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Dreppe Joseph

Culture, Peinture

Liège 30/09/1737, Liège 28/03/1810

Peintre et graveur, Joseph Dreppe est appelé à son service par le prince-évêque Velbrück : professeur de l'Académie de peinture, de sculpture et de gravure nouvellement créée (1775), il deviendra l’un des directeurs sous le règne de Hoensbroeck (1784) ; il est aussi membre de la Société libre l'Émulation qui contribue à faire connaître ses œuvres (1780). En dépit du changement de régime et d’un exil de plusieurs mois à Paris, il conserve des responsabilités au lendemain de la période révolutionnaire liégeoise, devient inspecteur des travaux publics (1795) et reste un artiste apprécié notamment en raison de ses sujets historiques. Son œuvre majeure est sans doute Le meurtre de saint Lambert (1775), qui reste l’une des rares réalisations liégeoises de qualité relatant un événement historique régional.
 

Élève de Jean Latour durant sa jeunesse à Liège (1852-1858), il part à Rome grâce à une bourse Darchis et y fréquente Placide Constanzi, puis Laurent Pècheux (1758-1761). Au-delà des sujets classiques, il découvre en Italie la couleur et la sérénité des paysages de la campagne romaine, et est impressionné par les éléments architecturaux, mais surtout par les ruines antiques. Héritier des grands baroques, précurseur du néo-classicisme et du romantisme, Joseph Dreppe est surtout connu pour ses admirables dessins rehaussés. Rentré à Liège (1762), il succède à Léonard Defrance comme professeur de dessin à l’Académie (1784) et surtout contribue au maintien du travail de la gravure où des Liégeois se distinguent depuis le XVIe siècle. 
 

Ayant dû réaliser des œuvres de circonstance relatant des faits politiques ou culturels liés à Liège sous l'Ancien Régime et après 1795, il se montre parfois grandiloquent et sa production est de qualité inégale. Ainsi, les dessins réalisés par Joseph Dreppe en 1798 nous donnent une singulière photographie des ruines de la cathédrale Saint-Lambert à Liège. En 2010, le Cabinet des Estampes de la ville de Liège lui a consacré une exposition.
 

Sources

Freddy JORIS, Natalie ARCHAMBEAU (dir.), Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 2005
Jean-Luc GRAULICH, dans Le Dictionnaire des Peintres belges du XIVe siècle à nos jours…, Bruxelles, Renaissance du Livre, 1995, p. 393-394
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. II, p. 499-500
Musée des Beaux-Arts, Exposition Le romantisme au pays de Liège, Liège, 10 septembre-31 octobre 1955, Liège (G. Thone), s.d., p. 153-154
Jules HELBIG, La peinture au pays de Liège et sur les bords de la Meuse, Liège, 1903, p. 455 et ssv.