au cul du loup). Non sans mal, il retrouve un emploi d’électricien au Centre culturel de Tubize.

 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
http://www.geocities.ws/militantarchief/archives/99/43/DEBOUT.html (s.v. novembre 2014)